26 mai 2025 - Discours d’Haroun Bouazzi à l’Assemblée nationale
Discours d’Haroun Bouazzi à l’Assemblée nationale du Québec
Merci madame la présidente.
Très heureux d’être avec vous aujourd’hui pour parler de taxe sur le capital ou taxe sur le patrimoine ou taxe sur la richesse, appelez-le comme vous voulez. Je vais commencer par rappeler de quoi on parle aujourd’hui. Quelle est notre proposition ? Québec solidaire propose que pour toutes les personnes qui ont accumulé plus de 50 millions de dollars, ben tout ce qui est au-dessus du 50 millions, on en prendrait 1 % et à partir de 500 millions de dollars, on en prendrait 2 %. On parle ici de quelques milliers de foyers québécoises des Québécois, quelque chose qui rapporterait quelques milliards de deux à 3 milliards de dollars. Évidemment, c’est difficile d’avoir des chiffres clairs sur de telles propositions car malheureusement comme personne ne touche au patrimoine au Québec, ben tout ce qui n’est pas taxé n’est pas calculé. Madame la présidente, donc de qui on parle au jour au juste ?
Déjà 50 millions, c’est beaucoup d’argent. Et commençons, madame la présidente, s’il vous voulez bien, par les milliardaires. Il y en a à peu près 13, ça fluctue un peu, mais disons qu’il y en a 13 qui accumulent 50 milliards de dollars. Les économistes, les grands économistes, Piketti, Stiglitz, prix Nobel de l’économie ont appelé depuis maintenant des années à introduire une taxe sur le patrimoine étant donné l’énorme écart de richesse sur les questions de patrimoine dans la société. L’économiste Zukman explique que de toute façon la richesse de ces multimillionnaires voire de ces milliard augmente en moyenne de 7,5 % par année et qu’évidemment si on en prend 1 % ils n’arrêteront pas au lendemain de cette taxe d’être multimillionnaires ou milliardaires. En fait, leur richesse va continuer à augmenter. Pour les milliardaires du Québec, leur richesse entre 2019 et 2024 a augmenté de pratiquement 50 %.
Donc la somme de l’argent de ces 13 personnes fait à peu près 50 milliards de dollars. Rendons-nous compte s’il vous plaît. 50 milliards de dollars, c’est autant d’argent que ce qu’a accumulé 3 millions de Québécoises et de Québécois.
Et j’ai entendu mon collègue du Parti libéral nous dire à quel point est-ce que c’est dombin catastrophique. On a 13 personnes au Québec qui ont accumulé l’équivalent de la richesse de 3 millions de Québécoises et Québécois et nous sommes le seul parti qui ose qui ose dire qu’il le faut une partie de cet argent là soit rendu à la richesse commune pour pouvoir construire nos écoles, nos hôpitaux ou notre transport en commun.
50 milliards de dollars pour 13 personnes. Pour l’accumuler le il faut mettre 100000 dollars de côté tous les ans pendant 500000 ans. 500000 ans.
C’est-à-dire que quelqu’un un un contemporain de Jésus ou de Moïse n’est même pas proche s’il est encore vivant aujourd’hui après avoir mis 100000 dollars de côté tous les ans. Madame la présidente, tous les ans, je sais pas si vous imaginez, c’est-à-dire que l’homo sapiens, les premières traces d’Homo sapiens doit être de 300000 ans. Il n’y a aucun être humain sur terre qui même s’il était immortel après avoir accumulé 100000 dollars par an, tous les ans pourraient se rapprocher de la richesse commune de ces 13 milliardaires québécois. et je dis québécois car évidemment c’est majoritairement voir essentiellement des hommes. Et les autres parties nous disent attention et le ministre des finances nous a dit attention ceci est la lutte des classes et il aime pas la lutte des classes. Et bien il se trompe deux fois madame la présidente. D’abord, même sans cette taxe, la lutte de classe opère. Et deuxièmement, en fait, il aime la lutte de classe. C’est juste qu’il en a choisi une et c’est entre autres celle de ses milliardaires. La lutte de classe opère parce que j’ai entendu mes collègues dire "Oui, mais c’est de l’argent qui est déjà taxé, le patrimoine, c’est de l’argent qu’on a. Pourquoi taxer quelque chose qu’on a ?" Mais cette taxe-là existe déjà, madame la présidente, pour chacun de nous qui possède une maison, il paye Bon 1 % de la valeur de sa maison pour la garder.
Il a acheté avec de l’argent sur lesquels il a déjà payé des impôts. C’est une taxe qui existe déjà mais essentiellement pour la classe moyenne qui avec les taxes scolaires et municipales à chaque année paye un pourcentage de leur patrimoine pour pouvoir participer à la richesse publique. et les locataires qui ne sont même pas propriétaires aussi participent à cet axe puisque très souvent cet argent là est refilé au locataire. Ces taxes là sont refilés au locataires. Pire encore, cet axe là est spécialement régressif parce que ce n’est pas sur ce qui vous appartient que vous la payez mais c’est bien sur la valeur de la maison. Et donc si 90 % de votre maison appartient à la banque en fait parce que c’est des dettes et bien vous allez payer des impôts sur 100 % de la valeur de votre maison. Or les personnes qui ont accumulé plus de 50 millions, 100 millions, 500 millions, 1 milliard, leur argent est pas dans leur maison.
