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Crise de sécurité dans les communautés autochtones - Le SCFP réclame une intervention immédiate des gouvernements du Québec et du Canada

QUÉBEC, le 7 avril 2016 - Ce jeudi, les représentants syndicaux des policiers du Conseil de la Nation Anishnabe de Lac-Simon ont réagi au décès d’un membre de la communauté survenu hier soir lors d’une intervention policière. Ils ont mis en lumière une situation explosive qui ne cesse de mettre en péril la sécurité des membres de la communauté et des policiers. Selon eux, la situation dans les autres communautés autochtones du Québec n’est guère meilleure. Ils interpellent vivement les gouvernements du Québec et du Canada pour que ces crises de sécurité publique soient enfin gérées avec tous les moyens nécessaires.

Depuis le 13 février dernier, trois personnes ont perdu la vie lors d’interventions policières à Lac-Simon, soit un policier et deux membres de cette communauté de 1700 personnes. Avant la tragédie d’hier, le Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP), qui représente les quelque 15 policiers de Lac-Simon, a multiplié en vain les interventions pour que la situation soit prise en main. Selon le SCFP, les corps policiers autochtones du Québec, et particulièrement celui de Lac-Simon, manquent cruellement de ressources.

« Depuis des semaines, sur toutes les tribunes, nous réclamons des patrouilleurs en nombre suffisant à Lac-Simon. Une intervention très rapide à quatre policiers plutôt qu’à un ou deux, c’est plus persuasif. Ça peut faire la différence entre la vie et la mort. Alors, combien d’autres morts va-t-il falloir pour que les gouvernements prennent au sérieux la crise qui ébranle la communauté et les policiers de Lac-Simon », a déploré Stéphane Lachance, conseiller syndical des policiers du Conseil de la Nation Anishnabe de Lac-Simon.

« Le 21 mars dernier, dans le cadre d’une rencontre avec le ministre Martin Coiteux, nous lui avons parlé des graves dangers qui découlent de l’insuffisance des ressources policières à Lac-Simon. Malheureusement, aujourd’hui, nous devons interpeller le premier ministre Couillard et le premier ministre Trudeau pour qu’ils sécurisent la communauté de Lac-Simon et les autres communautés autochtones du Québec », a lancé Marc Ranger, directeur québécois du SCFP.

Le 13 février dernier, l’agent Thierry Leroux, du service de police de Lac-Simon, a perdu la vie en devoir lors d’une intervention auprès d’un membre de la communauté qui s’est ensuite enlevé la vie. Le 29 février, un inspecteur de la Commission nationale des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST) a émis l’opinion que deux voitures et quatre patrouilleurs étaient nécessaires 24 heures sur 24 à Lac-Simon.

Le 15 mars, le SCFP a effectué une sortie publique pour réclamer un meilleur financement des corps policiers autochtones, donnant en exemple la situation de Lac-Simon. Le 4 avril, la CNESST a produit un rapport d’intervention qui met en lumière les problèmes de sécurité publique à Lac-Simon. Enfin, avant-hier, le 5 avril, Stéphane Lachance a déposé une plainte à Travail Canada pour souligner le manque d’effectifs policiers à Lac-Simon.

Le SCFP donne aussi en exemple la situation à Opitciwan, où depuis une semaine, la Sûreté du Québec assure les services policiers, faute de moyens suffisants pour le Service de sécurité publique de la communauté. Selon le SCFP, les coûts de cette desserte par la SQ sont exorbitants, et des économies importantes seraient réalisées en finançant adéquatement les services de la communauté.

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