Plus de 5000 personnes du Québec réclamant un seul et même revenu pour toutes et tous, équivalent à la prestation actuelle des personnes ayant des contraintes sévères à l’emploi, soit 873 $. Plusieurs milliers de personnes qui demandaient au gouvernement du Québec d’être cohérent avec son analyse des besoins de base couverts par cette prestation de 873 $ et de l’offrir à l’ensemble des prestataires de l’aide sociale qui méritent toutes et tous le droit à une prestation couvrant un minimum de besoins vitaux, ce qui n’est pas le cas avec une prestation de 574 $.
En juin dernier, votre verdict tombe : non cette mesure coûterait trop cher à l’État. Vous décidiez à ce moment-là d’abandonner les personnes les plus pauvres de notre société au profit de calculs économiques. Or, le Conseil national du bien-être social, le 28 septembre dernier, vient contredire votre avis : combattre la pauvreté n’est pas une dépense, mais un « investissement » comme société. Son rapport « Le sens des sous pour résoudre la pauvreté » nous donne nombre d’exemples d’avantages à mettre en place et leurs conséquences positives sur l’économie. Des gens qui parlent le même langage économique que votre Ministère en arrivent à d’autres conclusions : éradiquer la pauvreté, à long terme, coûterait beaucoup moins cher à l’État.
Deux ans après le dépôt de cette pétition et suite à ce rapport en septembre dernier, vos arguments économiques ne tiennent plus la route. Les personnes assistées sociales se souviennent du 18 novembre 2009 et ne l’oublieront pas de si tôt.
Marie-Ève Duchesne
Porte-parole pour le Front commun des personnes assistées sociales du Québec (FCPASQ)