Malgré la pluie, plusieurs centaines de locataires et personnes alliées se sont présentées pour signer la pétition et dénoncer l’audace de la « réforme Duranceau ».
La manifestation et la pétition surviennent dans un contexte explosif où les révélations d’un mémoire, soumis au Conseil des ministres par Mme Duranceau elle-même, confirment qu’elle savait pertinemment que sa nouvelle méthode de calcul ferait augmenter encore plus le prix des logements au détriment des locataires. Elle a choisi d’aller de l’avant avec sa réforme malgré cette injustice.
« Après nous avoir imposé des hausses historiques en janvier, Duranceau récidive avec un règlement encore plus agressif pour les locataires », a dénoncé Amy Darwish, coordonnatrice du Comité action de Parc-Extension et co-porte-parole du RCLALQ. « Cette ministre a l’audace de présenter comme une réforme ce qui constitue un véritable cadeau aux propriétaires ! »
Une proposition pour enrichir les propriétaires
Le projet de règlement modifie radicalement les critères utilisés par le Tribunal administratif du logement (TAL) pour calculer les augmentations permises. En intégrant l’inflation générale - qui inclut déjà le logement - dans le calcul, le gouvernement crée un cercle vicieux où chaque hausse de loyer justifie de nouvelles hausses l’année suivante.
Contrairement à l’Ontario qui plafonne les augmentations, Duranceau dirige le Québec vers un système sans limite. « Si cette méthode avait été appliquée précédemment, les augmentations auraient pu être près de trois fois plus élevées dans les dernières années », a expliqué Mme Darwish.
« Le plus révoltant, c’est que les locataires devront maintenant rembourser beaucoup plus rapidement tous les coûts de rénovation à leur propriétaire, sans que leur loyer ne redescende jamais », a expliqué Karina Montambeault du Comité logement Ahuntsic-Cartierville et co-porte-parole du RCLALQ. « C’est nous qui payons pour l’immeuble, mais c’est le propriétaire qui s’enrichit ! »
Trois revendications claires
Face à cette offensive contre le droit au logement, les membres du RCLALQ portent trois revendications non négociables, présentées dans leur pétition :
– Le retrait immédiat du nouveau règlement
– Un gel des loyers jusqu’à l’adoption d’un vrai contrôle
– Une loi garantissant un réel contrôle des loyers au Québec
« Nous espérons que cette mobilisation envoie un message clair : les locataires ne se laisseront pas faire ! Il est temps pour un véritable contrôle de loyer au Québec ! », a lancé Mme Montambeault.
Les membres du RCLALQ invitent les locataires et leurs allié•es à signer la pétition, qui sera bientôt disponible sur le site de l’Assemblée nationale du Québec.
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