Selon Mélanie Gauvin, porte-parole du FDNS : « Le salaire minimum est le dernier rempart pour freiner les effets de la réforme de l’assurance-emploi, pour atténuer l’appauvrissement des travailleuses et des travailleurs et pour contrer le pouvoir qu’auront les employeurs de niveler les salaires vers le bas. Le taux général du salaire minimum devrait déjà atteindre 11,37 $ en ce 1er mai 2013 pour leur permettre un niveau de vie décent ». Les modifications au régime d’assurance-emploi auront de fortes conséquences sur la rémunération. Elles affecteront particulièrement les personnes qui occupent des emplois saisonniers, occasionnels ou temporaires qui se retrouveront rapidement dans la catégorie des prestataires occasionnels ou fréquents. Ces travailleuses et travailleurs seront obligés d’accepter une diminution de salaire pouvant aller jusqu’à 30 % de leur rémunération de référence, et ce, dès la 7e semaine pour les prestataires fréquents. La limite inférieure pouvant être acceptée : le salaire minimum. Une augmentation substantielle du salaire minimum à 11,37 $ garantirait ainsi qu’une personne qui travaille 40 heures par semaine au Québec puisse au moins avoir un revenu de travail équivalant au seuil de faible revenu de Statistique Canada, avant impôt, pour une personne seule.
L’augmentation de 25 cents du taux régulier du salaire minimum et de 20 cents du taux à pourboire est donc nettement insuffisante. Pour une personne qui travaille 40 heures par semaine au taux régulier de 10,15 $, cette hausse ne représente qu’un faible ajustement de 10 $ par semaine, soit une augmentation annuelle de 520 $. Leur revenu demeure donc à 11 % sous le seuil de faible revenu de Statistique Canada, avant impôt, pour une personne seule. Mme Gauvin rappelle que : « La moyenne des heures travaillées au salaire minimum est de 25 heures par semaine, ce qui minimise encore plus l’impact de cette hausse ».
« Madame la Ministre, 90 % des personnes rémunérées au salaire minimum ne sont pas syndiquées. Elles n’ont pas de rapport de force face à leur employeur et elles sont également victimes d’une réforme que vous avez dénoncée à l’unanimité à l’Assemblée nationale. Ces personnes dépendent essentiellement du gouvernement pour voir leur situation s’améliorer et comptent sur vous pour leur garantir un niveau de vie décent ! », conclut Mme Gauvin.
Le Front de défense des non-syndiquéEs est une coalition qui regroupe plus de 25 groupes populaires et syndicaux. Son principal objectif est l’amélioration des conditions de vie et de travail des personnes non syndiquées.