Édition du 29 octobre 2024

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Europe

Maïdan en Géorgie

La similitude entre la présente crise géorgienne et la crise ukrainienne démarrée fin 2013 est frappante. Fin 2013, la présidence ukrainienne qui, jusque-là, manœuvrait à la fois avec Moscou et avec l’Union Européenne, avait tranché du côté de Moscou, déclenchant un soulèvement national et démocratique par refus de la soumission à l’empire colonisateur dont l’Ukraine cherchait à se défaire.

15 mai 2024 | tiré de
https://aplutsoc.org/2024/05/15/maidan-en-georgie/

De même, le gouvernement géorgien, issue d’un parti dit « pro-européen » (le « Rêve géorgien »), a basculé vers Moscou, par corruption et par soumission. Le point de rupture consiste dans une loi sur les « agents de l’étranger » qui est un décalque de la loi russe.

Au jour où sont écrites ces lignes, elle vient d’être adoptée, mais la foule tente de prendre d’assaut le parlement. La foule, ce sont jusqu’à 500 000 manifestants dans ce petit pays de 3,7 millions d’habitants, ce qui indique le caractère massif, total, d’une mobilisation dirigée aussi contre les oligarques, contre la corruption, contre la dictature. Inutile de dire, mais si, c’est utile alors disons-le, que drapeaux ukrainien et hymne ukrainien, telle la Marseillaise dans l’Europe de 1848, sont parmi les symboles des manifestants.

Une différence importante avec l’Ukraine, outre la taille du pays, est que les zones contrôlées par la Russie depuis 2008 ne sont ni « russophones », ni géorgienne, mais habitées par deux nationalités du Caucase, les Ossètes et les Abkhazes, que l’impérialisme russe a instrumentalisées contre la Géorgie, aidé de fait par les ultra-nationalistes géorgiens qui ne veulent pas comprendre qu’il s’agit de peuples distincts. Seule la démocratie peut permettre de régler les questions nationales.

Dans l’immédiat, cela passe par la lutte contre une répression qui s’intensifie, sous la formes d’hommes armées et cagoulés, appelés souvent « titouchki » comme en Ukraine sur le Maïdan, qui évoquent aussi les Bassidjis et autres nervis des régimes iranien et arabes. Les manifestants ne sont pas disposés à reculer, ce qui veut dire que le moment des combats de rue va arriver, avec la question des armes pour renverser le pouvoir en place.

Le 15/05/2024.

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