Édition du 23 avril 2024

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Violence faite aux femmes

#Stopcultureduviol - Un renouveau de solidarité des luttes des femmes et des victimes de violences sexuelles (Stop à la culture du viol)

MONTRÉAL, le 26 oct. 2016 - Dans la foulée de la poursuite lancée contre Radio-Canada par des policiers de la Sûreté du Québec de Val-d’Or en lien avec la diffusion d’un reportage sur des abus commis à l’endroit de femmes autochtones, des événements survenus dans les résidences de l’Université Laval et sur plusieurs campus universitaires et avec les allégations graves et sérieuses à l’endroit d’un député à l’Assemblée nationale, des milliers de femmes et personnes non binaires manifestent avec leurs alliés pour envoyer un message clair : c’en est assez de la culture du viol et de la violence sexuelle.

« Ce qu’on veut démontrer, c’est la grandeur du chantier à lancer et l’urgence d’agir en matière de violences faites aux femmes et d’agressions sexuelles. Les femmes autochtones nomment depuis longtemps qu’elles sont ciblées par la violence sexuelle y compris par des acteurs des institutions étatiques. Lors du mouvement #agressionnondénoncée, on a collectivement saisi quelles en étaient les failles du système judiciaire. Malgré une mobilisation soutenue des féministes, ce qu’on constate, c’est que les choses ne bougent pas. Des personnes continuent de subir des violences sexuelles. Les femmes autochtones, racisées, les personnes vivant la diversité sexuelle et de genre, celles vivant avec des handicaps sont malheureusement encore plus susceptibles de subir ces violences. Nous nous sommes liées aujourd’hui et surtout nous avons pris le leadership ensemble pour dire que l’inertie gouvernementale, du milieu universitaire et de toutes autres institutions de la société n’est plus acceptable », avance Natasha Kanapé Fontaine.

« Il y a encore beaucoup de travail d’éducation à faire. Il faut parler de la notion de consentement, de rapports de pouvoir, de banalisation et du courage des victimes qui dénoncent. Ce sont les moeurs de notre société, de nos communautés, que nous devons changer. Il faut inverser la vapeur et cesser de culpabiliser et de responsabiliser les victimes sur les questions d’agressions sexuelles. Et pour changer les choses, il ne faut pas hésiter à les nommer et à confronter les préjugés. C’est ce qui fait notre force, la force de notre message. Nous avons espoir que cette journée représente un renouveau de la solidarité des luttes des féministes pour l’égalité, réunissant des militant.e.s de plusieurs communautés et représentant notre diversité. Il n’y a pas de compromis à faire pour notre sécurité, notre bien-être, notre émancipation », poursuit-elle.

« Sur le terrain, des groupes travaillent déjà, depuis longtemps, pour faire diminuer la violence à l’égard des femmes et des personnes non binaires, mais les ressources manquent. Nos gouvernements ont le devoir d’investir en prévention, en formation, en soutien aux groupes communautaires et aux ressources spécialisées. Tous nos outils juridiques doivent aussi être influencés par une approche féministe plus adaptée aux problématiques de violences et d’agressions sexuelles », conclut la militante féministe et de la nation Innu.

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