Édition du 16 avril 2024

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Féminisme

Pour la fête des mères, quatre ex-parlementaires disent non à Woodworth !

À l’occasion de la Fête des Mères, quatre femmes ex-parlementaire forment un collectif pour dénoncer la énième tentative des conservateurs d’ouvrir à nouveau le débat sur l’avortement par le biais de la Motion Woodworth (M-312).

Pour Nicole Demers, ex-députée de Laval pour le Bloc québécois, de 2004 à 2011, « les femmes ont tort de croire que cette motion sera battue parce que Stephen Harper a dit qu’il voterait contre ». Elle nous rappelle que comme l’humoriste Georges Carlin le disait si bien « du moment de la conception jusqu’au neuvième mois de la grossesse, les conservateurs sont obsédés par l’utérus des femmes. Ils veulent le contrôler. » Depuis la formation du Caucus pro-vie sur la colline parlementaire, dont Stephen Harper a été membre jusqu’en 2004, c’est près d’une vingtaine de motions et projets de loi qui ont été déposés à la Chambre des communes. « Mon utérus m’appartient. Qu’ils le laissent tranquille ! » proclame Nicole Demers.

« Cet acharnement des conservateurs contre les droits civiques des femmes est une aberration des plus dangereuses » s’inquiète Alexandra Mendes, ex-députée de Brossard-La Prairie pour le parti Libéral, de 2008 à 2011. « Dans une société qui a depuis des décennies, établi un savoir-vivre fondé sur les droits et les libertés des individus, il est inacceptable que des législateurs imbus de dogmes religieux viennent remettre en question ce consensus, affirme Alexandra Mendes. « De quel droit Stephen Woodworth s’empare des procédures de notre parlement pour remettre en question le droit le plus fondamental pour une femme de choisir sa maternité ? » s’insurge l’ex-députée.

Madame Lise Zarac, ex-députée de Lasalle-Émard pour le parti Libéral, de 2006 à 2011, n’est pas surprise de voir ce gouvernement conservateur continuer de régner par la division. « L’avortement est un sujet qui interpelle des convictions profondes et très diverses sur les droits des individus, les normes morales et religieuses, explique-elle. Mais le principe fondamental est que nul ne peut être contraint d’utiliser son corps au service d’une autre personne, même si la vie de cette personne est en danger. » Lise Zarac affirme que Monsieur Wootworth devrait plutôt se pencher sur les problèmes qui préoccupent vraiment les canadiens comme l’environnement ou les pensions.

Enfin, « la légalisation de l’avortement reconnaît à chaque femme le droit fondamental de choisir pour elle-même et, dans le respect de cette volonté, de recevoir les soins de santé appropriés, » nous rappelle Madame Madeleine Dalphond-Guiral, ex-députée de Laval-Centre, pour le Bloc québécois de 1993 à 2004. « Toute tentative de contournement de ce droit ne vise qu’un seul objectif : l’infantilisation des femmes, proteste Madeleine Dalphond-Guiral. Notre réponse ne souffre d’aucune ambiguité : c’est NON ! »

Pour terminer, ces quatre ex-parlementaires soulignent que plusieurs de leurs collègues soutiennent déjà leur action et elles invitent les autres, hommes et femmes à les rejoindre. Elles saluent le travail exceptionnel d’organisations comme la Fédération du Québec pour le planning des naissances et la Fédération des femmes du Québec qui, sur toutes les tribunes défendent les droits des femmes au libre-choix. Elles terminent en s’exclamant : « Nous toutes, mères et grands-mères souhaitons que toutes les femmes du monde puissent compter sur des services de santé complets qui tiennent en compte les spécificités de chaque femme et de leurs défis particuliers. »

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