Depuis deux ans, chaque jour, nous sommes confrontés à de nouvelles preuves des crimes atroces commis par Israël, diffusées en direct sur les réseaux sociaux. Des immeubles d’habitation, des camps de réfugiés, des hôpitaux et des tentes de familles déplacées, bombardés, sont délibérément pris pour cible par des frappes aériennes israéliennes incessantes. Des familles affamées sont privées de nourriture, d’eau et d’aide par un siège et un blocus cruels. Des Palestiniens désespérés sont abattus alors qu’ils cherchaient de l’aide pour leurs familles.
Pour beaucoup d’entre nous, toute confiance que nous pouvions avoir dans nos institutions politiques a été brisée. Face aux preuves accablantes d’un génocide qui se déroule sous nos yeux, trop de personnes au pouvoir ont refusé de reconnaître cette réalité ou ont relayé la propagande israélienne. Pire encore, trop de dirigeants canadiens ont continué d’offrir un soutien militaire, politique et économique à la machine de guerre d’Israël, malgré l’opposition de la majorité des Canadiens au nettoyage ethnique israélien.
Les négociations de cessez-le-feu en cours n’offrent pas non plus beaucoup d’espoir. Si la proposition de cessez-le-feu de Trump, approuvée par le Canada, promet un soulagement immédiat à la violence génocidaire d’Israël, elle laisse également présager un avenir sombre où les Palestiniens se verront perpétuellement refuser le droit à l’autodétermination, où ils seront soumis à une administration étrangère coloniale et à une occupation israélienne continue.
Malgré cette situation désastreuse, nous continuons de collaborer avec nos alliés de la société civile et du Parlement pour plaider en faveur d’une approche différente, fondamentalement ancrée dans la dignité et l’humanité des Palestiniens, une approche capable de mettre fin aux atrocités commises par Israël et de respecter le droit international. Cela implique d’exercer une pression intense et croissante sur nos dirigeants afin qu’ils imposent des mesures concrètes, telles que des sanctions, susceptibles de contraindre Israël à mettre fin au génocide et à son occupation illégale. Cela implique également de faire pression sur les médias grand public pour qu’ils garantissent que leurs reportages sur Gaza respectent les normes professionnelles et rendent compte fidèlement de la situation.
Contester la réponse du Canada au génocide
Les gouvernements libéraux du Canada, tant sous Trudeau que sous Carney, n’ont pas réagi adéquatement au génocide en cours. Les intentions meurtrières d’Israël étaient connues dès le début, et des spécialistes du génocide et des experts de l’ONUont très tôt alerté sur le fait que les actions et le langage d’Israël indiquaient qu’un génocide était en cours. Malgré ces avertissements, le Canada a apporté un soutien sans équivoque à l’offensive militaire israélienne contre Gaza après l’attaque du Hamas contre Israël le 7 octobre, et a refusé pendant de nombreuses semaines de soutenir les appels au cessez-le-feu, alors même que le bilan des victimes s’alourdissait rapidement.
Au fil du temps, la gravité et la cruauté des actions d’Israël sont devenues impossibles à ignorer. Le crime de génocide a été retenu par la Cour internationale de Justice et des mandats d’arrêt ont été émis par la Cour pénale internationale pour famine forcée systématique. Au niveau national, des manifestations populaires se sont poursuivies chaque semaine à travers le pays contre le génocide et pour un embargo sur les armes.
Face à cette réalité, le gouvernement canadien a lentement commencé à modifier son approche et a finalement adopté de nouvelles politiques : l’imposition d’une « pause » temporaire sur certaines nouvelles exportations d’armes destinées à la production de biens « mortels », l’imposition de sanctions contre deux ministres israéliens d’extrême droite, et plus récemment la reconnaissance de l’État de Palestine avec des conditions totalement asymétriques et coloniales. Dans chaque cas, ces politiques résultaient de pressions populaires, mais aussi de mesures incomplètes qui sont loin de mettre fin aux ambitions génocidaires d’Israël ni de rompre l’alliance militaire et économique du Canada avec Israël et son mécène, les États-Unis.
