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Syndicalisme

Baisses de salaire dans le secteur du transport scolaire - Les salarié-es votent la grève à 98 % (FEESP-CSN)

MONTRÉAL, le 9 nov. 2017 - Hier soir, lors d’une assemblée générale tenue à Montréal, les membres du Syndicat des travailleuses et travailleurs de Transco-CSN (STTT-CSN) ont voté en faveur de la grève à 98 %, par voie de scrutin secret. Ce mandat, à exercer au moment jugé opportun, pourra être mis en œuvre à partir du 19 janvier prochain.

« Pour nous, le vote d’hier marque notre refus catégorique collectif de laisser l’employeur baisser nos salaires simplement pour faire augmenter sa marge de profit. Parce que c’est bien pour répondre à la demande de rentabilité accrue de la compagnie états-unienne First Student, qui possède Transco, que nos patrons veulent baisser nos salaires. Déjà, les taux horaires que nous recevons ne reconnaissent pas nos compétences et les responsabilités que nous assumons tous les jours. Nous voulons un salaire décent et non un salaire qui descend encore plus bas », de dénoncer Carole Laplante, présidente du STTT-CSN.

En date du 25 septembre, l’employeur demande les reculs salariaux suivants : moins 1,5 % pour la première année pour les autobus réguliers et moins 2 % pour les minibus, ce qui créerait une nouvelle catégorie de salarié-es moins bien payés, qui n’existait pas dans l’actuelle convention collective. Auparavant, peu importe le véhicule conduit, les échelles salariales demeuraient les mêmes. Pour les quatre autres années de la future convention de cinq ans, l’employeur propose de verser 50 % de l’IPC en augmentations salariales, soit la moitié seulement de ce que la commission scolaire leur verse à cette fin.

Plusieurs clauses normatives sans incidences importantes ont déjà été réglées en début de négociation, mais toutes les autres, beaucoup plus importantes, ont été abordées seulement en surface à la table de négociation. Le 30 octobre dernier, une conciliatrice a été nommée par le Service fédéral de médiation et de conciliation.

Le Secteur transport scolaire en campagne

« Ce vote de grève arrive au même moment où nous déployons une campagne de valorisation de l’emploi de conductrice et de conducteur de transport scolaire. Ces femmes et ces hommes se battent depuis plus de 20 ans afin d’obtenir la reconnaissance de leur métier et le salaire qui devrait leur être versé. Dans notre milieu, nous disons souvent que nous sommes moins bien payés que les éboueurs, même si nous transportons les enfants du Québec vers leur milieu éducatif », de souligner Stephen P. Gauley, président du Secteur transport scolaire (STS) de la Fédération des employées et employés de services publics (FEESP-CSN).

Dans le cadre de cette campagne, le STS demande au gouvernement du Québec l’octroi d’enveloppes budgétaires bonifiées, dédiées et fermées qui serviront à augmenter les salaires et à offrir des conditions de travail décentes qui reconnaissent et respectent leur travail. Lors d’un vote tenu ce soir en assemblée générale, le STTT-CSN a appuyé cette campagne à l’unanimité.

« À la suite d’un processus rigoureux d’évaluation de l’emploi de conducteur et de conductrice de véhicule scolaire auquel le gouvernement et les associations des transporteurs ont participé, le comité de travail a fixé le taux horaire minimal à 19,14 $ l’heure en avril 2015, ce qui représente actuellement un taux indexé de 20,02 $ à l’embauche, sans tenir compte de l’ancienneté. Or, le taux horaire moyen est de 17,86 $, soit un écart d’environ 12 % avec le salaire de référence obtenu dans le processus d’évaluation de l’emploi, sans avantages sociaux ni régime de retraite. Certains transporteurs vont même jusqu’à offrir seulement 12,07 $ l’heure à l’embauche, ce qui est complètement indécent. Or, le taux de 20,02 $ est désormais reconnu par tous les intervenants du milieu et il est grand temps qu’il soit versé aux travailleuses et aux travailleurs dont le travail consiste à conduire nos enfants en sécurité vers leurs écoles », de renchérir Stéphanie Gratton, vice-présidente de la FEESP et responsable politique du STS.

« Le Conseil central du Montréal métropolitain (CCMM-CSN) soutient les syndicats du transport scolaire de notre région depuis le début de leur lutte. Nous serons encore une fois mobilisés à leurs côtés afin de tout mettre en œuvre pour que ces femmes et ces hommes obtiennent les améliorations de leurs conditions de travail auxquelles ils ont droit. Nous ne pouvons accepter qu’un employeur réduise les salaires de travailleuses et de travailleurs qui ne touchent déjà pas un salaire à la hauteur du travail accompli chaque jour », de conclure Manon Perron, secrétaire générale du Conseil central du Montréal métropolitain (CCMM-CSN).

Rappelons que plus de 521 000 écoliers, soit un peu plus de 60 % de tous les élèves du primaire et du secondaire, montent à bord des autobus scolaires tous les jours.

Fédération des employés et employées des services publics (FEESP-CSN)

La Fédération des employées et employés de services publics (FEESP-CSN) compte plus de 425 syndicats affiliés représentant environ 65 000 membres qui œuvrent dans le domaine des services publics et parapublics. Le secteur scolaire de la FEESP-CSN regroupe 37 syndicats affiliés et représente plus de 35 000 employés-es de soutien présents dans 31 centres de services scolaires francophones ainsi que dans deux commissions scolaires anglophones. Il représente notamment les classes d’emploi suivantes : les techniciennes en service de garde, les éducatrices en service de garde, le personnel administratif, les préposé-es aux élèves handicapés, les techniciennes en éducation spécialisée, les concierges et les ouvriers.

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