Ils se sont joint aux milliers de personnes venues de partout appuyer les syndiqués. Étaient présents des citoyens de la région, des étudiants, des politiciens, des syndicalistes du Québec, de l’Ontario. Des représentants de plusieurs organisations syndicales à travers le monde étaient aussi de la partie.
M. Khadir, qui a fait le trajet Montréal-Alma en autobus avec des travailleurs venus appuyer leurs camarades, s’est réjoui de « la solidarité qui se développe entre les mouvements. Voir des étudiants venir soutenir des travailleurs d’usine, c’est porteur d’espoirs et de changements ! »
Pour Benoit Renaud, membre de la coordination de Québec solidaire, « ce rassemblement incarne tout ce que représente la regrettée Madeleine Parent pour le syndicalisme québécois. Mme Parent aurait applaudi ce rassemblement, sa saveur internationale, son atmosphère de combativité et de solidarité en appui à des hommes et des femmes de courage et de conviction. Si elle l’avait pu, elle serait ici pour nous encourager à rester unis derrière les lockoutés. »
Un gouvernement complice
« Les largesses du gouvernement libéral à l’endroit de Rio Tinto Alcan, financées avec l’argent des contribuables, permettent au conflit de perdurer, estime M. Khadir. Pendant le lockout, Hydro Québec finance directement RTA en achetant l’électricité que l’entreprise produit. En 2006, lors de la fusion, le nouveau géant de l’aluminium a reçu un demi-milliard d’aide financière et fiscale, sans compter son milliard d’impôts non payé, reporté sans cesse par le gouvernement. RTA est mort de rire. »
Le député solidaire rappelle que ces avantages ont été consentis à Rio Tinto Alcan en échange de la création d’emplois au Saguenay-Lac-St-Jean. Le lockout viole, selon lui, l’esprit de cette entente. Il estime que si RTA ne remplit pas ses obligations, le gouvernement doit cesser de remplir les siennes.
« Au début du mois le ministre Clément Gignac, responsable d’Hydro-Québec a pris parti publiquement pour l’entreprise sur la question de la sous-traitance. Il est indécent que le gouvernement soit à ce point complice d’un lockout sauvage qui vise à mettre des travailleurs à genou. Pourquoi maintient-il ces ententes qui donnent tout le rapport de force à l’employeur ? Mais pour qui travaillent les Libéraux ? » demande M. Khadir.
