Édition du 23 avril 2024

Une tribune libre pour la gauche québécoise en marche

Point de mire du 12 juin 2018

G7, leur hypocrisie est l'aveu de l'illégitimité de leur pouvoir !

Dans ces points de mire, Presse-toi à gauche présente synthétiquement des éléments d’analyses d’articles publiés dans l’édition de la semaine et explicite ses partis-pris sur les points d’actualité et les débats en cours. Points de mire, pour bien marquer où nous voulons en venir !

Retour sur le G7
 
Le G7 de Charlevoix est maintenant derrière nous et il laisse des traces profondes en matière de relations internationales. Il doit provoquer aussi une réflexion chez les antiG7 constate Pierre Mouterde dans son bilan. Prenant note du recul des mobilisations en comparaison avec le Sommet des Amériques en 2001, il tire la conclusion que les divisions au sein de la gauche pèse lourdement sur sa capacité de mobiliser la population, en plus des craintes liées au climat de peur et de répression qui entourait l’événement. C’est notamment de cet aspect que Ginette Lewis traite en soulignant la démonstration de force que les policiers ont fait tout le long de l’activité dans la région de Québec. Elle s’attaque aussi à la fausse impression que le G7 sera un allié des femmes dans le monde suite à ce sommet. Benito Perez fait quant à lui le tour des événements qui ont marqué cette fin de semaine. PTAG a fait un reportage vidéo sur les interventions faites contre le G7 dans le cadre des manifestations du 7 juin et de celle du FORUM ALTERNATIF du 9 juin à Québec. Dix prises de parole qu’il vaut la peine de méditer.
 
Les conservateurs de retour au pouvoir en Ontario
 
Malgré la remontée tardive des sociaux-démocrates du NPD ontarien, les conservateurs de Rob Ford ont été élus. Trish Hennessy du Bureau ontarien du Centre canadien de politiques alternatives prépare les esprits à une longue lutte pour la protection des programmes sociaux qui seront sûrement dans la mire de la droite. Elle insiste notamment sur la promesse, tous partis confondus, de réduire les temps d’attente dans les hôpitaux. Des engagements pour un salaire minimum à 15$/hre, un réseau de garderies abordables, l’assurance-médicament et dentaire. Évidemment, les conservateurs iront à l’encontre de ces promesses. Les mobilisations sauront-elles les contraindre à aller de l’avant malgré tout. Rien n’est moins sûr...
 
Guerre commerciale et guerre de mots
 
Jacques B. Gélinas reproche à Justin Trudeau sa foi inébranlable dans un accord de néolibre-échange avec les Etats-Unis. Et Donald Trump souhaite un affrontement et il met les bouchées doubles pour y parvenir. Il souligne que les tenants du libre-échange avaient vanté l’accord et lui prédisait un avenir radieux. Or, 24 ans plus tard, près de 5 millions d’emplois bien payés ont disparu au profit de la délocalisation et des pressions à la baisse des conditions de travail. La croyance dans les vertus du libre-échange s’effrite. Il fait écho aux critères du Réseau québecois d’intégration continentale pour remettre à l’endroit les politiques commerciales entre les pays.
 
Fracturation et énergies fossiles : les libéraux parlent des deux côtés de la bouche
 
Les libéraux provinciaux parlent de nouveau des deux côtés de la bouche lorsqu’il aborde la question de l’exploration et l’exploitation du pétrole au Québec. Si le RVHQ voit quelques éléments positifs dans la plus récente annonce des nouveaux règlements sur les forages et la fracturation hydraulique dans le cadre de l’exploration pétrolière, il s’interroge aussi sur les trous dans cette annonce. Le nouveau règlement permet toujours la fracturation hydraulique et la stimulation à l’acide. Là où le sous-sol est composé de roches calcaires ou de grès, il sera toujours possible de forer. Eau secours s’inquiète aussi du fait que la très grande majorité des lacs et rivières du Québec demeure ouverte à l’exploration et l’exploitation pétrolière. Le Front commun pour la transition énergétique refuse au gouvernement Couillard toute légitimité d’adopter ce règlement avant les prochaines élections. Il rappelle que les mesures envisagées par les libéraux éloignent encore plus le Québec des cibles de réduction des GES à laquelle il s’était engagé.


