Édition du 16 avril 2024

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Syndicalisme

17 000 professionnelles en soins de l'île de Montréal veulent des conditions de travail leur permettant d'offrir des soins de qualité (FIQ)

MONTRÉAL, le 30 mai 2018 - Les représentantes syndicales de cinq syndicats de Montréal affiliés à la Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec-FIQ unissent leur voix pour faire entendre celle des 17 000 infirmières, infirmières auxiliaires, inhalothérapeutes et perfusionnistes cliniques qu’elles représentent. « La situation dans laquelle se trouvent les professionnelles en soins œuvrant dans les CIUSSS de Montréal est à l’image de plusieurs collègues de la province. Les cris du cœur des derniers mois ne semblent pas encore avoir été entendus par les employeurs. Pourtant, elles ne demandent pas la lune ! Elles demandent des conditions de travail et d’exercice respectueuses leur permettant d’offrir des soins de qualité à la population montréalaise », de dire Denyse Joseph, vice-présidente de la FIQ et responsable politique de la région de Montréal.

Pour les présidentes des syndicats, la situation est inquiétante à plusieurs égards et doit être prise au sérieux par les employeurs. « Dans tous nos établissements, les heures supplémentaires obligatoires, la surcharge de travail et les équipes de travail réduites sont le lot quotidien de nos membres. Alors que l’épuisement est à son comble et la détresse psychologique un réel fléau, nos employeurs ne peuvent plus faire la sourde oreille. Ces derniers doivent démontrer davantage de respect et de considération à l’endroit des professionnelles en soins », de poursuivre Josianne Moreau, présidente de la FIQ-Syndicat des professionnelles en soins de santé du Centre-Sud-de-l’Île-de-Montréal.

La mobilité ne rime pas avec qualité

Les négociations locales sont en cours dans toute la province et les cinq CIUSSS fusionnés de la région de Montréal n’y échappent pas. Si la majorité des offres patronales sont ignobles, le concept de mobilité des employeurs dépasse l’entendement. « Demander aux professionnelles en soins de travailler n’importe où, n’importe quand, voilà ce que les employeurs veulent. On ne le répétera jamais assez. La mobilité ne rime pas avec la qualité. Si l’on demande aux professionnelles de se déplacer sur plusieurs kilomètres de distance, cela veut aussi dire qu’on demande aux patient-e-s de devoir s’adapter à plusieurs visages dans une même semaine. Pour la qualité et la continuité des soins, c’est la pire option », de préciser Johanne Riendeau, présidente de la FIQ-Syndicat des professionnelles en soins de santé de l’Ouest-de-l’Île-de-Montréal.

Des propositions pleines de sens

Au même moment où les employeurs cherchent à obtenir encore plus de la part des professionnelles en soins, les porte-paroles syndicales sont d’avis qu’elles ont des solutions porteuses pour leurs membres, la population et les employeurs. « Si l’on veut réussir à diminuer drastiquement les heures supplémentaires, le personnel des entreprises privées de placement et la surcharge de travail, la clé est d’améliorer la stabilité des équipes pour chaque centre d’activités, repenser la structure de postes de chaque centre d’activités en offrant davantage de postes à temps complet, en mettant à l’horaire le nombre de professionnelles en soins requis, tout en prévoyant un certain pourcentage de personnel dédié à combler les congés ou les absences maladies. Voilà une solution gagnante pour tout le monde », d’expliquer Louise Bilodeau, présidente par intérim de la FIQ-Syndicat des professionnelles en soins de l’Est-de-l’Île-de-Montréal.

Accélérer le rythme des négociations

Pour plusieurs des cinq CIUSSS de Montréal, la négociation est en cours depuis plus de six mois et, par la loi, il ne reste que quelques mois pour en arriver à une entente. « Force est de constater que la volonté patronale n’est pas au rendez-vous. Un rythme lent de négociation, des offres patronales décevantes et peu d’écoute à nos solutions, voilà ce qui se passe aux tables de négociations. La négociation locale est l’occasion pour les employeurs d’insuffler un vent d’espoir pour les professionnelles en soins, qui sont à bout du souffle depuis trop longtemps. Les employeurs doivent cesser de faire traîner le processus », de poursuivre Kathleen Bertrand, présidente de la FIQ-Syndicat des professionnelles en soins du Nord-de-l’Île-de-Montréal.

Une saine gestion

Pour les représentantes syndicales, les employeurs ont le devoir de mieux gérer les budgets. La gestion à courte vue a un prix considérable. « Devoir payer des heures supplémentaires, obligatoires ou non, ou engager du personnel d’entreprises privées de placement a un coût financier important. Il est essentiel d’adopter une approche qui assure aux professionnelles en soins un environnement de travail où elles sont respectées comme personnes et comme professionnelles et qui place les besoins des patient-e-s au cœur des décisions », de conclure Stavros Birbatakos, président de la FIQ-Syndicat des professionnelles en soins du Centre-Ouest-de-l’Île-de-Montréal.

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