Tout indique que le ministre de la Santé et des Services sociaux entend procéder à la légalisation des frais illégaux actuellement facturés aux patients et patientes pour des actes médicalement requis. En alliance avec plusieurs groupes sociaux, la CSN dénonce cette volonté claire du gouvernement Couillard de rendre légaux des frais qui contreviennent à la Loi canadienne sur la santé et accentuent la privatisation de nos services publics. Notons d’ailleurs que l’avocat Jean-Pierre Ménard a demandé l’intervention du fédéral pour forcer le gouvernement Couillard à respecter « le droit d’accès à des soins médicaux sans égard à la capacité de payer du patient » comme l’exige la Loi canadienne sur la santé. Pour la CSN, les partis fédéraux doivent se prononcer sur cet enjeu primordial.
« Ce que le ministre veut faire, c’est d’ajouter une nouvelle pièce dans l’œuvre de démantèlement de nos services publics. S’il tient à notre réseau public de santé et de services sociaux, il ne doit pas légaliser les frais accessoires, mais bien les abolir. Le système à deux vitesses accroitra les inégalités sociales et sera dévastateur pour les plus vulnérables de notre société », lance Jeff Begley, président de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN).
Une menace pour l’accès aux services de santé et de services sociaux
Pour la CSN, la légalisation des frais accessoires contrevient à un principe fondamental de notre réseau public de santé et de services sociaux, soit celui de l’accessibilité aux services.
« Ce que les citoyennes et citoyens demandent, c’est qu’on améliore l’accès aux services de santé et de services sociaux. Le gouvernement Couillard fait exactement le contraire depuis qu’il est au pouvoir. Plutôt que d’améliorer l’accès aux services, il a imposé une réforme mammouth qui complexifie inutilement le réseau et il veut maintenant que la population mette la main dans ses poches pour payer des services qui doivent être gratuits », explique Michel Tremblay, président de la Fédération des professionnèles (FP-CSN).
« Pour faire accepter la privatisation à la population, il faut à la fois réduire la qualité des services et les rendre de moins en moins accessibles. C’est exactement le plan du gouvernement Couillard. On ne peut accepter que quelques médecins déterminent derrière des portes closes combien vont payer les patientes et patients pour des frais qui doivent être couverts par le régime public. Le plan d’austérité du gouvernement menace l’avenir de nos services publics et creuse les inégalités sociales. D’autres revenus sont pourtant disponibles pour financer adéquatement nos services publics. On peut économiser plusieurs milliards de dollars en rachetant les contrats des CHUs en PPP et en instaurant un régime entièrement public d’assurance médicaments », de conclure Jean Lacharité, vice-président de la CSN.