Dans une lettre conjointe qui sera transmise dans les meilleurs délais à la première ministre Pauline Marois, les Chefs Christian Awashish, David Boivin et Paul-Émile Ottawa, exigent une confirmation rapide que le gouvernement respectera ses engagements et que le processus de négociation entamé le 30 août pourra se poursuivre sur les bases qui avaient conduit à la création de la table de négociation.
« Le lien de confiance est déjà fragile ; en août dernier, nos membres avaient accepté de donner une dernière chance au processus de négociation, mais on n’a pu leur offrir rien de concret. Si c’est un processus tellement sensible qu’à tout moment tout peut changer, nos membres auront de la difficulté à suivre. L’accès aux ressources et le terme « redevance » doivent être confirmés par le gouvernement », a déclaré le Chef d’Opitciwan Christian Awashish, rappelant les discours tenus par la première ministre et nombreux ministres lors du Sommet sur les territoires et ressources en décembre dernier. « Si on veut une relation de Nation à Nation, il faudrait commencer par le respect de sa parole et ne pas changer unilatéralement les règles du jeu », a pour sa part commenté le Chef de Wemotaci David Boivin.
Rappelons que les négociateurs du Québec et des Atikamekw ont paraphé en août dernier une entente de principe visant à établir une nouvelle relation de Nation à Nation qui renforcera les relations politiques, économiques et sociales entre le Québec et les Atikamekw. Dans le communiqué conjoint du gouvernement et des Atikamekw publié le 31 aout 2012, on pouvait lire le ministre alors responsable des Affaires autochtones, M. Geoffrey Kelley, annoncer un nouveau partenariat, mais aujourd’hui, celui-ci semble menacé : « Je suis heureux de ce dénouement, écrivait M. Kelley. L’entente de principe démontre le sérieux des parties et elle jette les bases pour poursuivre la négociation de Nation à Nation. Notre objectif reste toujours le même, soit de signer une entente finale afin que la Nation Atikamekw participe activement au développement socio-économique du Québec, dans le respect, la coopération et le partenariat », avait soutenu le ministre responsable des Affaires autochtones, M. Geoffrey Kelley.
« Nous avons entrepris ce processus de bonne foi et avions beaucoup d’espoir de réussir malgré le changement de gouvernement, notamment en raison des discours optimistes de la nouvelle première ministre. Elle affirme que sa volonté est d’amener les relations avec les Premières Nations au plus haut niveau, soit de Nation à Nation. Il est maintenant temps de le démontrer », conclut le Chef de Manawan Paul-Émile Ottawa.