En effet, les commentaires et les questions pertinentes des jeunes cégépiens illustrent bien la profondeur du mouvement de contestation qui reçoit de plus en plus d’appuis de la population québécoise. Il faut dire que les jeunes du cégep Ste-Foy ont été particulièrement choyés par la qualité des présentations qui en seulement 45 minutes leur ont permis de faire un tour d’horizon de la question de l’éducation sous l’angle politique. Au lendemain de la présentation du budget et sur fond de crise politique au sujet de la hausse des frais de scolarité, les présentations de Québec solidaire se voulaient pédagogiques et leur ont permis de mieux comprendre que les politiques du gouvernement Charest en éducation sont un désaveu du modèle québécois.
« Le changement de culture dont parlent les ministres libéraux, ça veut dire quoi au juste ? Et bien, ça veut dire qu’ils sont prêts à sacrifier l’égalité des chances des Québécois. Ça veut dire qu’on s’en remet au « chacun pour soi », a expliqué Serge Roy. Militant de longue date dans les milieux sociaux, ce dernier a évoqué l’importance d’appuyer la lutte étudiante actuelle : « Il est primordial que les parents, les professeurs, les groupes communautaires et tous les groupes qui ont à coeur l’avenir du Québec se regroupent et appuient les jeunes dans la rue pour que cette mauvaise décision soit renversée ! » Émilie Guimond-Bélanger a rappelé l’importance de l’accès à l’éducation pour l’équité et la mobilité sociale : « au-delà des chiffres, une analyse honnête doit se pencher sur l’impact de cette hausse sur le quotidien des gens. Il est évident que ce seront les groupes les plus précaires, les plus désavantagés, comme les femmes, qui seront le plus affectés par cette mesure », commente-t-elle. De son côté, Amir Khadir a réaffirmé la légitimité des revendications étudiantes et a encouragé les étudiants à aller encore plus loin en exigeant la gratuité scolaire. Il a réfuté les arguments du gouvernement disant que nous n’avons pas les moyens de nous le permettre. « Nous avons fait des propositions au gouvernement en consultation pré-budgétaire pour parvenir à offrir la gratuité universitaire, mais n’avons obtenu aucune réponse. Ils n’ont même pas pris la peine de réfuter nos propositions. » Selon Amir Khadir, cette attitude n’est pas admissible en démocratie, mais peut s’expliquer par la volonté de mettre de l’avant une idéologie néolibérale qui ne pourrait pas être acceptée dans un débat public. « Même en terme comptable, le gouvernement n’obtiendra pas grand-chose de cette augmentation. Ce qui est important pour lui dans cette bataille, c’est de faire accepter le principe d’utilisateurpayeur.
Mais pas pour tout le monde, pas pour les banques ou les compagnies minières... uniquement pour les citoyens, pour les simples contribuables. »