Édition du 23 avril 2024

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Arts culture et société

Pouvoir et manipulation

Une critique de la présidence étatsunienne actuelle

Machiavel conseillait au Prince d’employer à la fois la force du lion et la ruse du renard, car un État fort exigeait une population docile et disciplinée. Mais cela impliquait aussi un parfait équilibre entre ces deux instruments du pouvoir, puisque les abus de l’un et de l’autre révéleraient l’ambition d’un tyran qui avait toutes les chances d’être renversé éventuellement.

Dans notre contemporanéité, pour ne pas dire au sein de nos sociétés démocratiques actuelles, la force du lion s’éloigne de la seule puissance du Prince, de ses lois et de son armée, pour suggérer désormais l’autorité d’un gouvernement élu, des lois, des règles et des normes sociales, ainsi que celle de la police destinée – par ses devoirs – à la sécurité de la population. Qu’en est-il toutefois de la ruse ? Puisque les structures en place ont subi seulement quelques transformations au cours de l’histoire, que l’autorité s’articule donc toujours en respect d’un ordre hiérarchique, nous pouvons conclure que la ruse s’est ajustée aux nouvelles réalités. Qui plus est, contrairement à la force associée par Machiavel à des moyens de pouvoir et au prestige d’une position avantageuse en société, la ruse concerne plutôt un trait de caractère possible de retrouver dans n’importe quelle individualité. En bref, celle-ci se constate dans toutes les couches sociales, dans toutes les activités humaines, peu importe l’ampleur du pouvoir ou son absence réelle chez les individus en cause. Néanmoins celui ou celle qui détient l’autorité légitime amplifie les conséquences de l’exercice de sa qualité (ou de son défaut) d’être rusé-e, effectivement en raison de sa position et de son statut, surtout s’il ou elle l’emploie à des fins néfastes au bien-être collectif.

Cette courte introduction nous incite à vouloir revisiter les concepts de force et de ruse, précisément à l’aide d’un cas actuel et bien visible grâce auquel notre démarche pourra être mieux comprise ; nous avons choisi la présidence étatsunienne, dont les soubresauts atypiques font apparaître des excentricités qui méritent une analyse. Cela dit, bien que la force repose notamment sur une autorité légitime augmentée par des artifices de régulation populationnelle, nous tenterons ici de la minimiser volontairement sous la notion de pouvoir, en s’inspirant des quatre types désignés par Michel Crozier et Erhard Friedberg (1977) dans L’acteur et le système, et ce, dans le but de favoriser sa mise en relation avec la ruse, elle aussi astreinte par notre effort de la ramener au concept de la manipulation. À ce propos, l’ouvrage d’Isabelle Nazare-Aga (2004), intitulé Les manipulateurs sont parmi nous, nous servira grandement à exposer quatre grands critères de la manipulation proprement dite. En définitive, l’association du pouvoir et de la manipulation, en rapport avec la présidence étatsunienne actuelle, résume adroitement notre intention de mieux comprendre et d’anticiper l’usage malsain de la manipulation par des personnalités détenant le pouvoir.

Pour être succinct, disons que le pouvoir désigne la capacité de faire faire à quelqu’un quelque chose malgré sa résistance ; autrement dit, nous pouvons le percevoir autant comme une manifestation de l’autorité et des institutions qu’un assujettissement bête à des règles, ou encore, comme le veut Michel Foucault, un jeu de rapports de force dynamique par lequel les rôles peuvent s’inverser ou être interprétés par n’importe qui. Pour s’approcher toutefois de notre sujet, nous avons préféré nous référer à Michel Crozier et Erhard Friedberg (1977), pour qui le pouvoir apparaît effectivement dans un rapport de force, voire plus spécifiquement dans une relation allant au-delà des attributs des acteurs en cause.

Ce type de relation se forme d’ailleurs dans un environnement structuré, sans pour autant l’être totalement en raison des marges de liberté disponibles – à savoir des lieux profitables à l’exercice de la ruse. Mais l’endroit où le pouvoir s’expose davantage constitue l’organisation, peu importe sa nature privée ou publique. Et puisque notre société évolue dans un monde de doute ou d’incertitude, certains pouvoirs permettent à leurs détenteur-trice-s d’œuvrer de manière à orienter leur organisation vers un chemin moins aléatoire. À partir de leurs observations des organisations – qui peuvent inclure évidemment les États –, Crozier et Friedberg (1977 : 83) en ont identifié quatre types, à savoir : le pouvoir d’expertise (compétence particulière ou spécialisation procurant l’étiquette d’expert-e) ; le pouvoir des règles (connaissance des lois, des règlements, des politiques, des procédures, des procédés, dans un approfondissement supérieur à la normale, y compris dans une volonté de s’en servir) ; le pouvoir de l’information et des communications (création et diffusion de l’information, ce qui implique aussi de la dissimuler ou de la bloquer) ; puis le pouvoir de l’environnement ou de vision (monopole dans un secteur ou force d’influence sur d’autres autorités, voire même aptitude à anticiper les risques et les opportunités).

