« Le gouvernement doit refaire ses devoirs afin de s’assurer que le développement du Nord profite à l’ensemble de la population du Québec et non uniquement à une poignée compagnies minières », insiste Ugo Lapointe, porte-parole de la Coalition Québec meillleure mine et coordonateur canadien de MiningWatch Canada.
« Avec les balises actuelles, le Plan Nord risque davantage d’être un endettement collectif qu’un investissement rentable » ajoute Henri Jacob, président de l’Action boréale de l’Abitibi-Témiscamingue et aussi porte-parole de la Coalition Québec meilleure mine.
Analyse coûts-bénéfices toujours absente
« Alors que le gouvernement finance l’industrie minière avec nos impôts, les redevances sur nos richesses minérales, des ressources non renouvelables, sont estimées à moins de 1,5% de la valeur brute au cours des prochaines années. À ce taux, nous ne couvrons même pas les frais de restauration des sites miniers abandonnés, qui s’élèvent à 1,2 milliards $, et qui pourrait même atteindre 2,0 milliards en comptant uniquement la fermeture récente des mines de Québec Lithium en Abitibi-Témiscamingue et de Lac Bloom sur la Côte-Nord » explique Ugo Lapointe.
Protection à la santé et à l’environnement
La Coalition s’inquiète également de l’absence de nouvelles balises prévues pour l’encadrement des mines à ciel ouvert en milieux habités et sensibles, de même que de l’absence de mesures permettant aux collectivités d’interdire l’activité minière dans certains secteurs sensibles de leur territoire. L’austérité et les multiples coupures annoncées dans les différents ministères nuiront également à l’application des mesures de protection à la sécurité, à la santé et à l’environnement pour un territoire aussi vaste et éloigné que le Plan Nord.
Droits autochtones
Malgré les mesures de consultations annoncées dans le Plan Nord, la nouvelle Loi sur les mines adoptée en 2013 ne respecte toujours pas les droits constitutionnels autochtones, ce qui constitue un enjeu majeur pour tout développement futur du Nord. « En 2012, la Cour d’appel du Yukon a jugé la loi du « free mining » inconstitutionnelle, une décision implicitement avalisée en 2013 par la Cour suprême du Canada. En 2014, la Cour suprême du Canada a également confirmé pour la première fois le « titre autochtone » dans la cause de la Nation Tsilhqot’in face à la Colombie-Britannique, confirmant dès lors une forme de droit de propriété sur le territoire et les ressources naturelles » de conclure M. Lapointe.