Le ministère de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur (MEES) a la responsabilité sociale, politique et économique de s’opposer à toute vision expansionniste qui risque de nuire à la cohérence du réseau collégial. Pour Yves de Repentigny, vice-président et responsable du regroupement cégep de la FNEEQ-CSN, le laxisme du ministère équivaut à trahir les idéaux et la mission des cégeps en permettant d’asservir l’éducation collégiale aux impératifs d’un « marché » international. Le ministre doit exiger des comptes aux directions d’établissement qui s’associent, dans des ententes de sous-traitance, avec des entreprises privées pour exploiter financièrement et honteusement des étudiants étrangers qui ne se qualifieront même pas pour le Programme de l’expérience québécoise (PEQ).
C’est le sous-financement du réseau qui a conduit le cégep de la Gaspésie et des Îles tout comme celui de Marie-Victorin à se lancer dans cette aventure d’internationalisation mercantile pour assurer leur mission première. « Cette fois, cependant, ça va trop loin. Le cégep de la Gaspésie et des Îles perçoit dix fois plus que Dawson, un collège anglophone de Montréal, en droits d’inscriptions à la formation continue. Tout ça grâce à un campus situé à 900 km du cégep d’attache ! C’est énorme ! C’est l’équivalent, tous salaires confondus, d’un cégep de la taille de celui de Valleyfield », souligne Yves de Repentigny.
La Fédération invite le ministre à mettre fin au développement chaotique du réseau collégial, et lui demande de faire les gestes nécessaires pour contrer la sous-traitance, la marchandisation de l’éducation et l’internationalisation comme réponse à son sous-financement.
Un message, un commentaire ?