Édition du 16 avril 2024

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Livres et revues

La nouvelle internationale fasciste

Le néofascisme se déploie sur la scène mondiale

Introduction

Nous publions ci-dessous l’introduction du dernier livre d’Hugo Palheta, La Nouvelle internationale fasciste, publié chez Textuel, en 2022

De même que le fascisme fut un mouvement global dans l’entre-deux-guerres, le néofascisme ne peut être saisi comme une simple juxtaposition de mouvements nationaux : il forme d’ores et déjà une internationale. Il y eut une internationale brune dans les années 1930 ; il y a une nouvelle internationale fasciste aujourd’hui.

Bien sûr, aujourd’hui comme dans les années 1930, il ne s’agit pas d’une organisation qui fédérerait des partis nationaux, dotée d’une direction centrale donnant des consignes à des sections disciplinées [1]

Il serait dès lors trop commode d’évacuer le spectre de l’internationalisation du néofascisme en prétextant qu’il n’existe pas – et qu’il n’exista jamais à proprement parler – un tel parti mondial de la contre-révolution fasciste. Car les fascismes historiques et les néofascismes contemporains s’inscrivent bien dans des vagues mondiales où les succès des uns permettent le renforcement des autres, à tel point qu’on a pu parler de « l’âge des fascismes » à propos de l’entre-deux-guerres. Fascismes du xxe siècle et néofascismes du xxie siècle se caractérisent en outre par une dimension transnationale, impliquant des alliances plus ou moins durables et solides, des soutiens apportés par les partis plus installés à des organisations plus jeunes ou plus faibles, mais aussi des convergences programmatiques, des emprunts idéologiques, des positionnements stratégiques partagés et des hybridations culturelles, entre mouvements et entre régimes. Aussi étrange que cela puisse paraître, il y eut bien un internationalisme fasciste motivé par l’horizon d’un « fascisme universel », et des tentatives concrètes d’organiser la coopération des mouvements fascistes.

Les extrêmes droites des différents pays et régions du monde, qu’il s’agisse de cénacles intellectuels, de groupuscules violents, de milices armées ou de grosses machines électorales, ont non seulement toujours eu des liens entre elles à l’échelle internationale, parfois extrêmement étroits, mais leurs dynamiques s’inscrivent bien dans un processus de globalisation des mots, des images, des idées, des styles et des affects nationalistes, autoritaires, racistes, masculinistes, transphobes, conspirationnistes, etc. C’est un sens commun qui s’élabore ainsi, et dont procède une compréhension partagée du monde actuel, mais aussi une sensibilité, une manière d’être affecté par le cours de ce monde. L’existence de cette internationale de la haine ne paraîtra étrange qu’aux prophètes de la « mondialisation heureuse », pour lesquels les flux internationaux – de marchandises, de capitaux, d’êtres humains mais aussi d’idées – ne sauraient avoir que des effets positifs de pacification du monde et d’enrichissement de l’ensemble des parties prenantes, ou pour celles et ceux qui s’imaginent naïvement que le chauvinisme, a fortiori sous ses formes les plus extrêmes, interdirait toute forme de coopération au-delà des frontières.

Pourtant, aussi ultranationalistes soient-ils, aussi persuadés soient-ils que leurs patries surpassent leurs voisines en beauté, en puissance et en culture, les néofascistes développent une vision globale et s’organisent aussi à l’échelle internationale – comme leurs prédécesseurs qui voyaient généralement dans le fascisme italien puis dans le nazisme des modèles, qui s’en inspiraient et en reprenaient les codes et les symboles, des stratégies et des modes d’organisations. Chaque force montante cherche à tirer parti du prestige obtenu par d’autres forces ailleurs. Tout un langage et une conception du monde se forment et se diffusent, partagés bien au-delà des frontières nationales. Certains pays tels que la Hongrie, ou la Russie jusqu’à une période récente, jouent le rôle de modèle, permettant de donner confiance, et parfois de mécènes. Certaines figures, comme Trump, Poutine, Orbán ou Bolsonaro ont pu (ou peuvent) apparaître comme autant d’hommes forts providentiels, les accoucheurs enfin advenus d’un monde nouveau, libéré du « mondialisme » et du « communisme », de la « théorie du genre » et de la « tyrannie des minorités ».

