« Il s’agit d’une victoire historique et durement acquise pour les droits des travailleuses et travailleurs au Canada, a déclaré la présidente nationale d’Unifor, Lana Payne. Unifor ainsi que ses alliées et alliés du mouvement ouvrier se sont mobilisés, ont recruté et ont exigé des changements, et aujourd’hui, nous constatons que le pouvoir de l’action collective peut permettre d’obtenir des progrès réels et durables. Aucun employeur de ce pays ne devrait pouvoir court-circuiter les négociations en recourant à des briseurs de grève. Avec l’entrée en vigueur de cette nouvelle loi, le droit à des négociations collectives libres et équitables est aujourd’hui plus fort qu’auparavant. »
En vertu de la nouvelle loi, il est interdit aux employeurs des secteurs sous réglementation fédérale, notamment les transports, les banques et les télécommunications, de recourir à des travailleuses et travailleurs de remplacement pendant les conflits de travail légaux. Les infractions à la loi sont passibles d’une amende pouvant aller jusqu’à 100 000 $ par jour.
La législation fédérale représente une refonte sans précédent du Code canadien du travail et rétablit un équilibre attendu depuis longtemps dans le cadre des relations de travail au Canada.
« Cette victoire, c’est la victoire des travailleuses et travailleurs, a déclaré Daniel Cloutier, directeur québécois d’Unifor. Nos membres ne connaissent que trop bien les méfaits réels causés par les employeurs qui renoncent à la libre négociation collective et recourent à des briseurs de grève. Mettre fin à cette pratique est une étape nécessaire pour protéger les droits fondamentaux des travailleuses et travailleurs, mais la lutte continue. »
La campagne d’Unifor en faveur d’une législation anti-briseurs de grève a été créée et menée par des membres de la base. Les déléguées et délégués au congrès statutaire 2022 d’Unifor et aux conseils régionaux ont donné la priorité à cette question, et des membres de partout au pays se sont mobilisés pour faire passer leur message au Parlement et dans leurs communautés : des négociations équitables nécessitent des règles équitables, ce qui signifie mettre fin au recours aux briseurs de grève. En dépit de l’entrée en vigueur de la loi aujourd’hui, Unifor met en garde contre les efforts continus des coalitions d’employeurs pour contourner et affaiblir la législation.
« Le fait est que les employeurs sont déjà à la recherche de failles dans cette loi anti-briseurs de grève, a déclaré Mme Payne. Nous devons rester vigilants afin de défendre notre droit de grève, protéger nos acquis et étendre ces protections à l’ensemble des travailleuses et travailleurs de toutes les provinces et de tous les territoires. »
La majorité des travailleuses et travailleurs canadiens étant régis par des lois provinciales sur le travail, Unifor continue de demander à toutes les provinces de suivre l’exemple du gouvernement fédéral. Bien que des lois anti-briseurs de grève existent au Québec, en Colombie-Britannique et au Manitoba, Unifor demande une application et une surveillance accrues des lois existantes qui laissent les travailleuses et travailleurs couverts par la législation en vigueur dans une situation de vulnérabilité.
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