Face à cette réponse molle du gouvernement au génocide, nous, à CJPMO, avons récemment fait campagne pour des changements politiques sérieux : ceux-ci incluent le projet de loi C-233,la Loi visant à éliminer les échappatoires fiscales , qui mettrait fin aux profits de guerre des entreprises canadiennes à Gaza ; et des sanctions économiquesstratégiques contre les principales organisations responsables de l’annexion de la Cisjordanie.
Contester la complicité des médias
Les grands médias canadiens ont joué un rôle important dans la distorsion de la clarté morale de l’opposition à ce génocide. Du mensonge inventé selon lequel le Hamas aurait « décapité des bébés » le 7 octobre aux allégations non corroborées selon lesquelles le Hamas « se cacherait parmi les civils » pendant qu’Israël bombarde des hôpitaux et des écoles, les grands médias répètent la propagande israélienne sans scepticisme, transformant les mensonges en gros titres et la vérité en cendres.
Depuis deux ans, CJPMO lutte contre la mauvaise couverture médiatique et a eu d’innombrables répercussions. Nous avons contribué à un nouveau livre, « Quand le génocide n’était pas une nouvelle » , qui témoigne de cette tache sur notre histoire. Notre site webtémoigne de nos efforts incessants pour faire pencher la balance contre les intérêts des puissants et favoriser une presse plus honnête, même si cela implique de critiquer les médias traditionnels dans l’espoir d’inciter les Canadiens ordinaires à consulter de meilleures sources. Notre équipe et nos bénévoles ont envoyé des milliers de courriels à des journalistes, des rédacteurs en chef et des salles de presse partout au pays. Les médias nous connaissent, connaissent beaucoup d’entre nous par leur prénom et sont obligés de nous prendre de plus en plus au sérieux.
L’opinion mondiale se dresse contre Israël
Du génocide israélien à Gaza à l’expansion des colonies illégales en Cisjordanie occupée, en passant par ses attaques contre le Yémen, la Syrie, l’Iran, le Liban et le Qatar, l’impunité d’Israël semble sans limites. Les gouvernements ont clairement fait savoir qu’il n’y avait pas de ligne rouge ni de conséquences.
Pourtant, au Canada et partout dans le monde, nous constatons un changement radical dans l’opinion publique : une majorité de Canadiens et une pluralité d’Américains reconnaissent que les actions d’Israël à Gaza constituent un génocide. Israël est de plus en plus isolé, tandis que la solidarité mondiale avec la lutte palestinienne continue de croître. Lorsque le premier ministre Netanyahou s’est adressé aux Nations Unies à New York, il s’est retrouvé face à des rangées de sièges vides, tandis que les dirigeants mondiaux quittaient la salle en signe de protestation. (Malheureusement, l’ambassadeur canadien Bob Rae était l’un des rares à rester assis.)
Quelques jours plus tôt, le 22 septembre, les Italiens avaient déclenché une grève générale, paralysant le pays. Les travailleurs portuaires, les chauffeurs de taxi, les chauffeurs d’autobus et les enseignants protestaient contre la complicité de leur gouvernement dans le génocide. Le même jour, l’Espagne annonçait un embargo « total » sur les armes contre Israël. D’autres pays européens ont également commencé à prendre des mesures plus importantes, de l’Irlande qui promettait d’interdire les produits des colonies à la Slovénie qui a imposé une interdiction de voyager à Netanyahou. Aujourd’hui, à Montréal, où se trouve le bureau de CJPMO, des grèves en solidarité avec Gaza ont contraint les universités à fermer.
Il ne fait aucun doute que les choses évoluent et que la volonté d’agir est plus forte. Mais ce changement est lent et le temps presse. Il est crucial de continuer à inciter nos gouvernements et nos institutions à prendre les mesures nécessaires. La complicité de génocide fait peut-être partie de l’histoire du Canada, mais elle ne doit pas nécessairement définir notre avenir.
Nous ne resterons pas silencieux.
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Deux ans après le début de ce génocide, notre détermination est plus forte que jamais : demander des comptes à nos dirigeants, exiger justice et soutenir sans faille le peuple de Gaza.
Pour la justice et la paix
L’équipe CJPMO
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