Bien sûr, évoluant dans des contextes différents, les mouvements d’extrême droite ne sont pas identiques d’un pays à un autre : ils présentent toute une série de différences qui ne sont souvent pas de simples détails et optent pour des stratégies diverses. Au sein d’un même pays, on trouve en outre des mouvements qui, parce qu’ils procèdent de traditions politiques dotées chacune d’un patrimoine théorique et stratégique singulier, se distinguent les uns des autres d’une manière qui n’est pas négligeable. Par exemple, dans le tableau des extrêmes droites italiennes, il faudrait intégrer aussi bien les forces actuellement dominantes sur le plan électoral (Lega et Fratelli d’Italia), mais aussi des organisations plus explicitement néofascistes mais qui elles-mêmes se distinguent par d’autres aspects : Casapound, Forza Nuova, etc. On pourrait brosser le même tableau différencié en France, en Russie, en Inde, aux États-Unis, au Brésil, etc. Il arrive souvent que ces forces s’affrontent politiquement, il est même régulièrement arrivé qu’elles se combattent physiquement, mais cela ne signifie en rien qu’elles ne participent pas d’un même type de phénomène politique ou d’une même idéologie fondamentale, ni qu’elles seraient incapables de se coordonner ou de former des alliances.

*

Ce sont aussi des théories qui circulent, généralement des théories conspirationnistes. Le phénomène n’a rien de nouveau : qu’on pense au fameux « Protocole des Sages de Sion ». Best-seller mondial de l’antisémitisme, inventé par la police secrète russe au début du xxe siècle et présenté comme décrivant en détail le projet « judéo-maçonnique » de destruction des nations et de domination mondiale. Celui-ci a nourri la propagande des extrêmes droites tout au long du siècle, et jusqu’à aujourd’hui, puisqu’il continue d’être édité et diffusé par des maisons d’édition néofascistes ou ultra-réactionnaires, en France et ailleurs, comme d’autres textes antisémites de la fin du xixe siècle ou de la première moitié du xxe siècle.

Mais la production et surtout la diffusion de théories conspirationnistes se sont certainement accélérées et globalisées ces deux dernières décennies. En lien notamment avec les possibilités nouvelles qu’offrent les médias web et les réseaux sociaux, et en réponse aux craintes associées à la pandémie mais aussi aux attentats terroristes, aux guerres ou aux flux migratoires, toute une industrie du mensonge a émergé, qui va de la production en série de fake news (sur le Covid et les vaccins mais aussi sur les Juif·ves, les musulman·es, les migrant·es, les minorités sexuelles, etc.), et l’on sait que ces éléments ont pu jouer de manière non-négligeable dans l’élection de Trump ou Bolsonaro, jusqu’à des thèses complotistes plus ou moins loufoques et sophistiquées (QAnon, « Pizzagate », etc.).

Ces thèses sont bien souvent liées aux intégrismes religieux mais plus encore au suprémacisme blanc [2] lui-même connecté étroitement à l’antisémitisme, l’islamophobie, la négrophobie et la xénophobie anti-migrant·es. De ce point de vue, comment ne pas mentionner l’importance et la dimension mondiale prise par la théorie dite du « grand remplacement », développée par l’écrivain français Renaud Camus en 2010 ? Et comment ne pas voir que, ces dernières années, elle a armé idéologiquement des assassins, en offrant des cibles « logiques » et une légitimité à leur ressentiment racial ?

Il ne s’agit donc pas d’un simple objet littéraire pour collectionneurs de bizarreries d’extrême droite, d’un « élément de langage » pour des discours de Valérie Pécresse ou d’un slogan éructé par des manifestants néonazies – comme à Charlottesville en 2017 où des milliers de nationalistes blancs hurlaient que « les Juifs ne [les] remplacer[aient] pas » et où une militante antifasciste, Heather Heyer, fut tuée par une attaque à la voiture-bélier. Le « grand remplacement » est le dernier nom que s’est donné cette vieille obsession blanche de l’invasion-submersion de l’Occident par les peuples du Sud [3], mais elle est devenue ces dernières années le blason d’une idéologie mortifère et, à ce titre, elle tue régulièrement. Elle n’a ainsi pas cessé au cours des dix dernières années d’être mise en avant par des terroristes d’extrême droite pour justifier des attentats commis contre des minorités : à Pittsburgh (aux États-Unis) où 11 Juif·ves furent assassiné·es dans une synagogue en 2019 ; à Christchurch (en Nouvelle-Zélande) où ce sont 51 musulman·es qui furent tué·es dans deux mosquées ; ou encore plus récemment à Buffalo (là encore aux États-Unis) où 10 personnes, majoritairement afro-américain·es, ont été abattu·es dans un supermarché. Tou·tes au nom de la lutte contre le prétendu « grand remplacement ».

