De plus, M. Nidufasha doit plusieurs dizaines de milliers de dollars en salaires impayés. Plusieurs plaintes à ce sujet ont été déposées à la Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST), il y a plus d’un an. Cette agence demeure toutefois en opération et titulaire de deux permis valides de la CNESST, à titre d’agence de recrutement de travailleuses et travailleurs étrangers temporaires et d’agence de placement de personnel.
Plusieurs plaintes ont également été envoyées à Service Canada, en charge du respect du Programme des travailleurs étrangers temporaires, il y a plus d’un an. Aucun suivi n’a été fait de leur part et aucune enquête ne semble avoir été entamée à l’encontre de l’Agence Iris par Service Canada.
Ces abus ont mis ces travailleuses et travailleurs dans une situation d’extrême précarité financière. Ces travailleuses et travailleurs se battent encore pour obtenir les salaires impayés, leurs feuilles de paie et leur relevé d’impôts, nécessaires pour leurs démarches d’immigration.
« Cette situation est totalement inacceptable ! » tonne Florian Freuchet du Centre des travailleurs et travailleuses immigrants (CTTI) du Bas-Saint-Laurent. « Et ce n’est malheureusement pas un cas isolé. Cette situation illustre parfaitement les problématiques liées aux agences de placement et de recrutement qui contournent les normes du travail et c’est monnaie courante ! La CNESST doit se doter de leviers supplémentaires pour sanctionner les agences de placement et de recrutement frauduleuses. C’est d’ailleurs elle qui émet les permis d’exploitation des agences de recrutement et de placement », poursuit-il.
« On voit encore que les institutions provinciales et fédérales se montrent inefficaces à protéger les travailleuses et travailleurs migrant.e.s face aux abus de ces intermédiaires privés qui profitent de leur vulnérabilité. Je ne connais PERSONNE qui soit à l’aise avec ce type d’esclavagisme moderne. Il y a urgence d’agir contre ces délits crapuleux. J’ai mal à mon Québec, j’ai honte du Canada. », mentionne quant à lui Sylvain Lirette, président du Conseil Régional de la Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec (FTQ) Bas-Saint-Laurent-Gaspésie-Îles-de-la-Madeleine.
À la lumière de ce scandale, le CTTI et ses alliés réitèrent leurs revendications encore une fois pour que le gouvernement fédéral abolisse le permis de travail fermé qui expose continuellement les travailleuses et travailleurs migrants à ces situations d’exploitation. En outre, notons que de plus en plus de personnes migrantes perdent leur statut migratoire à la suite de telles situations abusives, ce qui nous réaffirme l’urgence de régulariser les personnes sans statut qui ne sont que des victimes du système d’immigration lui-même.
Notes
[1] https://www.ledevoir.com/societe/865483/enquete-travailleurs-etrangers-donnes-location
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