Édition du 16 avril 2024

Une tribune libre pour la gauche québécoise en marche

Internet

Quand la censure d’Internet menace l’engagement citoyen

« Stop Online Piracy Act (SOPA) » et « Protect IP Act » … Deux expressions qui ne vous disent peut-être rien, mais qui risquent de changer beaucoup de choses. Ce sont deux projets de lois américains, qui visent à lutter contre le téléchargement illégal. La méthode ? La censure du web. Les discussions sur le sujet débuteront au Congrès américain le 19 janvier.

Motivés et soutenus par les industries musicale et cinématographique aux États-Unis, ces projets de loi visant à stopper le piratage sont conçus pour allouer à ces industries une grande variété d’actions contre des sites qui portent atteinte à leurs droits d’auteur.

Mais le spectre couvert par ces textes est extrêmement large. Ainsi, il laisserait la possibilité à une entreprise de paralyser de manière efficace n’importe quel site Internet dans le monde pour une violation aussi infime que la reproduction de son logo sans autorisation. De plus, il suffira d’un simple dépôt de plainte de l’entreprise pour activer le dispositif légal. Pas de jugement, pas de demande de preuve, pas d’audience du tribunal.

La liberté d’expression menacée, la liberté d’agir et de se mobiliser également !

Pour une organisation comme Greenpeace, la menace est évidente : la majorité des activités de protestation en ligne contreviendraient à cette loi. Nestlé, Volkswagen ou Mattel auraient ainsi pu prendre des mesures contre nous ces 12 derniers mois. Et arrêter net nos campagnes. Des campagnes sur le web qui ont mené à d’importantes victoires comme l’abandon par Mattel de l’utilisation de papier issu de la destruction des forêts indonésiennes pour l’emballage de ses jouets.

C’est pourquoi Greenpeace International a décidé de rejoindre l’appel à mobilisation lancé par Jimmy Wales, fondateur de Wikipedia. La version anglaise de Wikipedia sera placée hors ligne pendant 24 heures à compter de mercredi, tout comme d’autres sites, comme Reddit par exemple.

Greenpeace International, Greenpeace États-Unis et d’autres bureaux de Greenpeace à travers le monde ont décidé de rejoindre ce mouvement. Mercredi 18 janvier de 14h à 7h, le lendemain matin , le site greenpeace.org sera donc déconnecté pour qu’Internet reste un espace libre d’expression et de mobilisation !

À consulter : Stop SOPA - http://sociable.co/


L’auteure est responsable des communications à Greenpeace Canada

Catherine Vézina

Greenpeace Canada

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