Édition du 10 décembre 2024

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Féminisme

Une plateforme de référence sur le contrôle coercitif voit le jour

Le Regroupement des maisons pour femmes victimes de violence conjugale dévoile une nouvelle plateforme web qui vise à vulgariser auprès du grand public et de professionnel.le.s la notion de contrôle coercitif, alors même que celui-ci pourrait devenir une infraction criminelle sous peu.

« Parler de contrôle coercitif permet de nombreuses prises de conscience, notamment vis-à-vis de formes plus subtiles de violence, autant chez les victimes que chez les proches et les professionnel.le.s qui les entourent. Mieux connaître le contrôle coercitif et le risque qu’il représente, c’est se donner les moyens, collectivement, d’agir face à la violence conjugale bien plus tôt dans la trajectoire des victimes, et bien avant que le pire arrive. » explique Annick Brazeau, présidente du Regroupement.

Des outils et des histoires pour comprendre, repérer et agir face au contrôle coercitif

Cette plateforme novatrice – controlecoercitif.ca – propose des contenus vulgarisés et personnalisés, selon les publics. Face au défi de faire comprendre un terme nouveau et méconnu, le Regroupement a choisi de proposer plusieurs façons de l’explorer.

La visite commence par une expérience interactive qui met en scène des récits de femmes – écrits et audio – inspirés de faits vécus. Le site web propose de plonger dans le coeur du contenu via une bibliothèque, dans laquelle il est possible de trier les articles et les outils grâce à des filtres, ou via trois parcours guidés – Comprendre, Repérer, Agir – qui suggèrent un fil de lectures. D’autres utilisatrices ou utilisateurs pourront choisir de passer par la foire aux questions pour s’initier à la notion de contrôle coercitif.

Le site web, en français pour l’instant, sera accessible en anglais dans quelques semaines et sera bonifié avec le temps avec de nouveaux contenus, notamment vidéos.

Un contexte politique et social favorable

Un projet de loi d’initiative parlementaire (C-332) visant à criminaliser le contrôle coercitif a franchi plusieurs étapes décisives dans les derniers mois. Après avoir été adopté à l’unanimité par la Chambre des Communes en juin 2024, il est désormais étudié par le Sénat en deuxième lecture depuis le 17 septembre dernier.

Dans le sillon de plusieurs autres pays avant lui, le Canada pourrait devenir la 5e nation à faire du contrôle coercitif une infraction criminelle.

« Au contact des plus de 6000 professionnel.le.s que nous avons formés, nous avons été témoins du pouvoir transformateur qu’amène la notion de contrôle coercitif. Si une telle loi entrait en vigueur, il serait d’autant plus nécessaire de faire connaitre au plus grand nombre ce qu’est le contrôle coercitif, partout à travers le Canada » souligne Karine Barrette, avocate et chargée du projet Améliorer la pratique judiciaire au Regroupement.

La nouvelle plateforme annoncée aujourd’hui est une modeste contribution aux efforts de grande envergure qui devront être menés au Québec et au Canada pour que les victimes reconnaissent le contrôle coercitif et pour que les professionnel.le.s et les proches qui les entourent le détectent et puissent agir en conséquence.

Qu’est-ce que le contrôle coercitif ?

 Le contrôle coercitif, c’est une nouvelle paire de lunettes pour voir au-delà de la violence visible et des incidents isolés.

 Le contrôle coercitif désigne une série de stratégies utilisées par un partenaire ou un ex-partenaire pour isoler, contrôler, terroriser sa victime et la priver de liberté, petit à petit.

 C’est une prise de contrôle discrète et progressive de la femme victime par le partenaire, qui n’exerce pas forcément de violence physique.

Consultez la plateforme au controlecoercitif.ca

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Regroupement des maisons pour femmes victimes de violence conjugale

Le Regroupement des maisons pour femmes victimes de violence conjugale regroupe 44 maisons d’aide et d’hébergement réparties sur le territoire québécois. Cet organisme a pour but de sensibiliser à la problématique de la violence conjugale, de défendre les droits des femmes et des enfants violentés, de représenter leurs membres auprès des instances publiques et gouvernementales.

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