À ces premiers éléments nous désirons en joindre d’autres, cette fois-ci en lien avec la manipulation. Cette notion renvoie, selon le sens commun, aux manœuvres effectuées par quelqu’un dans l’intention de tromper autrui, et ce, dans un but souvent égoïste ou pour atteindre un quelconque objectif. Or, cette définition ne nous satisfait point ici. Voilà pourquoi nous nous inspirons d’Isabelle Nazare-Aga (2004) qui a su définir une série de questions à partie desquelles il nous est possible de reconnaître un manipulateur ou une manipulatrice, y compris d’évaluer son degré de dangerosité, en quelque sorte, dont l’extrême de l’échelle expose le super manipulateur ou la super manipulatrice. Pour notre cas, toutefois, nous avons choisi de synthétiser la notion de manipulation en quatre grands critères, comme l’a perçu d’ailleurs Nazare-Aga, c’est-à-dire en la décortiquant sur la base du mensonge, de la dissimulation, de la culpabilisation et de la mauvaise foi.


Par le pouvoir…

Dans le but de bien illustrer les interrelations entre les différents aspects du pouvoir et de la manipulation, nous avons choisi de prendre le cas de la présidence étasunienne, justement en raison de l’exemplarité indéniable qu’il procure, mais aussi de la vaste audience bien au courant des vicissitudes du gouvernement du pays impliqué, grâce à une couverture médiatique hors normes.

Bien entendu, le gagnant ou la gagnante des élections à la présidence étatsunienne semble s’accaparer un immense pouvoir, autant en expertise, en règles, en information et communications, que sur l’« environnement » de l’État. Par contre, il s’agit seulement d’une impression, puisque la fonction n’accorde pas tout et plusieurs nuances interviennent dans l’analyse. Si nous revenons avec la présidence actuelle, nous sommes d’accord pour dire que l’usage de décrets plus qu’à l’ordinaire suggère une intention d’abuser des règles et des lois, au point de suspecter un refus de dialoguer avec la Chambre des représentants, voire même d’y aller d’exagérations dans l’exercice du pouvoir comme le ferait un despote. Malgré tout, en songeant à l’ignorance de la fonction, parce qu’un-e président-e apprend à le-la devenir sur-le-champ et non à la suite d’une formation préalable, le pouvoir d’expertise s’effrite sous l’effet d’un manque d’expérience ostensible, et ce, même après un mandat.

N’empêche que le pouvoir de ou sur l’environnement reste très fort, en songeant entre autres à un mixte avec le pouvoir des règles (des lois) qui permet d’orienter un pays entier vers des objectifs dits favorables à la nation, mais susceptibles de ne pas l’être aussi, selon les points de vue. Mais pour diriger convenablement un pays, il importe d’avoir une vision d’avenir, d’anticiper les orages et les beaux temps. Cela implique une faculté particulière à posséder chez le président ou la présidente, à savoir un leadership rassembleur, un jugement fiable pour bien évaluer les conjonctures ou une intuition opportune, notamment. Or, utiliser un ancien slogan ou la vision d’un président précédent démontre une certaine limite – sinon une limite certaine – de la présidence actuelle dans son aptitude à réfléchir sur l’avenir.

Reste finalement le pouvoir d’information et des communications, peut-être et sûrement celui le plus utilisé par la présidence étatsunienne actuelle, dans un but à la fois de propagande et de « discréditation » du pouvoir médiatique en tant que tel. Quiconque s’intéresse à la politique étasunienne aura entendu des allusions aux « fake news », aux vérités alternatives, ou à toute autre forme de distorsion de l’information à des fins expressément populistes. En contrepartie, la présidence actuelle a su capitaliser sur son pouvoir de bloquer la diffusion de certaines informations – notamment au sujet des déclarations de revenus du président – afin de dissimuler une vérité peut-être gênante, et ce, grâce au pouvoir des règles subitement « manipulé » en renforcement du pouvoir de l’information et des communications.

