Nous avons déjà vu disparaître près de 10 000 emplois fédéraux depuis un an, et des milliers d’autres se trouvent en suspens. Or, voici que le gouvernement projette de procéder à une amputation budgétaire pouvant atteindre 15 % dans certains ministères, ce qui risque de provoquer la réduction des effectifs la plus importante qu’ait subie la fonction publique du Canada pendant que le premier ministre s’engage à accroître considérablement les dépenses de défense et à accorder de fortes nouvelles réductions d’impôt aux riches.
Il est toujours possible d’améliorer les services publics, et les personnes qui fournissent ces services importants savent comment les améliorer. Toutefois, les compressions générales nuiront aux services sur lesquels compte la population canadienne et aux travailleuses et travailleurs qui fournissent ces services. Les mesures d’austérité antérieures ont compromis les services publics et accru les sommes que le gouvernement verse à des entrepreneurs pour obtenir de coûteux services externes.
La fonction publique du Canada compte parmi les administrations publiques les plus efficaces du monde. En pourcentage de la population, la fonction publique fédérale est plus petite qu’elle ne l’était au cours des années 1980, même si elle fournit plus de services à une population considérablement plus vieille.
Tandis que les travailleuses et travailleurs du Canada s’apprêtent à subir les répercussions économiques de l’imprudente guerre commerciale déclarée par le président Trump, le gouvernement fédéral devrait accroître son aide plutôt que de la réduire. Les attaques de Trump auront des effets concrets sur les communautés de tout le Canada, particulièrement dans les secteurs de la fabrication, de l’acier et de l’aluminium, et sur les emplois des chaînes d’approvisionnement. Les travailleuses et travailleurs affectés et leurs familles ont besoin de plus de soutien, pas d’une réduction du soutien. Le laminage des services publics au cours d’un ralentissement économique n’aura pour effet que de faire empirer la situation. L’addition de milliers de personnes au nombre grandissant des sans-emploi ne fera qu’affaiblir encore davantage notre économie.
Les syndicats du Canada ne se croiseront pas les bras pendant que des travailleuses et travailleurs et des services publics sont mis en péril. La réduction prévue des dépenses publiques est pire que toutes les mesures d’austérité que nous avons vues depuis 1995, année où le budget de Paul Martin a comprimé grandement les transferts au titre de la santé, mis fin aux programmes de logement abordable et restreint les systèmes de soutien dont dépendaient les Canadiennes et Canadiens. La crise du logement, les contraintes imposées au système de santé et la lamentable insuffisance de l’AE auxquelles nous faisons face sont toutes attribuables au budget d’austérité de Paul Martin.
Nous incitons le premier ministre Carney et son cabinet à changer de cap, à protéger les services publics et à voir à ce que les travailleuses et travailleurs et les communautés passent avant tout.
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