Leur argent est investi en bourse. C’est des actions, c’est des options. Et leur patrimoine à eux, contrairement à la classe moyenne où la majorité se trouve dans leur maison, leur patrimoine à eux, ils en payent 0 % de taxe sur la patrimoine. Et j’entends qu’on nous parle de lutte de classe, bien sûr, il y a une lutte de classe, mais encore une fois, ce gouvernement et les autres partis ont choisi une classe et c’est celle des millionnaires et c’est celle des milliardaires. Il y a eu des baisses d’impôts depuis 25 ans ici au Québec qui ont essentiellement servi les personnes les plus lentilles ou les grosses corporations. Il y a donc une liste de classe qui s’opère. Il y a des perdants et je vais vous parler de ma circonscription. Il y a de la classe de ceux qui prennent le transport en commun par exemple. Eux, ils sont perdants parce que quand on ne taxe pas les milliardaires et bien il n’y a pas il n’y a plus d’argent. Il y a des coupures pour qu’on puisse avoir le financement du transport en commun.
Pour les personnes qui sont en en transport adapté, pour les personnes qui sont en chaise roulante, et bien le gouvernement a arrêté le financement des ascenseurs et dans ma circonscription à Crimazi ou à Sauve, ils ne peuvent pas prendre le métro. Pour le personne qui se déplace dans l’école Sophie Bara par exemple d’une d’une section à l’autre à cause des travaux, il y a 6 km entre les différentes sections de cette école. et ben le transport n’est pas offert par manque de financement.
Il y a aussi quand on refuse de taxer les millionnaire, d’autres classes qui sont défavorisées. Il y a celle des étudiantes et des étudiants. Dans ma circonscription, madame la présidente, l’école Sophi Bara tombe en lambeau et bien les travaux nous avons appris il y a quelques mois qui vont être repoussés à 2032.
2032 ça a pris moins de temps de réparer l’échangeur turco que de réparer cette école qui a été mal menée par tous les gouvernements et pas juste par celui de la CAC. C’est les coupures qui font en sorte que des conseillers de pédagogique ont été coupés qu’il y a des restructions d’embauche dans les ressources pour l’école. la seule école publique secondaire du quartier. C’est des projets d’agrandissement du SJB HNANIK qui ont été coupé. Des coupures qui ont affecté 350 élèves à cause de l’annulation tardive d’un nombre important de cours pour la session d’hiver 2025. Ça, c’est les conséquences de ne pas toucher à l’accumulation obsène de richesse tout en haut de la pyramide.
Je rappelle encore une fois que ces 13 milliardaires accumulent autant d’argent que 3 millions de Québécoises, des Québécois et ses collègues ici devant moi vivent très bien avec ça. Ben nous à Québec solidaire, on pense qu’on peut ben en partager plus pour que toutes les Québécoises, des Québécois, y compris les enfants de milliardaires, peuvent avoir accès à un métro qui fonctionne ou une école de bonne qualité.
Quand on refuse de taxer les millionnaires et les milliardaires, il y a aussi les personnes malades qui en paye le prix quand on coupe le transport adapté, quand on coupe le service à domicile pour nos aînés, quand on refuse de taxer les millionnaires et les milliardaires, c’est aussi pour le logement qu’il y a des perdants. Dans ma circonscription, des beaux projets de coopérative comme Reveanou dans le dans l’écoquartier Louvain ont été coupés, n’ont pas trouver le financement dont ils avaient besoin et malheureusement ce n’est pas les seuls. Tout ceci pour dire madame la présidente que dans un moment où les finances publiques vont mal, les irresponsables, c’est pas Québec solidaire.
Les irresponsables, c’est ceux qui regardent peut-être avec passion toute cet argent qui s’accumule chez les mieux nanti. Je rappelle encore une fois qu’on parle des personnes qui accumulent plus de 50 millions de dollars et que le premier 50 millions n’est pas touché et que leur argent augmente de 7.5 5 % tous les ans et on parle d’en prendre un petit 1 % au-dessus du 50 millions et 2 % au-dessus du 500 millions. fait que oui, le ministre des finances a raison, il y a une lutte de classe et nous nous avons choisi celle des travailleurs, celle de ceux qui prennent le transport en commun, c qui ont leurs enfants dans les écoles publiques, les mals logés, ceux qui font la file dans les banques alimentaires, les aînés qui ont besoin de services à domicile, les personnes à mobilité réduite qui ont besoin d’un ascenseur dans le métro ou d’un transport adapté.
Et il y a la classe des milliardaires et des millionnaires qui ont les téléphones personnels des grands décideurs et qui aujourd’hui sont défendus par ce gouvernement et les autres oppositions qui sont leurs alliés.
Merci madame la présidente.
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