Et la manipulation

De cette première forme d’analyse s’en ajoute une autre à partir des critères de la manipulation. En effet, l’exercice de certains pouvoirs permet de bien illustrer quelques agissements gouvernés par des intentions manipulatrices de la part de la présidence actuelle. Par rapport au pouvoir de l’information et des communications, elle utilise pratiquement tous les critères, que ce soit le mensonge, la dissimulation, la culpabilisation et la mauvaise foi. Lorsqu’il y a confrontation avec les médias, sa première tendance consiste à les associer au parti de l’opposition qui soi-disant les instrumentalise afin de la contredire ; tandis qu’une deuxième tendance, encore plus arbitraire, se manifeste dans l’intention d’avilir une idée qui ne plaît tout simplement pas à la Maison Blanche. Dans un cas comme dans l’autre, une communication sert à renforcer l’image de la présidence, quitte à mettre en doute le droit de presse. Qui plus est, la diffusion d’informations alternatives laisse conjecturer un second doute sur les vérités ou les faussetés véhiculées dans les médias ; l’objectif d’un tel stratagème étant de berner l’auditoire ou du moins de créer une division au sein de la population, puisqu’un vieil adage dit bien qu’« il faut diviser pour mieux régner ».

Notons ici qu’une telle manière de penser apparaît souvent lors d’états de guerre, dans un effort d’attrition. En l’occurrence, les luttes politiques entre démocrates et républicains s’assimilent désormais à une guerre à finir, justement parce que la présidence actuelle n’a aucune intention de dialoguer, de respecter les droits démocratiques. Automatiquement, tous les coups sont permis : mentir, culpabiliser les adversaires, retenir une information et en diffuser une autre plus profitable à l’image publique de la présidence ou plutôt dans le but de consolider la frange des inconditionnels, mais surtout agir de mauvaise foi en ignorant les requêtes de l’ensemble de la population. De tels comportements, de la part de la présidence étatsunienne, sous-entendent un manque de confiance ou la crainte d’un retournement défavorable – normalement visible en circonstance de tyrannie et chez le tyran lui-même –, ce qui illustre bien une faiblesse au niveau du pouvoir d’expertise, quoique le nationalisme étatsunien ait foi en la personne choisie pour cette fonction, comme si celle-ci transcendait ipso facto dès son assermentation. Symboliquement, peut-être ; concrètement, pas du tout. D’ailleurs, la méconnaissance du fonctionnement du gouvernement est apparue dès les premiers jours d’activités de la nouvelle présidence, et osons même avancer dès la période électorale. Rien n’interdit toutefois la nouveauté, ni l’audace de la différence. Par contre, cette fonction exige plus que l’intérêt personnel, puisqu’elle sollicite avant tout une abnégation sincère envers la nation.

Hannah Arendt avait perçu un « mal nécessaire » dans les régimes totalitaires, particulièrement dans le nazisme qui en est arrivé à le banaliser au point de légitimer des actes totalement barbares. Sans vouloir insinuer une comparaison directe, nous souhaitons plutôt modifier ce concept pour aboutir à la désignation de l’« ennemi nécessaire », à savoir dans une démarche également de division, précisément de nature dualiste, entre le nous – les États-Unis – et les autres – les pays étrangers. Une simple revue de presse sur les propos tenus par la présidence actuelle suffit pour dresser une liste de pays ennemis identifiés par celle-ci. Nul doute que les relations internationales ont subi des assauts pour le moins dérangeants, si nous utilisons un euphémisme, puisqu’il y a eu, en réalité, instrumentalisation du pouvoir de l’environnement attribuée à la notoriété étatsunienne à des fins de mauvaise foi à l’endroit des pays étrangers – y compris ceux alliés mis dans le même panier –, mais aussi de mensonge que subit la nation, dont une partie non négligeable semble souvent méconnaître ce qui se trame en dehors de ses frontières. Mais n’oublions pas non plus que ce stratagème tente de camoufler une faiblesse du pouvoir de l’environnement en tant que tel, précisément d’anticiper l’avenir et d’offrir aux étatsunien-ne-s un projet rassembleur pour le long terme, car, dès le départ, le slogan de campagne restait bien ancré dans une vision du passé, comme nous l’avons évoqué plus tôt. Ainsi, cette lacune importante, qui suppose un retour en arrière, visait surtout les nostalgiques qui forment présentement une portion importante de la population votante des États-Unis. Force est d’admettre que cette manipulation pourtant simpliste, rattachée à un manque de vision et de pouvoir sur cet aspect, eut néanmoins un résultat positif pour la présidence.

Cela dit, l’instrument de l’« ennemi nécessaire » sert bien dans l’œuvre de culpabilisation, autant à l’extérieur qu’à l’intérieur des frontières, et s’associe relativement bien aussi avec le pouvoir d’information et des communications. D’ailleurs, la présidence actuelle accuse ouvertement les médias traditionnels de ses adversaires politiques d’être des ennemis de la vérité, tandis qu’elle profite d’un pouvoir de diffusion nationale à partir de la Maison Blanche pour dévoiler ses « faits alternatifs ». S’ajoute un usage immodéré des médias sociaux, surtout Twitter, à savoir une nouveauté très caractéristique de la présidence actuelle, qui devient une arme féroce de culpabilisation de tous les « ennemis nécessaires », peu importe leur provenance. En revanche, un effet pervers d’un tel conditionnement aux gazouillis expose à la fois la faiblesse d’expertise et de vision de leur auteur, dans une forme d’enfantillage maladif difficilement intelligible lorsqu’il s’agit de s’imaginer la personne idéale pour occuper une telle fonction.

