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Immigration

Les soutiens de Lucy Granados, blessée par l'ASFC et menacée d'expulsion dans deux jours, réclament justice et une attention médicale

Montréal, le 11 avril 2018 - Les soutiens de Lucy Francineth Granados demandent un recours pour violation des droits ainsi qu’une attention médicale appropriée pour cette mère monoparentale de trois enfants, menacée d’expulsion vers le Guatemala le 13 avril, après avoir vécu neuf ans à Montréal. Lundi, l’Agence des services frontaliers du Canada (ASFC) a refusé d’accorder un sursis administratif au renvoi de Lucy ; mardi, l’ASFC s’est opposée à sa requête d’être entendue en Cour fédérale.

« Comment pouvons-nous accepter une société dans laquelle nos voisins sont brutalisés par l’ASFC et, lorsqu’ils contestent, sont précipitamment expulsés du pays, et ce avec des blessures infligées par l’ASFC qui ne sont pas encore cicatrisées ? Où est la justice, où est l’humanité s’il n’y a aucun moyen de rendre l’ASFC responsable de ses actions envers les migrants ? », se demande William Van Driel, un membre de Solidarité sans frontières et un ami de Lucy.

« Nous avons déposé une plainte auprès de la Commission canadienne des droits de la personne (CCDP) au nom de Lucy. Nous sommes révoltés par les blessures physiques et psychologiques qui lui ont été infligées par l’ASFC, et le fait que les avis d’experts médicaux indépendants ont été ignorés. La santé de Lucy a été traitée avec une indifférence désinvolte durant sa détention par l’ASFC. Nous pensons que l’ASFC a cruellement violé ses droits humains », a déclaré Viviana Medina, organisatrice au Centre des travailleuses et travailleurs Immigrants.

« La CCDP semble être la seule voie qu’a Lucy pour demander réparation contre l’ASFC. Cependant, des experts juridiques nous disent que des personnes comme Lucy avec un statut précaire se sont vues refuser ce recours par le passé. C’est aussi tellement limité que nous n’avons pas été en mesure d’inclure un abus juridique important de l’ASFC, où un de leurs agents a fait une fausse déclaration à l’avocate de Lucy », a ajouté M. Van Driel. « Nous sommes également préoccupés par le fait que la plainte ne sera pas traitée si Lucy est expulsée, comme le veut l’ASFC ».

« Nous avons 48 heures pour arrêter la déportation de Lucy et nous devons continuer à nous battre, non seulement pour cette membre de notre communauté, mais aussi pour ses enfants », a déclaré Rehana Hashmi, initiatrice des rassemblements Mères pour Lucy devant les bureaux de l’ASFC, qui entrent dans leur 7ème jour aujourd’hui.

« Jusqu’à présent, le ministre de l’Immigration Ahmed Hussen et le ministre de la Sécurité publique Ralph Goodale n’ont pas fait preuve d’humanité, ni reconnu tout le soutien public que Lucy a reçu, ni même rempli leurs obligations légales en répondant à la demande de résidence permanente de Lucy. Mais j’ai espoir qu’ils le feront encore », a ajouté Hashmi.

Plus de 10 000 Canadien.ne.s ont signé une pétition en faveur de cette sans-papier montréalaise, et des lettres ouvertes ont été diffusées dans plusieurs universités, obtenant des centaines de signatures d’universitaires et d’étudiant.e.s.

Mardi, les avocats de Granados se sont tournés vers la Cour fédérale pour empêcher le gouvernement fédéral de l’expulser et forcer le ministre de l’Immigration Hussen à répondre à la demande de résidence permanente de Lucy pour motifs humanitaires (déposée en septembre 2017). Cependant, l’ASFC demande que Lucy ne soit même pas entendue par la Cour.

« Nous demandons au gouvernement canadien de respecter ses obligations en matière de droits de la personne et d’agir conformément aux promesses qu’il a faites pour protéger la santé et le bien-être des migrant.e.s. L’histoire de Lucy montre que le bien-être des femmes migrantes comme elle n’est pas une priorité pour le gouvernement canadien, et que les recours juridiques pour contester cela sont extrêmement limités », a ajouté M. Medina.

Source :
Solidarité sans frontières

Le Centre de travailleurs immigrants

Centre des travailleurs et travailleuses immigrants (CTI)

http://iwc-cti.ca/

Le Centre de Travailleurs et Travailleuse Immigrant-e-s (CTI) défend les droits des immigrant-e-s dans leurs lieux de travail et se bat pour la dignité, le respect et la justice. Quelques-uns de nos objectifs principaux sont :

• Promouvoir l’éducation populaire, particulièrement en ce qui a trait aux droits des travailleurs et travailleuses
• L’amélioration des conditions de travail pour les travailleurs et travailleuses immigrants
• Organiser une mobilisation autour des problèmes reliés aux conditions de travail, incluant par exemple : les accidents au travail, le harcèlement, les salaires impayés, les heures supplémentaires, le congé de maternité, etc.
• Offrir un espace qui permet aux travailleurs et travailleuses immigrant-e-s de recevoir de l’information, des ressources, et des références.
Nous offrons ces ressources et références en plusieurs langues (Anglais, Français, Espagnol, Hindi, Arabe, Iranien, Bengali, etc.) Joignez-vous à nous pour connaitre vos droits, acquérir les outils qui vous permettrons d’améliorer vos conditions au travail, et pour promouvoir un mouvement pour la justice économique et sociale.

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