Édition du 26 mars 2024

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Transport

Leçons du scandale Volkswagen

Santé et environnement bafoués ; limites technologiques atteintes ; insuffisances des contrôles

Saint-Léon-de-Standon, 22 septembre 2015– Pour l’Association québécoise de lutte contre la pollution atmosphérique (AQLPA), le scandale de la tricherie de Volkswagen montre à quelle bassesse peut mener la course immorale au profit quand la santé et la qualité de l’environnement sont considérées des points de détail d’une activité polluante. Il est révélateur aussi de l’atteinte d’une limite technologique quant à la possibilité d’une diminution des émissions de contaminants atmosphériques pour les moteurs diesel tout en maintenant des performances élevées. On parle ici d’émissions d’oxydes d’azote, un contaminant toxique pour la santé, également précurseur de l’ozone au sol, du smog et des pluies acides. Ce scandale révèle aussi l’importance des contrôles effectués indépendamment des constructeurs et en situation réelle d’utilisation. L’écart entre les données homologuées par le constructeur et les relevés du terrain ne cesse de s’accroître.

Que le premier constructeur mondial d’automobiles en soit rendu à tricher pour faire croire qu’il respecte les normes d’émissions de polluants atmosphériques montre que les limites technologiques du moteur à combustion, en particulier diesel, sont probablement atteintes. « A défaut d’engager une politique visant la réduction de la puissance des moteurs, du nombre et de l’usage des véhicules, seul le passage au moteur électrique permet de réduire radicalement les émissions de polluants de l’air et, simultanément, de gaz à effet de serre, mais aussi la pollution par le bruit ; d’où l’intérêt de voter une loi zéro émission au Québec », soutient Alain Brunel, directeur climat énergie de l’AQLPA.

Le scandale Volkswagen a été mis à jour par une Organisation non gouvernementale et des universitaires. Il montre ainsi le rôle crucial joué par des groupes citoyens dans l’observation et la protection de notre environnement. À ce titre, l’AQLPA a mis en évidence il y a quelques années, lors de cliniques d’inspection des véhicules de promenade, que quelque 26% des véhicules âgés de plus de 5 ans (l’équivalent de presque 700 000 véhicules) au Québec affichaient une défectuosité du système anti-pollution. Et cette proportion monte à un tiers des véhicules de plus de 10 ans (équivalent à 360 000 véhicules). « L’AQLPA réclame depuis des années que Québec mette en place un programme d’inspection et d’entretien obligatoire des véhicules automobiles (PIEVA) âgés de plus de 8 ans, » rappelle Alain Brunel.

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