Édition du 16 avril 2024

Une tribune libre pour la gauche québécoise en marche

Pour la CSQ, il faut protéger les enfants contre la violence véhiculée dans les médias

Journée mondiale pour la prévention des abus envers les enfants

Le 19 novembre marque la Journée Mondiale pour la prévention des abus envers les enfants. La Centrale des syndicats du Québec (CSQ) appuie les revendications de la Coalition internationale, regroupant 783 organisations présentes dans 128 pays et, particulièrement, la thématique retenue cette année Comment protéger les enfants de la violence véhiculée dans les médias. « Nos enfants sont quotidiennement exposés à la violence véhiculée dans les médias. Nous profitons de cette journée pour sensibiliser les parents, ainsi que celles et ceux qui œuvrent auprès de nos enfants, quant à la nécessité d’une plus grande vigilance concernant la consommation télévisuelle des enfants », de dire le président de la CSQ, Réjean Parent.

La téléviolence, une forme d’abus ?

La CSQ rappelle qu’un jugement rendu par la Cour suprême du Canada, en 1989, démontrait que le terme « abus » était justifié du fait que l’enfant captivé par la téléviolence ne commence à distinguer la fiction de la réalité qu’à partir de 7 ans, processus complexe qui devrait normalement être complété à l’âge de 13 ans.

Également, le Conseil supérieur de l’éducation du Québec (CSE) signalait, en 2001, que l’exposition répétée à la téléviolence contribuait à l’augmentation du nombre d’enfants au comportement troublé dans les écoles primaires du Québec. De plus, le ministère de la Sécurité publique du Québec indiquait, en 2005, que le même facteur n’est probablement pas étranger à la hausse du taux de crimes violents des jeunes Québécois de 12 à 17 ans qui atteint maintenant plus du double de celui des adultes.

Le rôle des télédiffuseurs québécois

Pour le président de la CSQ, « les télédiffuseurs québécois ont un rôle essentiel à jouer en ce qui a trait à la téléviolence, mais nous déplorons qu’ils ne prennent pas suffisamment leurs responsabilités à cet égard ». Il rappelle qu’en 1993, les télédiffuseurs avaient promis de s’autoréglementer au lendemain du dépôt de la pétition initiée par Virginie Larivière de 1,5 million de signatures devant le premier ministre du Canada.

Au cours des années suivant cet engagement, deux chercheurs de l’Université Laval, Jacques de Guise et Guy Paquette, ont comptabilisé le nombre d’actes de violence physique présentés dans les émissions de fiction de la SRC, de TVA et de TQS. Ils ont constaté qu’entre 1993 et 2001, les doses diffusées avaient été augmentées de près de 450 %. En 9 ans, on est passé de 10 actes d’agression à l’heure à 52. Plusieurs études ont démontré que plus un enfant regarde la télé, plus il devient agressif. D’autres études démontrent que le facteur « exposition à la télé » influe sur l’enfant plus fortement que les revenus de ses parents ou même que l’implication de ces derniers dans son éducation.

Des revendications québécoises

La CSQ se réjouit que la Coalition internationale propose à ses membres des revendications qui s’inspirent de celles qu’appuient plusieurs organisations québécoises dont la CSQ, PACIJOU, la Commission scolaire de Montréal et la Fédération des commissions scolaires du Québec, à l’effet d’interdire l’usage de la violence en tant que moyen normal de résoudre les conflits dans les émissions pour enfants, la diffusion de films violents avant 22 heures et la vente aux enfants de musique et de jeux vidéo violents destinés aux adultes.

Origine de la journée

Rappelons que la Fondation Sommet Mondial des Femmes a lancé, en 2000, la Journée mondiale pour la prévention des abus envers les enfants. Cette journée est célébrée chaque 19 novembre en synergie avec la journée des droits de l’enfant (20 novembre) et a pour objectifs de mettre en évidence le problème des abus ainsi que la nécessité d’intervenir de toute urgence par la diffusion de programmes de prévention.

Mots-clés : Communiqués

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