Édition du 26 mars 2024

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Éducation

La FPPE-CSQ met en garde contre l'abolition des commissions scolaires

MONTRÉAL, le 26 sept. 2014 - En réaction à l’article « Réforme tous azimuts en éducation » (La Presse, 26 septembre 2014) voulant que le gouvernement Couillard songe à abolir les commissions scolaires, la Fédération des professionnelles et professionnels de l’éducation du Québec (FPPE-CSQ) tient à rappeler que cette réforme, si elle était mise en œuvre, pourrait avoir des conséquences majeures sur l’accès des élèves à des services professionnels, de même que sur leur réussite scolaire.

« Nous sommes préoccupés par le fait que, poussé par un désir de faire des économies, le gouvernement Couillard démantèle des structures qui assurent une répartition équitable des services professionnels et permettent l’égalité des chances aux élèves du Québec, en fonction de leurs besoins et non des revenus de leurs parents », s’inquiète Johanne Pomerleau.

Une perte pour l’éducation

Ainsi, advenant une abolition pure et simple des commissions scolaires, comment les écoles du Québec pourront-elles, seules, assurer leur obligation légale d’offrir des services professionnels ? Elles devront se tourner vers le privé et compter encore davantage sur la contribution financière des parents. Cette offre de service doit demeurer coordonnée et centralisée ; on oublie trop souvent que les commissions scolaires jouent ce rôle essentiel.

« Avec ce scénario, nous craignons la perte de l’expertise particulière développée par les professionnelles et professionnels du milieu scolaire, autant des services administratifs, pédagogiques que complémentaires », déplore Johanne Pomerleau. Par exemple, contrairement aux professionnelles et professionnels issus de la pratique privée, les équipes multidisciplinaires du milieu scolaire (psychologues, orthophonistes, psychoéducatrices et psychoéducateurs, orthopédagogues, etc.) peuvent faire de l’observation en classe, travailler quotidiennement avec le personnel enseignant, participer aux plans d’intervention pour les élèves, etc. Ils font partie de la vie de l’école, la collaboration entre les intervenants y est réelle et constante.

Enfin, la FPPE-CSQ considère que l’abolition des commissions scolaires risque d’entraîner une perte d’énergie et d’argent supérieure aux économies escomptées en réalisant une telle réforme. En effet, les commissions scolaires opèrent à des coûts de gestion si bas (5 % du budget) qu’il sera impossible de faire mieux en changeant la structure.

« Pour toutes ces raisons, la FPPE-CSQ suivra de très près les réflexions du gouvernement libéral en matière de gouvernance du système d’éducation et lui fera parvenir un avis sur les conséquences qu’aurait l’abolition des commissions scolaires sur l’offre de services professionnels et sur la réussite éducative », conclut Johanne Pomerleau.

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