Édition du 23 avril 2024

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Environnement

La campagne citoyenne COULE PAS CHEZ NOUS ! reçoit un don de Gabriel Nadeau-Dubois, soit la bourse attachée à son prix littéraire du Gouverneur général

PORTNEUF, L’ISLET ET KAMOURASKA, QC, le 23 nov. 2014 - Le don, d’un montant approximatif de 25 000 $, permettra aux opposants des projets pipeliniers de redoubler d’effort en vue de bloquer les projets d’oléoducs au Québec et l’exportation du pétrole lourd des sables bitumineux. Lancée en mai dernier, la campagne Coule pas chez nous ! est devenue en seulement quelques mois le porte-étendard de la lutte citoyenne contre les projets de pipelines au Québec.

Gabriel Nadeau-Dubois invite les citoyens à doubler la mise sur le site doublonslamise.com pour que la campagne puisse atteindre un budget de 50 000 $ !

La campagne sensibilise la population du Québec aux risques associés au projet d’oléoduc Énergie Est de TransCanada, à celui de la ligne 9B d’Enbridge, ainsi qu’à l’exploitation des sables bitumineux en Alberta. Diffusée par des groupes actifs dans leur communauté, la campagne s’adresse aux propriétaires et aux municipalités directement touchés par les projets d’oléoduc et à la population en général. Les documents d’information sont téléchargeables à partir du site de la campagne au www.coulepascheznous.com.

Créée et réalisée par le mouvement STOP oléoduc[1] en collaboration avec le Regroupement vigilance hydrocarbures Québec (RVHQ) et la Coalition vigilance oléoduc (CoVO), avec le soutien d’Équiterre, de Greenpeace et de Nature Québec, la campagne a obtenu une visibilité grâce à ces groupes, mais également grâce à l’engagement d’une panoplie d’organisations citoyennes : Alerte pétrole Rive-Sud, CVH Lanaudière, Marche des Peuples pour la Terre Mère, Non à une marée noire dans le Saint-Laurent, Pétroliques anonymes, Prospérité sans pétrole.

Forte d’un réseautage organique de ces groupes, la campagne témoigne d’une opposition organisée, informée, solidaire et démocratique face aux projets pipeliniers imposés à la population, sans droit de regard, par le gouvernement fédéral.

La première phase de la campagne Coule pas chez nous ! a été rendue possible par le bénévolat des militantes et des militants, les dons de particuliers et la vente de pancartes, fièrement affichées ou brandies lors des manifestations. Une deuxième phase en préparation, embrassant toute la question de l’exportation du pétrole non conventionnel de l’Ouest via le territoire québécois, profitera des fonds reçus pour décupler sa mobilisation et augmenter l’appui aux groupes qui œuvrent sur le terrain.

La gratification de recevoir cette reconnaissance aujourd’hui est d’autant plus grande qu’elle nous vient des mains d’une véritable icône de la jeune génération. Son geste d’éclat s’inscrit dans la suite logique d’un mouvement social dont l’auteur de Tenir tête (Lux Éditeur) aura été un éloquent protagoniste. Lorsque Gabriel Nadeau-Dubois écrit dans son essai que la grève étudiante « a été la meilleure école d’engagement politique que l’on puisse imaginer », nous ne pouvons que constater que la question des changements climatiques et des projets pétroliers est à son tour en voie de conscientiser et mobiliser toutes les générations, tant dans les régions urbaines que rurales, pour exiger de nos gouvernements des politiques responsables et une action mondiale concertée pour réduire les émissions de gaz à effet de serre.

Dans la foulée de la lutte à l’exploitation des gaz de schiste dans la vallée du Saint-Laurent, menée par le RIGSVSL (aujourd’hui le RVHQ) depuis 2010, il nous apparaît que l’opposition citoyenne aux projets pétroliers sur l’ensemble du territoire québécois est une occasion sans précédent de tisser des liens de solidarité entre les régions, abandonnées par les gouvernements, livrées en pâture aux projets des entreprises pétrolières, lesquels constituent des risques réels pour notre environnement, notre eau potable et notre économie régionale.

Jamais l’État n’aura été aussi manifestement avalisé par le pouvoir de l’argent des pétrolières. Mais, de toute évidence, nous sommes de plus en plus nombreux à réclamer un débat public et la sortie rapide de notre dépendance au pétrole. Tel que l’écrit Louis Cornellier dans sa recension critique de Tenir tête, « il y a […] plus de grandeur, de noblesse et de plaisir, même, à tenir tête à ceux qui veulent nous rapetisser qu’à s’adapter servilement à un modèle économique qui nous réduit au statut de ressources humaines. C’est le message du beau livre, rondement et habilement mené, de Gabriel Nadeau-Dubois[2]. »

Pour en savoir davantage : www.coulepascheznous.com | www.stopoleoduc.org

Pétition : Déclaration de protection de notre territoire
www.cauzio.org/groupe-non-sb/coule-pas-chez-nous 

[1] Comités STOP oléoduc de Portneuf-Saint-Augustin, Capitale-Nationale, Bellechasse et Lévis, Montmagny-L’Islet, Kamouraska, Témiscouata.

[2] Louis Cornellier, « Gabriel Nadeau-Dubois dans la tourmente », Le Devoir (Montréal), 19 octobre 2013. En ligne. < http://www.ledevoir.com/culture/livres/390229/gabriel-nadeau-dubois-dans-la-tourmente>.

STOP oléoduc

Coalition de comités locaux et régionaux opposés au projet de pipeline Energie Est de Trans Canada.

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