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Éducation

Résultats du sondage Après un an de pandémie de la FPSS-CSQ - Portrait désastreux du quotidien du personnel de soutien scolaire

QUÉBEC, le 22 avril 2021 - La Fédération du personnel de soutien scolaire (FPSS-CSQ) dévoile les résultats catastrophiques du sondage Après un an de pandémie mené auprès de 1 402 personnes répondantes, tous membres de la fédération.

« À la lumière de ces résultats, on doit se rendre à l’évidence ; la situation de la crise sanitaire qui persiste a des impacts négatifs majeurs sur le personnel de soutien scolaire. Nous sommes au front depuis le début de la pandémie et c’est nous qui devons trouver des solutions à la majorité des problématiques terrain découlant des mesures sanitaires, ou tout simplement faire appliquer celles-ci », explique Éric Pronovost, président de la FPSS-CSQ.

Impatience, impolitesse et violence

Une personne répondante sur deux ressent une augmentation de l’impatience (50,2 %) et de l’impolitesse (47,2 %) à leur égard et une personne répondante sur quatre note une augmentation de la violence (26,8 %).

Lorsqu’on analyse ces trois facteurs (l’impatience, l’impolitesse ou la violence), près de trois personnes répondantes sur cinq (59,7 %) notent qu’ils proviennent de la part des enfants. Plus de la moitié (52,1 %) considère que cela provient des collègues de travail, indiquant une montée des tensions vécues dans les milieux. Près de la moitié encore (50,1 %) estime une augmentation chez les parents et les supérieurs (25,8 %).

« Nous entendons de plus en plus d’histoires d’horreur. Il y a, par exemple, des secrétaires en pleurs parce que les parents qui doivent venir récupérer leurs enfants symptomatiques multiplient les insultes à leur endroit. J’entends parler d’éducatrices en service de garde qui se font rabrouer verbalement et même physiquement, au point où elles ont peur pour leur sécurité. La situation est à ce point tendue que même entre collègues proches, les rapports se dégradent. Il y a urgence d’agir », se désole monsieur Pronovost.

Lourdeur de la tâche

Plusieurs facteurs peuvent expliquer les conditions difficiles dans lesquelles évolue le personnel de soutien scolaire. La lourdeur de la tâche accrue en fait partie.

Près de neuf personnes répondantes sur dix (86 %) ont vu leurs tâches augmenter grandement (52 %) ou légèrement (34 %). À peine une personne sur dix (11 %) considère qu’elles sont les mêmes.

Les catégories d’emplois qui semblent avoir vu leurs tâches augmenter le plus sont les techniciennes en service de garde (73 %), les éducatrices en service de garde, classe principale (68,8 %), les éducatrices en service de garde (68,6 %), les secrétaires d’école ou de centre de services (60 %), les préposées aux élèves handicapées (44,7 %), les techniciennes en éducation spécialisée (43,3 %), les surveillantes d’élèves (41,7 %), les secrétaires (35,9 %) et les agentes de bureau, classe I (25,6 %).

Hausse inquiétante de l’épuisement professionnel

C’est sans surprise que les résultats de ce sondage démontrent que près de quatre personnes répondantes sur cinq (79,2 %) ressentent une augmentation de leur épuisement professionnel. Cette donnée inquiétante correspond d’ailleurs aux témoignages que nous obtenons dans les milieux.

D’autre part, la très grande majorité des 455 commentaires reçus décrivent cette grande fatigue.

On peut y lire des appels à l’aide comme ceux-ci : « à bout de souffle », « à quand un retour à la normale ? », « c’est épuisant et déstabilisant », « complètement épuisée », « exténuée », « j’aime ce que je fais, mais je n’ai plus d’énergie », « il manque du personnel ».

« Ça presse ! Le gouvernement doit intervenir sans délai s’il ne veut pas que tout le système de l’éducation québécoise tel qu’on le connait ne s’écroule après la pandémie. Non seulement ça prend des conditions de travail attrayantes pour augmenter l’attraction et la rétention du personnel, mais il faut aussi s’occuper des problématiques actuelles », s’indigne Éric Pronovost.

Manque de personnel criant = conséquences sur les élèves

Plus de huit personnes répondantes sur dix (81,1 %) constatent qu’il manque beaucoup de personnel (39,6 %) ou un peu (41,5 %).

« C’est bien évident que le manque de main-d’œuvre a des répercussions à plusieurs niveaux, en commençant par le personnel en place qui doit multiplier les efforts pour essayer de combler les besoins. Mais il est utopique de penser qu’ils y arrivent tous. Et les premiers à souffrir des conséquences du manque de personnel de soutien scolaire sont les enfants.

Les personnes qui remarquent le plus le manque de personnel de soutien scolaire travaillent principalement au service direct aux élèves ; les éducatrices, classe principale (56,3%), les éducatrices en service de garde (46,7 %), les techniciennes en éducation spécialisée (46,5 %), les techniciennes en service de garde (42,6 %), les préposées aux élèves handicapées (38,3 %) et les secrétaires d’école ou de centre (38,3 %).

Réalisation du sondage

Ce sondage a été réalisé par la Fédération du personnel de soutien scolaire (FPPS-CSQ) du 26 mars au 11 avril 2021 à l’aide d’un sondage numérique partagé par la FPSS-CSQ et ses syndicats affiliés. Les réponses ont été obtenues auprès de 1 402 personnes avec un niveau de confiance de 95 % et une marge d’erreur de 3 %.

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