Ce motif idéologique se mêle volontiers à d’autres, qu’il s’agisse de la « colonisation à l’envers », du « racisme anti-Blancs », de la « défense de l’Occident » (nom d’ailleurs d’une importante revue néofasciste française de l’après-guerre), ou de la thématique plus ancienne du « génocide blanc », dont les milieux néofascistes attribuent généralement la paternité aux juifs, qui utiliseraient l’immigration – et, dans certaines versions, l’islam – pour hâter la décomposition des nations occidentales et l’avènement d’un grand marché mondial, dissimulant lui-même une dictature juive. Antisémitisme et islamophobie se rejoignent ainsi dans une variété conspirationniste du racisme dont l’issue – ou l’horizon – est bien celui de « nettoyage ethnique [4] ».

De manière intéressante, on retrouve également dans les propos des deux derniers assassins évoqués des références à l’écofascisme [5]5. Dans leurs « manifestes » de plusieurs dizaines de pages (respectivement 74 et 180 pages), tous deux ornés du même symbole SS (le « soleil noir »), Brenton Tarrant et Payton Gendron revendiquent ainsi explicitement la défense de l’environnement comme l’une des raisons ayant motivé leurs actes. L’immigration, ainsi que la forte natalité prêtée aux immigrés (et plus largement aux minorités ethno-raciales), serait selon eux un facteur crucial de la destruction de la nature – vision néomalthusienne que l’on retrouve bien au-delà des milieux néofascistes.

Un autre élément idéologique saillant de cette constellation violente, de plus en plus présent ces dernières années, tient dans l’accélérationnisme : l’idée qu’il faudrait accélérer l’avènement d’une guerre raciale, notamment par des attentats contre les minorités juives et/ou musulmanes, pour inciter ces dernières à répliquer. Cela permettrait alors de contraindre les majorités blanches à s’affirmer violemment afin, disent-ils, de préserver leur identité, leur culture, leur territoire, ou encore leur « biotope » face à des « espèces invasives » – pour parler comme Hervé Juvin, l’un des principaux conseillers de Marine Le Pen, dont cinq ouvrages ont été publiés dans la collection de Marcel Gauchet (chez Gallimard).

*

Ce livre n’a pas pour visée de susciter la peur mais d’inciter à l’action. Agir ne suppose pas de tout savoir, mais la conscience collective du danger et la connaissance précise de l’ennemi ne sauraient être négligées dans notre lutte prolongée pour faire reculer le néofascisme. Pour cela, j’ai voulu ici avancer quelques pistes permettant de prolonger des analyses développées précédemment à partir du cas français [6]

S’il est évident que les formes concrètes prises par le néofascisme – sur un plan idéologique et organisationnel notamment – dépendent en premier lieu de coordonnées nationales et d’histoires singulières, celui-ci se développe sur un terrain et procède de logiques qui sont à la fois nationales, continentales et mondiales. Sans cette dimension globale, on comprendrait mal que des formes radicales de nationalisme se développent à partir d’un langage et d’obsessions communes, sinon bien souvent identiques, et progressent de manière quasi simultanée dans le monde. À tel point que, lorsque la pandémie de Covid-19 est apparue, quatre des principales puissances économiques mondiales – États-Unis, Inde, Brésil et Russie [7] – étaient gouvernées par des figures d’extrême droite – en l’occurrence Trump, Modi, Bolsonaro et Poutine – et connaissaient des processus de fascisation.