Mentionnons finalement que la multiplication des mensonges, toujours les mêmes ou faiblement dérivés du thème à promouvoir, a pour effet de dissimuler des faiblesses et des erreurs. Dans cette perspective, un entêtement acharné s’éloigne de la persévérance menant vers une certaine réussite pour laisser place à une ambition mal dosée qui ne peut qu’aboutir à un échec. Rappelons à ce sujet le Trump Taj Mahal Casino d’Atlantic City, désigné par son promoteur « the eigth wonder of the world », lors de son ouverture en 1990 (Hobbs, 2019 : s.p.). Qu’en est-il advenu de cette merveille ? Voilà un fiasco qui aurait pu être évité, si les conseils avaient été correctement entendus et appliqués. Or, si certain-e-s voient au-delà de cet échec une capacité de résilience, d’autres y percevront une obstination déraisonnable. Mais le point essentiel à relever ici concerne le jugement ainsi que l’aptitude particulière de quelqu’un à affronter les mauvaises conjonctures. En effet, un bon gestionnaire n’aurait peut-être pas osé s’aventurer dans un tel projet, mais advenant le cas, il aurait au moins essayé de minimiser les dommages collatéraux, c’est-à-dire les impacts sur les travailleur-euse-s et leurs familles. Par cet exemple, nous pouvons évaluer aussi la capacité ou l’incapacité d’un promoteur à revitaliser ou à développer un milieu désavantagé ou en proie au déclin, puisqu’en cas inverse, quand tout va bien, quand le milieu progresse par lui-même et que n’importe qui – ou presque – peut réussir, ce même exercice perd en valeur. Dans ce cas, pouvons-nous envisager que la présidence étatsunienne actuelle a pu avoir un certain succès, au départ, parce que la situation économique, en priorité, dans une société néolibérale comme la sienne, s’avérait elle-même en plein triomphe ? Et pouvons-nous aussi croire que la présidence étasunienne actuelle semble tout autant handicapée face aux mauvaises conjonctures ? N’y a-t-il pas en plus un adage qui dit : « le passé est garant de l’avenir » ? Autrement dit, la mésaventure du casino d’Atlantic City se compare-t-elle, en quelque sorte et dans une certaine mesure, aux tergiversations entourant la crise de la Covid-19 en sol étatsunien ? Puisque tout le monde a le droit à une seconde chance, semble-t-il, nous devons donc montrer de l’indulgence ; en revanche, si et seulement si l’expérience vécue a pu se transformer en un réel apprentissage, a pu servir conséquemment à la personne qui a su véritablement améliorer à la fois son propre bien-être et celui des autres.

Pour conclure

Associer la force du lion au pouvoir ainsi que la ruse du renard à la manipulation nous a amené, tout d’abord, au constat d’une stabilité du mode de gouvernement dans le temps, malgré les inspirations démocratiques survenues à plusieurs moments de l’histoire et pourtant concrétisées soi-disant de nos jours. Ensuite, cet exercice nous a apporté une prise de vue particulière en rapprochant la théorie à un cas qui ne fait pas exception, qui suggère même un retour des tyrans en pleine démocratie, à savoir une situation inquiétante, alors que nous avons besoin plus que jamais de dirigeants et de dirigeantes possédant une vision d’avenir pour l’humanité et la survie de notre planète.

Une analyse similaire aurait pu être réalisée avec d’autres chefs d’État, malgré quelques divergences culturelles et de régime, sans pour autant conclure à des forces et à des faiblesses comparables en matière de pouvoir. Et concernant la ruse ou la manipulation, nous voulons éviter une généralisation, bien qu’ayant conscience de la tentation que suscite ce moyen dans toute finalité démagogique. À n’en point douter, cependant, les astuces de Machiavel ont trouvé encore aujourd’hui des esprits intéressés.

Écrit par Guylain Bernier

Bibliographie
CROZIER, Michel et Erhard FRIEDBERG (1977), L’acteur et le système. Les contraintes de l’action collective, Paris, Seuil, Collection « Points politique ».
HOBBS, Thomas (2019), “Atlantic City : ‘Trump turned this place into ghost town’”, The Gardian, April, 8.
NAZARE-AGA, Isabelle (2004), Les manipulateurs sont parmi nous. Qui sont-ils ? Comment s’en protéger ?, Montréal, Éditions de l’Homme.

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