Édition du 14 mai 2024

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Les logements demeurent rares pour les familles et les ménages à faible revenu

« Il est vrai qu’on voit généralement davantage de pancartes « À louer » qu’il y a quelques années, mais la situation ne s’est pas réellement améliorée pour l’ensemble des locataires. Les logements demeurent très rares pour les familles, surtout si elles sont à plus faible revenu. De plus, une très large partie des locataires n’arrive tout simplement plus à se loger sans avoir à y consacrer un pourcentage disproportionné de leur maigre revenu ». C’est cette analyse que François Saillant, coordonnateur du Front d’action populaire en réaménagement urbain, fait des données publiées aujourd’hui par la Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL) sur la situation du logement locatif au Québec.

Rares, les logements pour familles

Selon le FRAPRU, la situation des régions métropolitaines de Montréal et de Gatineau est particulièrement révélatrice. Le taux général d’inoccupation des logements locatifs y est de 2,9 %, mais l’offre de grands logements pour familles (trois chambres à coucher et plus) descend à 2,2 % à Montréal et à 1,5 % à Gatineau. Dans la région métropolitaine de Québec où le taux de logements inoccupés est retombé à 1,2 %, ce sont les appartements familiaux qui sont les plus rares, avec un taux de 0,9 % pour les logements de trois chambres à plus. Le même constat peut être tiré à Sherbrooke et Trois-Rivières.

En fait, c’est surtout dans les studios que le taux de logements inoccupés est le plus élevé dans toutes les régions métropolitaines du Québec, avec un taux de 4,5 % dans l’ensemble des régions métropolitaines, ce qui s’explique probablement par la prolifération de résidences pour personnes âgées.

Les logements à bas loyer aussi

Selon le FRAPRU, la situation est encore pire lorsque les familles sont à plus faible revenu. Dans la région de Québec, le taux d’inoccupation, qui est quasi inexistant dans les logements de trois chambres à coucher et plus qui se louent moins de 550 $ par mois, n’est que de 0,7 % dans les logements se louant entre 550 $ et 699 $ par mois. La situation est encore plus flagrante dans le cas de logements de deux chambres à coucher. Alors que le taux de logements inoccupés est de 2,1 % dans les logements se louant plus de 1000 $ par mois, il tombe à 0,3 % pour ceux se louant moins de 549 $ par mois et à 0,8 % pour ceux se louant entre 550 $ et 699 $ par mois.

Dans la région métropolitaine de Montréal, le taux d’inoccupation des logements de trois chambres et plus tombe à 1,4 % lorsque les logements se louent entre 500 $ et 699 $ par mois.

La flambée des loyers et ses conséquences

Le FRAPRU estime que la rareté des logements à bas loyer a deux causes, soit la faiblesse de la construction de nouveaux logements répondant à ce besoin et la hausse du coût des loyers occasionnée par l’extrême pénurie vécue au début des années 2000.La région métropolitaine de Montréal a été la plus durement touchée par ce dernier phénomène. Le coût des logements d’une chambre à coucher a augmenté de 26,9 %, celui des logements de deux chambres à coucher de 27,1 % et celui des logements de trois chambres à coucher et plus de 27,9 %.

De telles hausses ont des effets. Les gouvernements considèrent généralement qu’un ménage ne devrait pas consacrer plus de 30 % de ses revenus pour se loger sans se retrouver en difficulté. En 2000, une personne travaillant au salaire minimum dans la région de Montréal aurait dû travailler environ 57 heures par semaine pour se payer un logement d’une chambre à coucher, sans y consacrer un pourcentage exagéré de ces revenus. En 2007, ça lui prendrait plus de 62 heures pour parvenir au même résultat. Or, les personnes au salaire minimum travaillent 25 heures par semaine, ce qui laisse deviner le pourcentage de son revenu qu’ils doivent consacrer au logement au détriment de ses autres besoins essentiels.

Dramatique dans certains centres urbains

Le FRAPRU remarque que la rareté de logements est carrément dramatique dans plusieurs centres urbains dont Val d’Or (0,1 %), Rimouski (0,2 %), Gaspé (0,7 %), Rouyn-Noranda (0,8 %), Saint-Jean-sur-Richelieu et Saint-Lin-des-Laurentides (0,9 %).

Mots-clés : Communiqués

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