Édition du 16 avril 2024

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Politique québécoise

Une première rencontre du Collectif avec un parti politique (CSN)

MONTRÉAL, le 13 juill. 2018 - Le Collectif qui réunit l’Alliance des patients pour la santé (APS), l’Association des cadres supérieurs de la santé et des services sociaux (ACSSSS), l’Association médicale du Québec (AMQ) et la Confédération des syndicats nationaux (CSN) est ravi d’avoir pu présenter ses actions prioritaires au Parti Québécois.

Comme l’a souligné Jérôme Di Giovanni, président de l’Alliance des patients pour la santé (APS), au nom du collectif, le Parti Québécois a été la première formation politique qui a accepté de nous rencontrer et d’échanger avec nous à la suite du dévoilement des actions prioritaires que nous proposons pour améliorer le système de santé. Nous les en remercions.

De nombreux aspects du programme du Parti Québécois rejoignent les thématiques de nos actions prioritaires. Nous tenons néanmoins à préciser que, contrairement à ce que laissait entendre le communiqué de presse du cabinet du chef de l’opposition officielle publié le 12 juillet, certaines solutions qu’il prône ne répondent pas et sont même en opposition aux directions et actions que le Collectif propose notamment sur la question de la rémunération des médecins.

Le Collectif propose que le mode de rémunération des médecins soit revu pour favoriser le travail d’équipe et la collaboration avec les autres professionnels, ce qui ne veut pas dire « un gel de la rémunération ». « Il faut revoir les modes de rémunération et adopter des modèles adaptés à la réalité du terrain pour favoriser le travail interdisciplinaire et l’accessibilité aux soins et services des patients ; il ne s’agit pas de diminuer ce que reçoit actuellement un médecin pour un acte ou un autre », souligne le président de l’AMQ, le Dr Hugo Viens.

Aussi, le Collectif recommande le maintien des CLSC et le renforcement de leur rôle pour assurer la coordination et la prestation des soins et services à domicile aux aînés et aux personnes vulnérables et non pas pour répondre aux urgences mineures. « Ce qui nous préoccupe surtout ici, ce sont les aînés et les personnes vulnérables qui n’ont pas accès aux soins et services à domicile dont ils ont besoin et qui, faute de pouvoir être soignés chez eux, retournent constamment à l’hôpital, précise Jean Lacharité, vice-président de la CSN. De plus, le Collectif ne peut se prononcer en faveur d’une structure qui privilégie le travail en silo d’un professionnel de la santé ou d’un autre », ajoute-t-il.

Enfin, si le Collectif estime que les ressources humaines constituent les assises essentielles de notre réseau de la santé et des services sociaux, cela ne veut pas dire que l’amélioration de la qualité et de la rapidité des services dont les patients ont besoin, passe uniquement par l’ajout de personnel. « Il faut améliorer l’organisation et les conditions de travail et de pratique afin d’éliminer la précarité, d’éviter la surcharge et d’assurer un milieu de travail sain », indique la présidente-directrice générale de l’Association des cadres supérieurs de la santé et des services sociaux, Carole Trempe.

Le Collectif rappelle qu’il a l’intention de produire un bulletin de note dans lequel il évaluera précisément les propositions de chaque parti. Au cours de l’été, le Collectif continuera son travail, et il souhaite rencontrer rapidement les autres formations politiques.

ANNEXE 1

Les actions prioritaires

1) Organisation des services de 1re ligne

 Élargir les champs de pratique des différents professionnels de la santé et mieux définir les interrelations pour renforcer le travail interdisciplinaire.

 Maintenir les CLSC et renforcer leur rôle notamment pour la coordination et la prestation des soins et services à domicile aux aînés et aux personnes vulnérables, ce qui implique l’octroi des ressources humaines et financières nécessaires à leur mission.

 Élaborer une véritable Politique des proches aidants afin de reconnaître leur apport essentiel à la prestation des soins et services.

2) La prévention : agir sur les déterminants de la santé

 Consacrer 5 % des dépenses de programmes de santé et de services sociaux à la santé publique, conformément aux recommandations de l’Organisation mondiale de la santé et de l’Association pour la santé publique du Québec.

 Créer des plateformes, des « hubs », sur le territoire de chaque CISSS/CIUSSS, dotés d’un budget suffisant pour soutenir des initiatives locales, mises en place, proposées et portées par le milieu et visant la prévention et la promotion de la santé.

3) Les différents modes de financement et de rémunération

 Améliorer la collecte, la circulation et le partage des données anonymisées et identifier les indicateurs reconnus qui permettront l’évaluation de la performance du réseau, notamment en matière de pertinence, de coûts et d’efficience.

 Faire une plus grande place dans le système de rémunération des médecins aux modèles alternatifs favorisant le travail interdisciplinaire, à l’instar d’autres provinces canadiennes et en s’appuyant sur les conclusions des recherches déjà effectuées par le Commissaire à la santé et au bien-être.

 Moderniser le financement des établissements du réseau pour l’établir non plus uniquement sur une base historique, mais également en fonction des services rendus et des impacts positifs sur la santé et le bien-être de la population locale.

4) La gouvernance

 Effectuer des modifications législatives afin de rendre aux instances des établissements du réseau de la santé et des services sociaux une réelle autonomie et ainsi favoriser la décentralisation.

 Obliger les établissements à tenir des consultations auprès des parties prenantes, incluant obligatoirement les patients, les usagers et les intervenants du réseau, pour s’assurer d’un meilleur arrimage entre l’offre de services et les besoins.

 Mettre en place un Comité national de patients.

 Réinstaurer la fonction de Commissaire à la santé et au bien-être, celle-ci relevant dorénavant de l’Assemblée nationale du Québec, et lui octroyer les ressources humaines et financières pour remplir pleinement son rôle.

5) La relève

 Favoriser la reconnaissance des diplômes et de l’expérience acquise à l’étranger.

 Déployer des activités de pairage, de codéveloppement, de coaching et de mentorat par les pairs pour accroître la rétention du personnel et faciliter l’intégration.

 Améliorer l’organisation et les conditions de travail et de pratique afin d’éliminer la précarité, d’éviter la surcharge et d’assurer un milieu de travail sain.

 Mener des campagnes publiques afin de valoriser l’apport, le rôle et le travail des professionnels et des intervenants du réseau de la santé et des services sociaux.

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