Édition du 23 avril 2024

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Premières Nations

Deux accusations du DPCP sur 37 dossiers - « Pour régler un problème, il faut commencer par le reconnaître » - Manon Massé

QUÉBEC, le 18 oct. 2016 - La députée de Sainte-Marie-Saint-Jacques, Manon Massé, demande au gouvernement de mettre sur pied une fois pour toutes une commission d’enquête publique et indépendante pour faire la lumière sur les relations entre les Premières Nations et les forces policières en plus d’examiner les causes systémiques de la violence faite aux femmes autochtones.

« Je partage aujourd’hui le sentiment de colère de mes sœurs autochtones. Je tiens à leur dire de ne pas se décourager, ce n’est que le début. Ce que le DPCP nous dit et que l’observatrice Fannie Lafontaine nous a dit, c’est que ce n’est pas parce qu’il n’y a pas d’accusations que les évènements ne se sont pas produits. Ils nous disent que ce n’étaient pas leur mandat d’étudier et d’identifier les problèmes généraux et systémiques au sein des corps policiers. Ils ont fait leur travail, maintenant le gouvernement du Québec doit faire le sien. Ce que ça prend, c’est un geste de reconnaissance. Le gouvernement doit reconnaître qu’il y a du racisme systémique envers les Premières Nations. M. Couillard doit dire aux autochtones qu’il entend enfin leur demande de mettre sur pied une commission d’enquête publique et indépendante. On doit agir collectivement pour modifier les relations malsaines qui perdurent entre nos peuples », a déclaré Manon Massé.

Mme Massé juge que cette commission est plus que jamais nécessaire à la suite de la mise au point présenté par le Directeur des poursuites criminelles et pénales (DPCP) pour expliquer qu’il ne porte des accusations que dans deux des 37 dossiers pour lesquels il y avait enquête. Pour Québec solidaire, le gouvernement n’a plus de bonnes raisons pour refuser cette commission qui remplirait le mandat que la police et le DPCP ne pouvaient remplir de leur propre aveu.

« Je compte sur le premier ministre pour qu’il réagisse rapidement et de la bonne façon. Et la bonne façon, ce n’est pas à nous de la dicter. Les autochtones nous demandent depuis un an d’avoir une enquête publique indépendante et depuis un an la réponse du gouvernement c’est que ce n’est pas un bon moyen. Qui sommes-nous pour dire aux autochtones que ce n’est pas un bon moyen alors que c’est ce qu’ils souhaitent ? Il y a un fossé historique qui sépare nos nations respectives. Aujourd’hui, ce fossé ne fait que s’élargir. Pour le refermer, j’espère entendre rapidement le chef de ma nation, Philippe Couillard, dire aux chefs des Premières Nations et aux femmes des Premières Nations : Cette fois on vous a entendus et nous allons faire ce que vous nous demandez de faire », propose Mme Massé.

Québec solidaire est conscient qu’une commission d’enquête indépendante ne règlera pas tout et qu’il ne s’agit que d’une première étape. Il faudra poser d’autres gestes concrets pour modifier nos rapports de nation à nation.

« Le gouvernement québécois devra se poser des questions sur les raisons qui font que nous en sommes encore rendus là avec les Premières Nations. Quels gestes concrets avons-nous posés au cours des dernières années ? Avons-nous investi dans la formation des policiers et policières pour les sensibiliser à la réalité autochtone ? Avons-nous inclus dans le cursus des étudiants en droits des cours sur les séquelles qu’ont eu nos lois discriminatoires sur les autochtones ? Avons-nous investi dans la mise sur pied de centres de guérison, comme plusieurs Premières Nations le demandent ? Avons-nous modifié les cours d’histoire pour enseigner correctement à nos élèves ce qui explique la réalité autochtone, comme la loi sur les Indiens, la création des réserves ou les pensionnats qui les ont coupés de leur culture ? Le Québec est peut-être dû pour un examen de conscience », a indiqué Mme Massé.

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