Après avoir annoncé la mise sur pause de la souveraineté pendant au moins un an et répété, pour une troisième élection consécutive, son intention de collaborer avec le gouvernement canadien élu, cet engagement électoral ajouté à celui de doter le Canada d’un ministre de la frontière canadienne confirment que le Bloc ne travaille pas pour la création de la République du Québec, bien au contraire. En pleine campagne électorale, au moment où la couverture médiatique est à son apogée, Yves-François Blanchet prend des engagements électoraux pro-Canada en contradiction totale avec l’idée d’indépendance du Québec. Il agit ainsi comme n’importe quel parti fédéraliste canadien.
Pourquoi favoriser les compagnies canadiennes avec un Buy Canadian Act, si cela signifie que des entreprises d’ailleurs au Canada viendront rafler les contrats aux dépens des compagnies québécoises ? L’exemple de la Davie qui a été désavantagée à outrance face à Irving illustre bien cette réalité. Quant aux slogans du Bloc– « Je choisis la laïcité », « Je choisis le français » – ils sonnent creux. En tant que parti confiné au Québec, le Bloc n’a aucune chance de prendre le pouvoir et donc de « choisir » quoi que ce soit. Même la laïcité qu’il veut défendre est contestée par Ottawa. Pire encore, en agissant comme n’importe quel parti d’opposition à Sa Majesté le roi, il confirme qu’il ne se distingue en rien des autres oppositions fédéralistes. En reniant ses convictions indépendantistes, le Bloc revient à la même question existentielle : qu’est-ce que ça donne le Bloc ?
La nouvelle dérive indépendantiste : La stabilité économique
Cette dérive vers le fédéralisme ne se limite pas au Bloc. Paul St-Pierre Plamondon adopte la même approche, comme en témoigne la partielle dans Terrebonne. Une nouvelle condition a été ajoutée à la réalisation de l’indépendance : la stabilité économique. Il a affirmé qu’il ne fera pas de référendum en pleine guerre tarifaire. C’est loin d’être la première guerre tarifaire et ce ne sera pas la dernière – il suffit de regarder le dossier du bois d’œuvre. Au contraire, face à Trump, l’indépendance du Québec est plus que jamais essentielle pour protéger notre économie et notre territoire. Ce n’est certainement pas le Canada qui le fera à notre place ; l’histoire nous enseigne plutôt que le Québec a souvent été sacrifié pour favoriser les intérêts du « Rest of Canada ». Rendu à ce point, croire que collaborer avec le Canada nous aidera relève non plus de la naïveté, mais du syndrome de Stockholm.
La République du Québec plus nécessaire que jamais
Il faut le dire haut et fort : un Québec pays serait bien mieux équipé pour négocier face à Trump que toutes les manœuvres des Trudeau, Carney, Poilievre ou Ford. Il est évident, qu’un Québec en marche vers son indépendance posséderait bien plus de poids à l’international qu’un Québec qui se met sur pause. Nous sommes une grande nation avec de nombreux atouts. Ne laissez pas messieurs St-Pierre Plamondon et Blanchet vous convaincre du contraire. Pour réussir la République du Québec, il va falloir que les indépendantistes arrêtent d’appuyer des leaders qui ne font qu’inventer des épouvantails pour justifier leur démission de la cause.
Martine Ouellet
Cheffe, Climat Québec
Ancienne cheffe du Bloc québécois
SOURCE :
climat.quebec
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