Édition du 23 avril 2024

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International

Coup d’État du pouvoir islamique contre son propre peuple

Après des jours de grandes manifestations en appui au candidat Moussavi, dont une mer humaine de vingt kilomètres de long, avec la participation record de 85% de la population au scrutin, le pouvoir islamique a proclamé la victoire du président sortant, Mahmoud Ahmadinejad, deux heures après la fermeture des bureaux de scrutin, en s’appuyant sur le dépouillement de seulement 20% des bulletins de vote.

Moussavi dénonce rapidement de nombreuses irrégularités lors du vote (manque de bulletins, plume dont l’encre se dissout, etc.). Après avoir appris que le ministère de l’Intérieur lui retirait la victoire qu’il lui avait déjà attribuée, Moussavi demande instamment au guide de la révolution, Ali Khamenei, détenteur suprême du pouvoir, de vérifier le dépouillement du vote. Moins de 24 heures plus tard, celui-ci annonce que le comptage est terminé et déclare officielle et irrévocable l’élection de Mahmoud Ahmadinejad, avec 62,63% des voix. Une telle précipitation constitue en soi une irrégularité parce qu’elle viole les conditions requises par la Constitution iranienne qui prévoit un délai de trois jours avant l’annonce définitive des résultats électoraux, afin de pouvoir recueillir d’éventuelles plaintes d’irrégularités.

La répression ne tarde pas à se faire sentir. Les locaux de M. Moussavi sont saccagés, on interrompt la transmission des messages textes, des téléphones cellulaires et des serveurs Internet dans tout le pays, on interdit des journaux dont celui que dirige Mir Hossein Moussavi. Les université sont fermées. Les forces de sécurité se répandent en grand nombre dans les rues. Des barrières et des gardes armés protègent le ministère de l’Intérieur et menacent de tirer sur la foule. Des haut-parleurs demandent à la population de s’unir derrière le gagnant.

Mentir effrontément à la face du monde

Contrairement aux élections précédentes, on n’a pas attendu le dépouillement des votes dans toutes les provinces avant de proclamer, contre toute vraisemblance, la "victoire écrasante" du candidat de l’establishment clérical au premier tour. Le dépouillement des quelque 40 millions de bulletins de votes à une vitesse record au ministère de l’Intérieur, en l’absence de tout représentant des partis de l’opposition ou d’observateurs étrangers, constitue sans doute l’irrégularité la plus flagrante.

La suite dans le site de Sisyphe.

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