Sur la scène internationale

Aux États-Unis

À l’heure des folies trumpistes, il est intéressant de voir que l’espoir existe et que des mobilisations sont possibles et nécessaires. Poor People’s Campaign. La Campagne des Pauvres a démarré et promet de chambarder les États Unis ! Cinquante ans après la grande marche avec Luther King, un nouveau grand mouvement se remet en marche aux États-Unis réunissant des centaines d’organisations à travers tout le pays. Cette mobilisation vise s’affronte aux « maux du racisme systémique, de la pauvreté, de l’économie de guerre, de la catastrophe écologique et de la moralité distordue de la nation ! C’est un appel à la lutte et à l’action directe, qui unifie les revendications et les luttes fragmentées dans un combat unique de tous les opprimés et exploités parce que toutes ces oppressions et toutes ces luttes ont un solide dénominateur commun, en dépit des ceux d’en haut qui ne font que… diviser pour régner. » Cet immense mouvement veut aussi trouver des solutions et organiser les gens. Créer des réseaux militants, coordonner les actions font aussi partie de ses priorités. Rien n’est gagné mais l’apparition de cette lutte dans le paysage américain est vraiment une lueur d’espoir.

En France

Dans le Var, des agriculteurs et agricultrices ont décidé d’occuper un vignoble pour dénoncer l’appropriation des terres. La Confédération paysanne occupe le vignoble varois de Vincent Bolloré. L’occupation de ce vignoble a été choisi pour illustrer aussi le rôle des grands financiers dans cet accapparemment. « Au Cameroun et ailleurs, Bolloré, qui détient plus de 400 000 hectares, est actionnaire d’une des principales entreprise d’huile de palme qui exproprie des paysans et les prive de leurs terres. La Confédération paysanne a souhaité occuper le domaine de cet industriel français qui, dans le Var, accapare aussi près de 250 hectares de vignes, quand des paysan-ne-s et notamment des jeunes rencontrent d’énormes difficultés pour trouver du foncier et s’installer. » Cette lutte veut aussi jeter une lumière sur le sort des jeunes et sur la création d’emploi en agriculture. Une lutte àa suivre dans un beau coin de pays.

Mobilisation des femmes au Chili

Les femmes se mobilisent au Chili.. « Elles s’affrontent au patriarcat », « la vague féministe » a commencé par un prof qui a fait des caresses à une étudiante. Une assemblée de plus de 600 femmes ont dénoncé cette attitude. Ce mouvement s’est étendue à d’autres universités et le 16 mai ce sont des milliers de femmes qui ont pris la rue. L’auteur continue nous parlant de la situation des femmes au Chili sur la question de l’avortement. L’Église catholique joue de ses pouvoirs sur les hôpitaux pour bloguer la loi sur l’avortement. Des statistiques nous montrent comment les femmes vivent discriminations, inégalités, pauvreté et surtout violence conjugale. Le machisme y est aussi décrit : « Le Chili est une société qui a de profondes racines autoritaires et patriarcales. Dans le langage de tous les jours, les femmes sont appelées « niñas », petites filles, ou « chiquillas », gamines. Il n’est pas rare que dans le travail, les hommes s’adressent à leurs collègues femmes en les appelant « m’hijita », ma petite fille. » Le gouvernement a beau faire certaines concessions, le mouvement des femmes continue à se mobiliser.

À propos des dettes illégitimes

Nous signalons un dernier article qui explique les dettes illégitimes dans les pays démocratiques. Comment justifier des annulations de dettes contractées par des gouvernements démocratiquement élus ? L’auteur pose au départ la question fondamentale de ce qu’est un gouvernement élu démocratiquement. Poutine est-il un gouvernement démocratique ? Et s’il est démocratiquement élu, le gouvernement est-il légitime ? L’auteur donne l’exemple de la France et des derniers pourcentages de vote. On pourrait dire la même chose des résultats électoraux de Trump. Mais l’article pose clairement la problématique des luttes dans le contexte actuel : « Plus encore que les concepts de « démocratie » ou de « légitimité », la question du contrôle du pouvoir est centrale. Il faut aller contre l’idée communément admise – et fataliste – selon laquelle les populations devraient se ranger poliment derrière un gouvernement élu durant son mandat et attendre les prochaines élections pour espérer un hypothétique changement. Les attaques continues des politiques néolibérales contre les « acquis sociaux » nous rappellent que ces derniers représentent plutôt des « conquêtes sociales », remportées par la lutte des mouvements sociaux et en exerçant une pression populaire continue sur les gouvernements. C’est ainsi que l’histoire se crée, et non par le seul recours aux élections ». À partir de ce constat des luttes, l’auteur parle de l’audit citoyen et en vient à conclure à la nécessité de remettre le système capitaliste en question. Cela nous amène à réfléchir sur des notions qu’on prend facilement pour acquises mais qui, dans le fonds, sont régulièrement bafouées par les riches de ce monde.

Bonne lecture

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