Édition du 23 avril 2024

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États-Unis

Les États-Unis sont-ils en train de changer ?

Bernard Sanders a obtenu 49.6 % des votes en Iowa, trois dixièmes de pour cent derrière Hillary Clinton. C’est une défaite réelle pour elle, sachant qu’elle menait par de fortes majorités dans les intentions de vote à la mi-novembre.

Au New Hampshire, la victoire de Sanders a été décisive (60%), bien en avance devant Hillary. Entre autres surprises de ces deux primaires : le détournement du vote féminin vers Sanders (55 %), surtout parmi les jeunes (83 % parmi les 18-29 ans et 66 % parmi les 30-44 ans). La débâcle est amère pour Hillary qui se réclame du féminisme.

Aujourd’hui, les nouvelles générations de femmes se battent pour l’égalité, contre le chauvinisme, mais aussi, pour les droits sociaux, le salaire égal pour un travail égal, 15 dollars de l’heure, des garderies, l’assurance-maladie pour les femmes, contre Wall Street et les riches. En somme, les femmes veulent une transformation de la société pour l’ensemble de la société. Clinton n’a pas ce discours.

Si on regarde la campagne actuelle du côté des clivages de classes, 72 % des gens qui gagnent 30,000 dollars et moins ont voté pour Sanders. Ceux de 30 à 50 000, 60 %. Clinton pour sa part domine avec les hauts revenus (200 000 dollars et plus). Le discours de Sanders porte parmi les couches populaires et moyennes, pas celui d’Hillary.

Sanders par ailleurs se démarque d’Obama, Il parle lui aussi du changement (souvenons du slogan d’Obama, « yes we can »), mais il appuie ses discours d’une perspective claire, contre le 1 %. Il définit sa campagne comme le début d’une révolution politique. Il éveille le nouveau, l’espoir, et une nouvelle manière de faire la politique. Clinton reste la candidate de l’establishment, reçoit de l’argent de Wall Street et dispose d’une machine électorale bien rodée.

De l’autre côté du spectre, la campagne républicaine s’enfonce dans les marais de l’extrême droite, à commencer par celle de Donald Trump qui continue, et de loin, à dominer tous ses adversaires (malgré sa défaite dans l’Iowa). Trump évoque le retour à un spectre que le monde avait connu dans les années 1930-40. Il faut se rendre à l’évidence qu’il y a une large portion de la population américaine qui est d’accord avec ses idées néo-fascistes.

La bataille reste très serrée, Clinton n’a pas dit son dernier mot, loin de là. La droite ne va pas abandonner la bataille. Reste à voir si le vent de renouveau porté par Sanders va continuer. Il y a quelque chose de tout cela qui doit inspirer notre réflexion au Québec.

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