Alors que les transporteurs privés bénéficient de généreuses subventions de l’État afin de soutenir leurs activités, l’offre de transport collectif interurbain s’est grandement détériorée dans les dernières années au Québec. Le réseau, désorganisé et morcelé entre plusieurs transporteurs privés, offre des services déficients et inégaux d’une région à l’autre, certains secteurs étant carrément dépourvus d’une offre de transport interurbain par autobus.
« Quand j’étais plus jeune, tous les étés, je prenais l’autobus pour visiter ma famille à Thetford Mines. Aujourd’hui, l’autocar ne s’y rend plus. Parlez-en aux Gaspésiens, parlez-en aux Beaucerons, parlez-en aux gens de l’Abitibi. Partout, c’est le même constat : les villes de nos régions sont moins bien desservies qu’elles ne l’ont jamais été. Quand on connaît l’urgence de passer au transport collectif, c’est une aberration », a martelé Gabriel Nadeau-Dubois.
Un nouveau joueur public : l’Agence de transport interurbain
S’il est élu le 1er octobre prochain, un gouvernement solidaire mettra fin au monopole des transporteurs privés et confiera à un nouveau joueur public, l’Agence de transport interurbain (ATI), le mandat de mettre sur pied un réseau de transport public par autobus doté d’un capital de 2 milliards $. Ainsi, l’ATI rachètera les actifs des compagnies privés et créera à partir de leurs réseaux déjà exploités un service de transport interurbain abordable et bien implanté partout sur le territoire. En outre, l’ATI construira des gares multimodales dans les capitales régionales, qui agiront comme point de rencontre des différents paliers de transport collectif.
Pour Québec solidaire, seul un joueur public est en mesure de garantir un service abordable, fréquent et bien implanté dans l’ensemble des régions du Québec, y compris les régions éloignées à faible densité de population, qui sont actuellement délaissées par le secteur privé. La piètre qualité du service actuel démontre l’échec du privé dans le secteur du transport interurbain au Québec.
« Le modèle actuel, un monopole privé régional, donne le beurre et l’argent du beurre aux transporteurs. Ils n’ont aucune compétition et ils continuent de bénéficier de subventions importantes sans que le service ne s’améliore. Au lieu de jeter de l’argent par les fenêtres, on veut investir. Le transport interurbain représente 0,67% du budget dédié au transport collectif. Pour quelque chose d’aussi important pour nos régions, c’est trop peu », a remarqué Sol Zanetti.
« En intégrant l’autobus interurbain au giron public, on va avoir une vue d’ensemble pour développer le réseau et faciliter les déplacements. On va pouvoir agir sur les tarifs. On va pouvoir agir sur la fréquence de passage des autocars. Un réseau fiable, c’est un réseau plus achalandé et plus rentable », a fait valoir Gabriel Nadeau-Dubois.
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