Services publics
Les choix politiques et économiques des dernières décennies ont eu un impact important sur les services publics. La crise sanitaire a révélé au grand jour - et de façon brutale - les conditions salariales et de travail extrêmement difficiles pour bien des travailleuses et travailleurs.
« N’oublions pas que le Québec traverse une crise considérable. Qu’on pense aux systèmes de santé constamment au bord de l’asphyxie, à notre réseau de la petite enfance mal-aimé et ses travailleuses mal payées ; au milieu de l’éducation sous-financé… Des mesures visant l’attraction et la rétention du personnel devront être permanentes afin de pallier durablement les lacunes rencontrées durant la pandémie, et ce, dans toutes les catégories d’emploi. On a bien hâte de voir comment les montants annoncés vont se traduire sur le terrain », déclare Caroline Senneville, présidente de la CSN.
« On salue les efforts du gouvernement pour tenter de contrer la pénurie de main-d’œuvre en santé, en services de garde et dans le domaine de l’éducation, notamment avec la mise en place de bourses incitatives versées aux étudiants. Mais on va attendre de voir comment ça va se mettre en branle pour tous les secteurs et tous les titres d’emploi avant de sauter de joie », ajoute Mme Senneville.
Services de garde
Malgré les sommes annoncées aujourd’hui, il est déplorable que le gouvernement n’utilise pas le budget promis par le fédéral pour les services de garde alors que les besoins sont criants. « On ne va pas cracher dans la soupe, le 1,2 milliard $ annoncé aujourd’hui est de bon augure. Mais le gouvernement va recevoir 6 milliards $ du Fédéral. Il a donc encore beaucoup de marge de manœuvre. Dans un même ordre d’idées, il aurait été intéressant que la bonification des crédits pour frais de garde aille dans la consolidation du réseau public », précise la présidente.
Arts et culture
La CSN se réjouit de constater que le gouvernement souhaite mettre en place des mesures budgétaires pour soutenir le secteur des arts et de la culture. Néanmoins, celles-ci ne doivent pas remplacer la réforme de la Loi sur le statut de l’artiste pour laquelle s’est engagé le gouvernement au cours du présent mandat.
Transition juste
La CSN reconnait que les montants annoncés pour contrer la rareté de main-d’œuvre témoignent d’un effort intéressant. Cependant, plusieurs secteurs du domaine privé semblent avoir été oubliés. « La transition économique liée à la crise climatique doit absolument être juste : le gouvernement doit veiller à ce que celle-ci se fasse en créant des emplois de qualité dans les technologies propres et en limitant les pertes d’emplois dans les secteurs à risque. Des mesures phares pour favoriser la requalification des travailleuses et des travailleurs, comme la reconduction du Programme d’aide à la relance par l’augmentation de la formation, et le renouvellement de la Politique québécoise d’éducation des adultes et de formation continue sont essentielles. Un salaire minimum à 18 $ l’heure l’est tout autant », conclut Caroline Senneville.
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