Édition du 16 avril 2024

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Le FRAPRU propose un plan sur cinq ans pour la relance du logement social

Le Front d’action populaire en réaménagement urbain souhaite que l’année 2008 soit celle de la relance du développement du logement social au Québec. Pour y arriver, le FRAPRU propose à la ministre des Finances, Monique Jérôme-Forget, de présenter, dès son prochain budget, un ambitieux plan d’investissement sur cinq ans permettant la réalisation de 50 000 nouveaux logements sociaux. L’organisme précise que l’avenir du logement social se résume, pour le moment, aux 2000 unités en deux ans annoncées dans le dernier budget Jérôme-Forget, ce qui est nettement insuffisant pour faire face à toute l’ampleur des besoins.

Les besoins sont criants

Selon le FRAPRU, les récents Rapports sur les logements locatifs publiés par la Société canadienne d’hypothèques et de logement montrent que les familles locataires continuent d’être aux prises avec une sérieuse pénurie d’appartements. Ainsi, le taux de logements inoccupés des logements de trois chambres à coucher et plus est inférieur à 1,5 % dans quatre régions métropolitaines sur six, dont Trois-Rivières où il tombe à 0,8 % et Québec où il n’est que de 0,9 %. Certains centres urbains sont encore plus durement touchés dont Val d’Or, Rimouski, Montmagny et Gaspé, où aucun appartement de trois chambres à coucher et plus n’est libre à la location. À Granby, le taux d’inoccupation n’est que de 0,4 % pour ce type de logements.

Le FRAPRU souligne que la rareté est encore plus grande dans les logements familiaux à plus bas loyer. Dans la région métropolitaine de Montréal par exemple où le taux général d’inoccupation a presque rejoint la barre des 3 %, il n’est que de 1,4 % pour les appartements de trois chambres à coucher se louant entre 500 $ et 699 $ par mois. Dans celle de Sherbrooke, il est de 0 % dans les appartements familiaux se louant entre 400 $ et 499 $ par mois et de 1,1 % pour ceux se louant entre 500 $ et 599 $.

Le FRAPRU ajoute que les fortes hausses de loyer subies depuis l’an 2000 ont aussi accru le besoin en logement social. Pour les logements de deux chambres à coucher, ces hausses ont en moyenne été de 27 % dans la région de Montréal, de 24 % dans celle de Québec, de 22 % à Gatineau et de 21 % à Sherbrooke. Dans les appartements de trois chambres à coucher et plus, les hausses ont été de 28 % à Montréal, 26 % à Québec et Gatineau et 21 % à Sherbrooke. De telles augmentations n’ont pu qu’aggraver les problèmes d’incapacité de payer déjà vécus par 445 220 ménages locataires québécois qui consacraient plus de 30 % de leur revenu au logement, dont 218 490 qui y engloutissaient 50 % et plus et 111 385 pour lesquels c’est plus de 80 % du revenu qui passait en loyer.

Le FRAPRU considère par ailleurs que bien d’autres besoins ne sont encore répondus que très partiellement, dont ceux grandissants des personnes itinérantes, des personnes âgées en perte d’autonomie et des personnes handicapées.

Des propositions concrètes

Afin de faire face à ces besoins importants et diversifiés, le FRAPRU propose tout d’abord à la ministre des Finances de reconduire pour une période de cinq ans le programme actuel AccèsLogis.

L’organisme estime que le budget qui y est affecté devrait être augmenté pour améliorer le programme et l’indexer pleinement au coût de la vie, mais aussi pour accroître le nombre de logements réalisés. Il fixe quant à lui un objectif de 40 000 logements, dont la moitié réservée aux coopératives et aux Organismes sans but lucratif en habitation et l’autre moitié qui serait offerte aux Offices municipaux d’habitation pour leur permettre de répondre plus adéquatement aux 35 000 ménages qui sont présentement sur une liste d’attente pour un HLM.

Le FRAPRU demande par ailleurs au gouvernement Charest de se doter d’un instrument supplémentaire, en mettant sur pied un programme expérimental permettant l’achat à des fins de logement social d’immeubles locatifs privés en bon état, ne nécessitant pas de travaux de rénovations majeures. L’organisme estime qu’un objectif initial de 10 000 unités serait réalisable.

Le FRAPRU souhaite pouvoir faire directement part de ces propositions à la ministre des Finances, à la faveur des consultations pré-budgétaires qui devraient s’amorcer prochainement. Une demande à cet effet a été adressée à Mme Jérôme-Forget. Le FRAPRU espère aussi sensibiliser les autres partis présents à l’Assemblée nationale à la relance du logement social, pour faire en sorte qu’elle fasse aussi partie de leurs demandes budgétaires et d’éventuelles négociations en vue de son adoption.

Mots-clés : Communiqués

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