Il est vrai que le néofascisme demeure à ce stade inachevé. Dans beaucoup de pays, il ne s’est pas – ou peut-être pas encore – cristallisé sous la forme d’organisations militantes de masse, capables d’encadrer idéologiquement leurs partisans, d’intimider – voire d’éliminer – physiquement leurs opposant·es, de mener de vastes campagnes politiques, de quadriller le terrain, etc. Les capacités de mobilisation et d’occupation de la rue de ces extrêmes droites néofascistes ou fascisantes restent en général faibles au regard de la puissance du fascisme « classique » de ce point de vue, mais aussi de la force maintenue ou renouvelée, du moins dans un nombre non négligeable de pays, des mouvements d’émancipation (mouvements syndicaux, féministes, antiracistes, paysans, etc.). En outre, s’il y a bien un imaginaire néofasciste, globalisé bien qu’il prenne des formes différentes selon les contextes nationaux, il ne constitue pas à ce stade une idéologie conquérante et unifiée, tendue vers l’avènement d’un homme nouveau et l’avenir radieux d’un ordre mondial alternatif.

Mais les mutations du fascisme ne sont-elles pas inévitables ? N’est-ce pas ce qu’on peut attendre d’un fascisme se développant, non à l’âge des révolutions socialistes et des grands espoirs de transformation, mais à celui de la contre-révolution néolibérale, qui anéantit méthodiquement toute forme d’alternative, toute tentative de bifurcation ? Le fascisme historique se présenta comme une « révolution spirituelle », un « nouvel idéal », parce qu’il dut s’affirmer comme un mouvement capable de rivaliser avec des mouvements socialistes et communistes qui constituaient des forces dynamiques, internationalisées mais enracinées dans les classes populaires de nombreux pays, tout empreints d’une aspiration à transformer radicalement le monde et propulsés par la Révolution russe de 1917. Le fascisme de notre temps a émergé dans une période de désillusion, de désorientation et de démobilisation populaire, de déclin de la gauche et du mouvement ouvrier.

À ce titre, il se nourrit moins du mythe d’un homme nouveau ou de l’espérance d’un nouvel ordre à venir que d’un scepticisme généralisé vis-àvis des discours d’autorité et des idéologies traditionnelles (libéralisme, socialisme, communisme, etc.), d’une défiance spontanée à l’égard des élites, dans un contexte où la gauche n’apparaît guère comme une alternative au monde tel qu’il va, et d’un affaiblissement des grandes croyances collectives, qui laisse ouvert le champ aux théories les plus grotesques et aux hybridations les plus étranges. Dans ce contexte historique façonné par la grande destruction néolibérale, le néofascisme a la tentation de restaurer un passé mythifié pour ne pas avoir à affronter un avenir rendu extrêmement incertain par le basculement climatique et la montée des militarismes, quand il ne prétend pas bâtir des enclaves ethniquement homogènes pour les survivants d’une apocalypse à venir.

Pour autant, il n’est pas impossible que naissent à une échelle de masse de nouvelles cultures fascistes, incluant des formes d’utopie et de projection vers l’avenir, et des partis néofascistes plus dynamiques et militants que ce que l’on connaît actuellement. Au vu des nombreux symptômes morbides qui se sont accumulés depuis plusieurs années, quelque chose est sans doute en train de changer et de se coaguler à l’extrême droite, à mesure que le capitalisme s’enfonce dans une crise d’ampleur civilisationnelle. Comme l’affirmait récemment le penseur écosocialiste Andreas Malm, la crise environnementale et ses conséquences pourraient bien constituer le type de crise susceptible d’engendrer un fascisme du xxie siècle [8].

Dans tous les cas, doit-on attendre de faire face à un mouvement néofasciste achevé pour prendre au sérieux les processus de fascisation actuellement à l’oeuvre et les organisations qui portent des projets néofascistes ou fascisants ? Le néofascisme n’a pas gagné la partie mais, plus que jamais, une course de vitesse est engagée entre ce dernier et les mouvements d’émancipation. Cette bataille se déploie à l’échelle mondiale : de nos luttes, de notre volonté mais aussi de notre capacité stratégique, en dépendra l’issue.


