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Rémunération du personnel professionnel de l'État : le Québec mérite mieux

QUÉBEC, le 28 nov. 2013 - Le rapport 2013 sur la rémunération dévoilé ce matin par l’Institut de la statistique du Québec (ISQ) est alarmant. Au rythme où vont les choses, le Québec sera de moins en moins en mesure d’embaucher les meilleures ressources professionnelles. « Si nous ne réajustons pas le tir, nous aurons beaucoup de difficulté à réussir comme société dans un monde très compétitif où la qualité de l’administration publique est déterminante », insiste le président du Syndicat de professionnelles et professionnels du gouvernement du Québec (SPGQ), M. Richard Perron.

Au lieu de se corriger avec le temps, le fossé salarial entre les employés de l’État et les autres salariés québécois s’est creusé davantage au cours de la dernière année. Dans de telles conditions, il n’est pas surprenant que l’État québécois ait du mal à attirer et à retenir du personnel professionnel possédant une expertise de pointe.

La Commission Charbonneau nous rappelle, presque chaque jour, à quel point le manque d’expertise peut être néfaste. Or, avec le renouvellement massif du personnel professionnel qui a cours, il faut s’assurer de disposer des meilleures candidatures possible. « Nos députés en savent quelque chose, eux qui constatent à quel point il est nécessaire d’ajuster leur salaire présentement trop bas », ajoute M. Perron.

Plus précisément, pour ce qui est du personnel de la catégorie des professionnels, les écarts sont plus prononcés pour les emplois de niveau 1 (début de carrière) et de niveau 3 (complexité supérieure). Par exemple, pour l’année 2013, les analystes de l’informatique de niveau 1 ont gagné, en moyenne, 24 % de moins dans l’administration publique québécoise, par rapport aux autres salariés québécois. Pour les analystes de niveau 3, le retard salarial moyen dans l’administration publique québécoise s’élève à 22 % (annexe A-2 du rapport de l’ISQ).

Des écarts du même ordre sont observés pour d’autres catégories de professionnels, plus particulièrement pour les postes requérant un haut degré d’expertise (niveau 3).

Afin de permettre à l’État d’attirer et de conserver l’expertise de pointe dont il a besoin pour bien s’acquitter de ses missions, un coup de barre doit être donné. « J’enjoins les décideurs politiques à faire en sorte que l’État québécois demeure un employeur compétitif pour celles et ceux qui ne demandent pas mieux que de s’engager à fond pour le service public. Il faut le voir comme un investissement bien placé plutôt que comme une dépense, surtout lorsqu’on pense aux économies énormes que l’on pourrait réaliser au niveau de la sous-traitance », conclut Monsieur Perron.

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