Édition du 16 avril 2024

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Les Démocrates de la 3ième voie pourraient faire réélire D. Trump

Le New Democrats PAC et d’autres groupes du centre veulent que vous appreniez toutes les leçons de ce qui n’a pas fonctionné (lors de la présidentielle) de 2016

Joel Bleifuss, In These Times, 25 février 2019
Traduction, Alexandra Cyr

Les Démocrates de la 3ième voie adore le mot « radical ». Parmi les vantardises du Progressive Policy Institute (PPI) sur de fausses idées, « il y a la philosophie distinctive du pragmatisme radical ».

En 1992, Bill Clinton a été élu avec l’aide du « Democratic Leadership Council » (DLC) l’épicentre tout puissant des Démocrates centristes dont il avait été président. Cet organe a été fermé en 2011 mais le travail pour la 3ième voie n’est pas mort pour autant. Au contraire ; il s’est refait un visage et à surgit en 2017, sous le nom de New Democracy, un comité d’action politique.

Ce comité va intervenir en 2020. Son conseil d’aviseurs.euses comprend le candidat à la présidence, John Delaney, un ancien membre du Congrès et homme d’affaire multimillionnaire et 2 autres candidats possibles, l’ancien gouverneur du Colorado, John Hickenlooper qui a déclaré en janvier qu’il serait « probablement » dans la course et l’ancien maire de la Nouvelle Orléans, Mitch Landrieu, qui se proclame lui-même, « centriste radical ».

Les démocrates de la 3ième voie adorent le mot « radical ». Le PPI, le groupe des penseurs.es du DLC, se vante de déployer « sa philosophie distinctive du pragmatisme radical » comme une partie de « l’avant-garde » qui travaille « à tracer un programme américain hybride des actions publiques-privées ». En d’autres mots, la privatisation des services gouvernementaux.

Le fondateur de New Democracy, Will Marshall présente son point de vue dans un récent article de The Daily Beast : « Salut les Démocrates socialistes. Plus de gros gouvernement n’arrangera pas ce qui nous afflige. (…) Plutôt que d’imiter l’étatisme européen, (comme le font B. Sanders et A. Ocasio Cortez, les nouvelles idoles socialistes), les progressistes devraient offrir à l’électorat une vision de notre cru, décentralisée et qui effectuera un changement radical ».

W. Marshall est aussi le fondateur de l’ancien DLC et du PPI qui partagent un bureau avec New Democracy. Les fondateurs du PPI ont inclut dans leurs rangs, les manufacturiers d’armes Raytheon, Dow Chemical et General Electric en plus de la fondation de droite Bradley qui finance l’American Legislative Exchange Council (ALEC. Organisation sans but lucratif de droite qui prépare des projets de loi et les fait adopter dans les États n.d.t.).

Comme il n’y a rien de progressiste au PPI il n’y a rien de nouveau non plus dans les idées avancées par New Democracy. Comme le Parti républicain, New Democracy ne veut rien savoir d’un programme universel d’assurance maladie. Sur son site Web, le groupe explique que cette formule : « forcerait les travailleurs.euses à se séparer de leur médecin et augmenterait les risques de pénuries de soins ». En 2010, le PPI assurait que la Maison blanche ne faisait pas la promotion de la « solution publique », une possibilité d’assurance sans but lucratif gérée par le gouvernement, dans les travaux en vue de l’Obamacare.

Le but avoué de New Democracy pour 2020 est « de faire porter le message du Parti démocrate jusqu’à la classe moyenne et de rendre ses candidats.es compétitfs.ves. Les pragmatiques radicaux comme W. Marshall, disent pouvoir faire cela, pas tellement en « tirant vers le haut les traités commerciaux actuels », mais en développant une « économie du savoir, largement dessinée par l’ingéniosité et les prouesses technologiques américaines ». C’est une vision élaborée pour les entreprises américaines en vue de soutenir la tranche blanche de la classe ouvrière qui est sur le déclin et mobile et qui, dans les contes de fées de New Democracy, a été abandonnée par les Démocrates en 2016. Ce qui n’est pas le cas. Les abandons remontent à 1990, quand le DLC, le PPI et Bill Clinton se sont fait les champions des politiques de libre échange qui ont détruit les moyens d’existence de la classe ouvrière toutes couleurs confondues dont une bonne partie des « déplorables » auxquels Hilary Clinton à référé.

Il se peut que son discours ait réussi à ouvrir le porte-monnaie des banquiers Goldman Sachs mais elle a failli à s’attacher les électeurs.trices blancs.hes, sans formation collégiale qui avaient voté pour B. Obama en 2012. Elle a aussi perdu dans les États critiques du Wisconsin, du Michigan, de l’Ohio et de Pensylvanie. Selon les calculs de Ruy Teixeira de Center for American Progress, Mme Clinton serait Présidente si elle avait gagné les votes d’à peine un peu plus des 25% de ces anciens électeurs.trices de B. Obama.

De fait, si elle avait fait campagne comme B. Sanders l’a fait, soit contre les traités de libre échange comme l’ALÉNA qui ne bénéficient qu’aux riches et puissants.es, on peut parier sans trop se tromper que D. Trump ne serait pas Président. Si c’est New Democracy qui concocte la stratégie démocrate pour 2020, on peut parier qu’Il sera réélu.

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