Le pays était alors secoué par une vaste campagne populaire contre la taxe sur l’eau (Water Charges). 57% des Irlandais-ses ont boycotté cette taxe, le mouvement fut si fort que le nouveau gouvernement élu en 2016 a suspendu la mesure.
L’establishment irlandais a peur
Lors de l’arrivée de Burton à Jobstown, une centaine d’activistes lui réservaient un « comité d’accueil ». Malgré le caractère pacifiste de la manifestation et la présence de nombreux gardiens de sécurité, Burton n’est jamais sortie du véhicule. Cette journée-là, il n’y a eu aucune arrestation.
Ce n’est que des mois plus tard, que les participant-es à cette action ont été arrêtés, dont plusieurs membres de l’Anti-Austérity Alliance (AAA), tel que le député Paul Murphy du Socialist Party (section irlandaise du CIO). L’AAA est l’un des principaux mouvements qui organisent la campagne contre la taxe sur l’eau.
Ils sont tous accusés de « séquestration », une accusation criminelle très grave. Les arrêtés de Jobstown risquent de sévères peines de prison. De plus, les élu-e-s de l’AAA risquent d’y perdre leurs sièges.
En octobre 2016, le premier de Jobstown a comparaître fut un adolescent de 17 ans (qui avait 15 ans au moment des faits). Il a été jugé coupable. Sa sentence fut légère, mais sa « culpabilité » fait craindre le pire pour les autres qui seront jugés en avril 2017.
Un procès politique
L’accusation de « séquestration » est ridicule. Il s’agit clairement d’une manœuvre du gouvernement pour intimider les protestataires et discréditer l’AAA. L’Irlande a connu récemment deux mouvements populaires, le premier contre la Household Tax, et maintenant contre la Water Charges. Véritables mouvements d’oppositions de la classe ouvrière contre les mesures d’austérité. L’AAA fut toujours au coeur de ces batailles.
Aux dernières élections, l’appui des deux principaux partis ont dégringolé de, respectivement 11% et 13% pour le Fine Gael et les travaillistes. Quant à la gauche radicale, elle augmente ses appuis de 2,4% à 9%, trois points devant les travaillistes. Ces accusations s’inscrivent dans une volonté de briser les appuis et l’élan de la gauche radicale.
S’ils sont jugés coupables, quelle sera la prochaine étape ? Interdire purement et simplement les piquets de grève ? Cela ouvre grand la porte à la criminalisation des manifestations. Défendons le droit de manifester, ici, comme ailleurs !
Groupe d’appui à Jobstown : [https://www.facebook.com/Jobstown-Not-Guilty-1056889327677242/timeline/]