Édition du 16 avril 2024

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Éducation

Le Conseil central du Montréal métropolitain-CSN exige du respect pour les étudiants, de vraies négociations et la fin de la violence policière !

Réunis en assemblée générale hier soir, les délégué-es des syndicats du Conseil central du Montréal métropolitain-CSN (CCMM-CSN) ont réaffirmé leur appui à la grève étudiante et ont exigé que le premier ministre Jean Charest dénonce la violence policière. « Avez-vous entendu une seule fois le premier ministre ou un ministre de ce gouvernement condamner la violence que la police exerce contre nos jeunes ? », a demandé Francis Lagacé, vice-président au conseil central et responsable du dossier éducation.

En pas moins de sept propositions, qu’on trouvera ci-contre, le conseil central a appelé à une attitude de vraies négociations. « Pour résoudre un conflit, il faut s’asseoir à la table et négocier », a déclaré le président du conseil central, Gaétan Châteauneuf, commentant la proposition demandant une négociation sans condition avec les trois grandes associations étudiantes. Pour le conseil central, l’éducation est un service public et non un bien de consommation.

Le conseil central a fustigé les dérives du gouvernement actuel. Les propos inacceptables du ministre Robert Dutil à l’endroit d’un porte-parole étudiant ont été fortement réprouvés. « Qu’un ministre chargé d’assurer la sécurité des citoyennes et des citoyens s’en prenne nommément à quelqu’un qui n’a rien fait, c’est le monde à l’envers ! », s’est exclamée Véronique De Sève, vice-présidente au conseil central. « Pas plus que le premier ministre Charest, qui rit des étudiants quand ils se font tabasser à l’extérieur de son cénacle de riches entrepreneurs, le ministre Dutil n’a eu de remords pour ses propos odieux, se contentant de dire que ses propos étaient peut-être trop sévères et appelant à collaborer avec la police », a ajouté Francis Lagacé.

Le CCMM-CSN a aussi remis les pendules à l’heure devant un gouvernement qui assimile la désobéissance civile à de la violence gratuite alors qu’il s’agit du devoir de résistance des citoyens quand une loi est injuste. On a rappelé les exemples historiques de Sitting Bull, de Gandhi, de Rosa Parks et des clients du Stonewall Inn, illustrations que les droits évoluent grâce à la désobéissance civile.

Enfin, les membres de l’assemblée générale ont voté une proposition de remerciement aux étudiantes et aux étudiants, qui permettent, grâce à leur lutte, un débat social large.

Voici les sept propositions adoptées :

1. Que le CCMM-CSN dénonce l’intransigeance du gouvernement dans ses relations avec les associations étudiantes, et exige que le premier ministre entame sans condition et immédiatement des négociations sérieuses avec les trois grandes associations étudiantes, soit la CLASSE, la FEUQ et la FECQ.

2. Que le CCMM-CSN dénonce à nouveau, comme il l’a fait le 8 mars et le 20 avril, la violence policière qui s’exerce à l’endroit des manifestants du mouvement étudiant et exige du premier ministre Charest qu’il dénonce cette violence.

3. Que le CCMM-CSN dénonce les propos diffamatoires et inacceptables du ministre de la Sécurité publique qui a accusé publiquement un porte-parole étudiant d’incitation à la violence sans la moindre preuve.

4. Que l’assemblée générale du CCMM-CSN reconnaisse la place de la désobéissance civile (exemples : Sitting Bull, Gandhi, Rosa Parks, les clients du Stonewall Inn) dans une société démocratique pour assurer que la loi respecte la justice.

5. Que le CCMM-CSN exige du gouvernement qu’il respecte les engagements du Québec (rapport Parent, Pacte sur les droits culturels, économiques et sociaux, Loi contre la pauvreté) pour une éducation accessible à tous.

6. Que le CCMM-CSN invite tous ses syndicats lors de la tenue de leurs assemblées générales à appuyer concrètement les étudiantes et les étudiants et à voter des activités de visibilité en leur faveur.

7. Que le CCMM-CSN remercie les étudiantes et les étudiants de permettre, grâce à leur lutte, un débat social large.

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