Édition du 16 avril 2024

Une tribune libre pour la gauche québécoise en marche

Quand le Canada se réveillera

Il verra à travers un reportage de Radio Canada sur les conditions de vie des
ouvrières du Bangladesh , s’affichant comme ayant un préjugé favorable à ces
travailleuses, l’horreur de son statut de pays impérialiste qui finit par s’apitoyer
plus sur les angoisses existentielles d’un dessinateur de mode que sur le sort
oublié des tous les « damnés de la terre » .

En effet, le monde est rempli d’ateliers de misère résultant de l’état de
subalternes dans lesquelles sont maintenues de multiples nations du monde. Mais si la réputation canadienne risque d’être ternie, les journalistes de Radio Canada
veillent au grain et attaquent … Walt Mart. Dans la stratégie d’une guerre
commerciale qui ne dit pas son nom. En effet, dans l’enquête journalistique, les
compagnies canadiennes, comme Loblaw, font preuve d’une autocritique publique
pitoyable et hypocrite au petit écran et appellent à ce que leurs concurrents soient
aussi ciblés.

Bopal a été oublié, l’histoire n’étant écrite que par les vainqueurs.

Mais Il y a une fin à tout ça : elle repose sur une insurrection citoyenne
pacifique, si c’est possible, du type de celle que les étudiants ont initiée, mais
cette fois par un mouvement ouvrier conscient conduisant à une autre sorte de
pouvoir inédit et plus démocratique pour les véritables producteurs, celui du
pouvoir socialiste décrit dans notre programme.

Ce vaste mouvement, dont nous rêvons à plusieurs, doit frapper à la source, i.e. ici
même au Canada, dans un pays développé du type impérialiste qui ne survit que de l’exportation de la misère, de la guerre, du chaos et qui provoque morts et
destructions pour les populations de ces nations subalternes.

L’indépendance du Québec permettrait de remettre en cause ce pouvoir diabolique d’un Canada odieux et de ses affinités avec les réseaux malfaisants de l’exploitation
néocoloniale. Quand le Québec en aura assez, sa volonté de renouer avec la révolte
populaire pourrait bien assèner à ce pays son coup fatal. Si les ouvriers en sont,
quittant leurs usines en masse, et que la population en général s’y rallient tout
aussi consciemment en revendiquant cette fois ce pouvoir subversif qui fera des
ouvriers québécois « des fossoyeurs du capitalisme » dans leur nouveau pays.

Parce qu’ils auront enfin un pouvoir à leur mesure. C’est sans doute à ce prix que « le Canada se réveillera ». Mais aussi à cette condition que nous nous affranchirons nous-mêmes, en même temps, que nous libérerons le monde du Canada tel qu’il est maintenant avec un Harper à sa tête ou de tout autre clown le dirigeant dans l’avenir.

Guy Roy

Guy Roy

l’auteur est membre du collectif PCQ de Québec solidaire à Lévis.

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