Édition du 23 avril 2024

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Syndicalisme

Manque de professionnelles en soins : les soins à la population de la Matanie et du Kamouraska misent à risque (FIQ)

LA POCATIÈRE, QC, le 18 août 2021 - Le Syndicat des professionnelles en soins infirmiers et cardiorespiratoires du Bas-Saint-Laurent sonne l’alarme sur la dégradation accélérée des services offerts dans la région. Depuis le 5 juillet dernier, les trois lits des soins intensifs de Matane ont été fermés temporairement, et ce jusqu’au 7 septembre faute de personnel pour assurer les soins sécuritaires. Le 9 août dernier, un portrait similaire apparait au Kamouraska. Un lit sur trois a été fermé aux soins intensifs de la Pocatière et les deux lits restants des soins intensifs ont été transférés physiquement à l’urgence. Cette mesure sera en place jusqu’au 4 septembre. Ces dispositions s’ajoutent aux fermetures de lits qui sévissent depuis le début de la période estivale partout dans la région. À l’aube de la 4e vague de COVID-19, le syndicat constate qu’il n’y a malheureusement aucune garantie que la région sera prête à faire face à une hausse des hospitalisations dans la région.

Manque de planification et d’organisation du CISSS Bas-Saint-Laurent montré du doigt

Cette situation aurait pu avoir un moins grand impact tant pour la population que pour les professionnelles en soins, si les gestionnaires avaient pris la juste mesure de l’état de situation du réseau de la santé bas-st-laurentien et du nombre de professionnelles en soins qui sont disponibles pour donner les services.

« Le résultat actuel est la conséquence directe de la mauvaise gestion et de l’absence de direction de la part des gestionnaires. Il n’y a aucun plan ! On fait de la gestion au jour le jour ! Il est vrai que la pandémie a accentué les difficultés et l’exode des professionnelles en soins, mais ce ne sont ni les professionnelles en soins, ni la population qui doivent assumer la pression et les impacts d’aucune vision dans la planification des soins et services. Les professionnelles en soins ont été et sont encore soumises à un stress énorme, une surcharge de travail sans pareil, sont contraintes au TS et TSO, sur tous les quarts de travail. Elles doivent pouvoir s’appuyer sur des gestionnaires bienveillants et en contrôle de la situation », expose Cindie Soucy, présidente du syndicat.

Une diminution des services, à des moments clés, tout au long de l’année aurait pu permettre de garder les soins-intensifs de ces 2 MRC ouverts. Malheureusement, la direction prône le maintien des services à tout prix pour, au final, être devant l’obligation de fermer complètement des centres d’activités.

« On réorganise, on chamboule les horaires, on exige que les professionnelles en soins fassent des gardes volontaires pour les transferts, sans compter le TS, et le TSO qui rallongent les journées et les semaines de travail. Ce n’est pas compliqué, on leur demande l’impossible et le CISSS croit qu’elles vont tenir le coup dans de telles conditions ! C’est complètement irréaliste ! » dénonce Mme Soucy. « Les gestionnaires du CISSS Bas-St-Laurent sont les seuls responsables et doivent être imputables des départs à la retraite anticipés, des arrêts de travail pour épuisement et des démissions. Une qui part, c’est une de trop. Le CISSS a tout intérêt à prendre soin de ses infirmières qui restent et gardent le fort ! Et il a tout intérêt à les écouter aussi ! » indique Mme Soucy.

Manque de reconnaissance et risque déontologique

Face à autant de difficulté de main-d’œuvre, le CISSS Bas-St-Laurent ne démontre aucune ouverture pour offrir des mesures incitatives et répondre aux besoins des professionnelles en soins qui sont encore en place. « Pour le moment, on assiste à des rencontres, mais nous ne sommes pas ou peu écoutées et/ou nous recevons des NON catégoriques sur certaines demandes simples. Cette non-reconnaissance de l’effort et de la résilience des professionnelles en soins a assez duré ! » s’insurge-t-elle.

De plus, l’augmentation du TSO et les ratios professionnelles en soins/patient-e-s non sécuritaires font craindre les risques d’erreurs. « Nos membres ont un code de déontologie à respecter et elles sont responsables des soins qu’elles prodiguent. Il est impensable de croire qu’après un-deux ou trois 16h consécutifs que nous sommes autant alertes, qu’on prodigue la même qualité de soins. Les risques d’erreurs sont bien réels et peuvent être très graves. Elles seules s’exposent à des sanctions de leur ordre professionnel pouvant aller jusqu’à la radiation de leur droit de pratique ! » conclut Mme Soucy.

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