Édition du 26 mars 2024

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Logement

Attentes budgétaires du FRAPRU : un budget pour lutter contre la pauvreté, pas pour l’aggraver

FRAPRU

Le Front d’action populaire en réaménagement urbain craint que le budget du 30 mars fasse reculer la lutte contre la pauvreté, si le gouvernement Charest privilégie la voie des compressions budgétaires et des hausses de tarifs, comme il semble vouloir le faire.

François Saillant, coordonnateur de l’organisme, estime que « si elles sont aussi importantes qu’on peut le craindre, les coupes budgétaires et les hausses des tarifs auront des effets majeurs sur la qualité et l’accessibilité des services publics ». Il ajoute que « la grande majorité de la population en sentira les effets, à commencer par les plus pauvres ». Il donne l’exemple des hausses de tarifs d’électricité ouvertement envisagées par le gouvernement et dont les grandes victimes seraient les familles et les personnes à faible revenu qui habitent des logements de mauvaise qualité qu’elles n’ont d’autres choix que de surchauffer.

Tout en mettant le gouvernement Charest en garde contre l’atteinte à tout prix de l’objectif de Déficit zéro d’ici 2013-2014, le FRAPRU précise qu’il a, comme plusieurs autres organismes, proposé d’autres pistes de revenus que le gouvernement a écartées du revers de la main. Parmi celles-ci, on retrouve l’ajout de nouveaux paliers d’imposition pour les contribuables à haut revenu, l’abolition de privilèges fiscaux dont ne bénéficient que les plus cossus et les grandes sociétés, ainsi qu’une une hausse des redevances sur l’utilisation des ressources naturelles.

Le développement d’un nombre suffisant de logements sociaux figure parmi les priorités budgétaires du FRAPRU. Selon l’organisme, les effets combinés de la crise économique et de la pénurie de logements à bas loyer ont sérieusement aggravé le problème d’incapacité de payer qui obligeait déjà 203 000 ménages locataires québécois à consacrer plus de la moitié de leur revenu en loyer, lors du recensement de 2006. Compte tenu de la gravité et de l’urgence du problème, il réclame le financement de 50 000 logements sociaux en cinq ans, en ajoutant que la moindre des choses serait que le gouvernement libéral respecte son engagement électoral de 2008, soit le financement d’au moins 3000 logements sociaux par année pendant cinq ans.

Le FRAPRU espère également que le budget prévoira un financement suffisant pour le second plan gouvernemental de lutte contre la pauvreté et l’exclusion sociale. Il insiste pour que celui-ci comprenne notamment un rehaussement majeur des prestations d’aide sociale pour qu’elles soient suffisantes pour couvrir l’ensemble des besoins essentiels, dont le logement et l’alimentation, Il ajoute que l’ensemble des prestataires devraient en profiter, ce qui passe par l’abolition des catégories qui divisent les personnes selon leurs contraintes ou non à l’emploi.

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