Édition du 16 avril 2024

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Aide sociale

Projet de loi 70 - Le SFPQ appuie la coalition Objectif dignité

QUÉBEC, le 3 déc. 2015 - Le Syndicat de la fonction publique et parapublique du Québec (SFPQ), de concert avec la Coalition Objectif dignité, dénonce vigoureusement le projet de loi 70, qui ne fera qu’augmenter la pauvreté et la stigmatisation des personnes assistées sociales. Le SFPQ représente le personnel du ministère du Travail, de l’Emploi et de la Solidarité sociale (MTESS), c’est-à-dire les agentes et les agents d’aide socioéconomique qui connaissent très bien les difficultés quotidiennes auxquelles sont souvent confrontées les personnes assistées sociales : problèmes de logement, faible niveau de scolarisation, exclusion sociale et discrimination.

Avec son nouveau programme, déplore le Syndicat, le ministre Hamad fait fi des connaissances actuelles sur les véritables moyens pour lutter contre la pauvreté et favoriser la création d’emplois de qualité. « Les organismes qui œuvrent auprès des personnes en situation de pauvreté le disent et le répètent, il faut plutôt améliorer le soutien offert aux personnes assistées sociales pour qu’elles sortent de la pauvreté de façon durable. Il faut miser sur le renforcement des compétences et l’intégration sociale et professionnelle dans une perspective globale, et pour cela, l’accompagnement est indispensable. Au lieu de renforcer l’accompagnement, le MTESS mise sur la coercition. Pourtant, toutes les études démontrent que ce n’est pas la solution gagnante à long terme », déplore Denise Boileau, vice-présidente du SFPQ.

Pour le SFPQ, ce projet de loi est une réponse ponctuelle aux problèmes des employeurs de recruter de la main-d’œuvre. Il n’apporte pas de garantie suffisante que les bénéficiaires de l’aide sociale pourront, grâce aux nouvelles mesures, demeurer sur le marché du travail. « Dans le cadre du programme de subvention salariale, il n’était pas rare qu’une fois la subvention terminée, l’employé n’était pas maintenu en poste. À long terme, ce n’est pas une recette pour aider les personnes exclues du marché du travail à développer leurs compétences et leurs qualifications », précise Denise Boileau. Rappelons que trop souvent les budgets pour les mesures de formation et d’accompagnements sont épuisés de 4 à 6 mois avant la fin de l’année financière, ce qui compromet le retour au travail des prestataires de l’aide sociale.

Offrir des services d’accompagnement, au lieu de sortir le bâton

Alors que le gouvernement opte pour l’obligation de participation et les sanctions financières menaçant de plonger dans le dénuement extrême des personnes déjà vulnérables, il n’arrive même pas à fournir aux bénéficiaires actuels de l’aide sociale les programmes volontaires qui existent pourtant déjà sur papier. Les coupures que le gouvernement impose au MTESS depuis des années créent des obstacles réels à la réinsertion : fermeture de centres locaux d’emploi (CLE), moins d’agentes et d’agents qui donnent un service direct, accompagnement en voie de disparition, moins d’argent pour des programmes favorisant le développement global des personnes. « En plus, nous entrevoyons, avec l’abolition d’Emploi-Québec, une nouvelle offensive visant le démantèlement du réseau de CLE qui aura pour conséquence : éloignement des citoyennes et citoyens, déshumanisation des services, fermeture de petits CLE. Pourtant, il est de toute première importance de renforcer l’accompagnement des personnes dans leurs démarches de retour sur le marché du travail. Les services publics d’aide à l’emploi sont essentiels pour favoriser l’intégration sociale et professionnelle », résume madame Boileau.

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