Selon les informations relayées par des membres de l’APTS œuvrant au sein de l’équipe de soutien à domicile du CISSS de Laval la situation est critique. Ces professionnel•le•s signalent depuis des mois des cas de maltraitance, des soins prodigués de manière aléatoire, un manque flagrant d’hygiène, des repas sautés, des épisodes de déshydratation grave et une chaleur suffocante dans les chambres, sans mesures adéquates pour y remédier.
« On parle ici de personnes vulnérables, dont la santé est compromise jour après jour. Comment tolérer qu’en 2025, des résident•e•s soient lavé•e•s avec des taies d’oreiller, qu’il•elle•s subissent de la faim ou des malaises liés à la chaleur ? C’est un manquement grave aux obligations de protection. Étant donné la situation intenable, nous avons prévenu directement le cabinet du ministre Carmant et collaborons étroitement avec le personnel politique afin de trouver des solutions », déclare Robert Comeau, président de l’APTS.
Une enquête a en effet été annoncée lors d’une réunion en mai, alors que Santé Québec a mandaté des personnes externes, mais les délais ont été régulièrement repoussés - d’abord à la mi-juin, puis à septembre, et maintenant à octobre. Pendant ce temps, les conditions sur le terrain continuent de se détériorer.
Natacha Pelchat, représentante nationale de l’APTS pour Laval, dénonce le manque de transparence : « Nos membres sont sur place, il•elle•s voient la réalité chaque jour. Malgré tout, leurs constats ne sont jamais pris au sérieux. On nous dit que la situation n’est pas dangereuse alors que des résident•e•s éprouvent des malaises liés à la chaleur et que des personnes usagères se retrouvent avec des mycoses aux pieds faute d’hygiène minimale. Il arrive même que nos membres subissent de l’intimidation lorsque des problèmes sont indiqués à certains gestionnaires ! »
L’APTS exhorte Santé-Québec à prendre immédiatement les moyens nécessaires pour rétablir un environnement sécuritaire à la résidence Le Dufresne et à s’assurer que les gens chargés de l’enquête rencontrent enfin les personnes salariées du CISSS de Laval affectées à ce milieu.
« Nous n’accepterons jamais que l’on banalise de tels écarts. Trop souvent, les personnes en situation de vulnérabilité sont reléguées au second plan alors qu’elles devraient être au cœur de toutes les préoccupations. Le gouvernement doit se montrer à la hauteur de ses engagements en matière de bientraitance et de protection des personnes lanceuses d’alerte », conclut Robert Comeau.
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