Les campements spontanés en zone urbaine sont la conséquence, bien visible, d’une crise sociale majeure que les divers paliers de gouvernement négligent de résorber par les mesures adéquates. Le droit au logement recule à grands pas au Québec : la crise du logement, due à des années d’affaiblissement des droits des locataires, à l’absence de contrôle des loyers et à des investissements nettement insuffisants dans les logements sociaux, place de plus en plus de personnes en situation d’itinérance.
Récemment, la Ville de Montréal et le gouvernement du Québec ont à nouveau démantelé des campements, mettant les gens « dehors de dehors », sans qu’aucune solution soit proposée à ces personnes.
Les personnes en situation d’itinérance subissent de nombreuses atteintes à leurs droits, tels que les droits au logement, à la sécurité, à la santé, à l’éducation, au travail et à la non-discrimination. Les démantèlements des campements ne font qu’aggraver ces violations, notamment en éloignant les personnes des ressources et services qu’elles fréquentent et de leurs milieux.
Pour la LDL, il est indéniable que les investissements massifs dans le logement social, dans de nouvelles places - par milliers - en hébergement d’urgence, et un financement adéquat et majoré des services et ressources, tant du réseau public que des organismes communautaires, doivent être prioritaires. Les gouvernements municipaux et provincial doivent également mettre en place des installations accessibles et adéquates pour que les personnes non logées puissent exercer leurs droits (accès à l’eau potable, service sanitaire, etc.).
Les travaux et recommandations du Bureau de la défenseure fédérale du droit au logement devraient être un incontournable pour les décideur-euse-s politiques à l’heure actuelle. La défenseure exige depuis février 2024 la fin des expulsions forcées des campements et la mise en place de solutions de rechange élaborées à la suite d’un véritable dialogue avec les résident-e-s des campements. Elle souligne également les impacts importants de cette pratique sur les personnes en situation d’itinérance, notamment sur leur santé mentale et physique.
« On fait fausse route : le projet de loi no 103 qui promet l’éloigner certaines ressources des personnes qui en ont besoin, l’interdiction de flânage dans le métro de Montréal, et les démantèlements de campements qui accroissent la vulnérabilité des personnes itinérantes et leur marginalisation dans l’espace public sont des réponses inadéquates », déclare Laurence Guénette, porte-parole de la LDL.
La tolérance zéro envers les campements, en l’absence de solutions de rechange offertes aux personnes concernées, est profondément contradictoire avec une approche de droits humains et porte atteinte à la dignité humaine.
Faits saillants
Lire le mémoire de la LDL déposé en février 2025 à l’Office de consultation publique de Montréal dans le cadre de la consultation « Itinérance et cohabitation sociale à Montréal ».
Lire le rapport de février 2024 ainsi que le Guide pour un engagement significatif et l’intégration d’une approche fondée sur les droits de la personne dans les réponses aux campements de la Défenseure fédérale du droit au logement.
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