[1Seule l’Internationale communiste – dite aussi Troisième Internationale ou Komintern – a fonctionné ainsi entre sa fondation en 1919 et sa dissolution par Staline en 1943, prétendant constituer selon le voeu de ses fondateurs, en particulier Lénine et Trotsky, un parti mondial de la révolution et, au moins au cours des quatre premiers congrès, avec des débats ouverts entre les représentants des différentes sections, avant que l’hégémonie de la section russe ne devienne, avec la stalinisation, une domination presque sans faille. Voir : Pierre Broué, Histoire de l’Internationale communiste, Paris, Fayard, 1997.

[22 Celui-ci a appris à se dissimuler – notamment grâce au travail politicoculturel effectué par la Nouvelle Droite – sous des formes dites « ethnodifférentialistes ». L’éviction des minorités non-blanches des sociétés occidentales, l’institutionnalisation de discriminations les ciblant, ou encore les politiques anti-migrant·es, ne seront plus légitimées à partir de l’idée d’une supériorité de la « race blanche » mais au nom de l’« incompatibilité des cultures », du « droit à l’identité » et même du « droit à la différence ». Chaque culture, civilisation ou identité aurait ainsi un droit fondamental à se développer sans contact avec d’autres cultures, civilisations ou identités, et ne pourrait se développer véritablement dans une situation de promiscuité avec d’autres cultures, civilisations et identités. De même que le racisme biologique est loin d’avoir disparu dans ce secteur du champ politique, l’idée d’une supériorité blanche n’est en général jamais très loin dans l’esprit de celles et ceux qui adhèrent à ces thèses (et ce malgré les dénégations des théoriciens de la Nouvelle Droite).

[3Cette obsession remonte au moins à la fin du xixe siècle, illustré par le grand succès rencontré par un roman de plus de 1 200 pages intitulé L’Invasion noire et publié (sous pseudo) par le militaire Émile Driant en 1893-1894. Elle a eu ses heures de gloire en France sous la plume de Jean Raspail, auteur en 1973 d’un livre, Le Camp des saints, dans lequel il décrivait notamment l’invasion de la France par une nuée de migrants (ramenés à l’état d’animaux ou de microbes). C’est ce livre, qui connut un grand succès dans l’extrême droite mondiale (notamment aux États-Unis, Steve Bannon en est par exemple un admirateur), que Marine Le Pen invitait à relire dans son hommage à Jean Raspail, lors de la mort de ce dernier.

[4Sur le racisme conspirationniste, voir : Reza Zia-Ebrahimi, Antisémitisme et islamophobie : une histoire croisée, Paris, Amsterdam, 2021. Il revient notamment sur toute la littérature conspirationniste antisémite et islamophobe

[5Voir les travaux sur ce point de Pierre Madelin, Zoé Carle ou le livre récemment paru d’Antoine Dubiau : Écofascismes, Paris, Grevis, 2022

[6Voir notamment : Ugo Palheta, La possibilité du fascisme. France : la trajectoire du désastre, Paris, La Découverte, 2018. Voir aussi Ludivine Bantigny et Ugo Palheta, Face à la menace fasciste. Sortir de l’autoritarisme, Paris, Textuel, 2021. Voir enfin : Ugo Palheta et Omar Slaouti, Défaire le racisme, affronte le fascisme, Paris, La Dispute, 2022.

[77 On pourrait discuter du type de dictature que constitue actuellement la Chine. Il ne s’agit assurément pas d’un régime socialiste ou communiste, dans un quelconque sens sérieux où l’on peut prendre ces deux termes, mais on peut se demander s’il suffit de la caractériser comme dictature bureaucratique, issue de la longue dégénérescence d’une révolution essentiellement paysanne et de la captation du pouvoir par la direction d’un parti communiste chinois devenue rapidement une caste bureaucratique, pour saisir les traits les plus saillants, aujourd’hui, d’un régime qui se caractérise par un capitalisme d’État particulièrement inégalitaire, un nationalisme exalté, un pouvoir extrêmement hiérarchique, un étouffement de toute forme de contestation, une surveillance de masse, un fort encadrement idéologique de la population, traits auxquels on doit ajouter la persécution d’une minorité ethno-raciale, à savoir les Ouïghours.

[8Voir : « Pire que la catastrophe climatique ? La catastrophe climatique + le fascisme. Entretien avec A. Malm », Contretemps, 5 juillet 2021. https://www.contretemps.eu/catastrophe-climat-capitalisme-fascisme-malm/

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